Rajesh Moorghen réclame des dommages de Rs 50 millions à l’État dans une plainte qu’il a déposée en Cour suprême. Le chef inspecteur estime que son arrestation, le 28 mars 2014, est arbitraire et qu’il n’y avait aucune preuve justifiant une telle action de la part de la police.
Rajesh Moorghen avait été arrêté dans le cadre de l’enquête sur le décès de Barthélemy Azie en 1999. C’est d’ailleurs lui qui avait rouvert ce dossier en 2014, après que le père de la victime a fait des allégations contre certains hauts gradés de la police. Le chef inspecteur Moorghen était accusé d’avoir ourdi un complot pour nuire à l’ancien commissaire de police Dhun Iswar Rampersad. Il a fait face à une charge provisoire de faux et une autre d’entente délictueuse. Ces deux charges provisoires ont été rayées par le tribunal de Rodrigues.
Le chef inspecteur estime que la police a abusé de ses pouvoirs car il n’y avait aucune raison justifiant son arrestation. Il ajoute qu’il a été humilié et qu’il a subi des préjudices tant sur le plan moral que financier. La police, dit-il, a agi avec légèreté en instituant des charges provisoires contre lui. Cela constitue une faute lourde, d’autant que la police n’a pas écouté sa version des faits avant de l’inculper provisoirement.
Selon Rajesh Moorghen, d’autres policiers ont été arrêtés et inculpés provisoirement sans avoir été suspendus de leurs fonctions. De plus, il affirme que la police n’aurait pas sollicité l’avis du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) avant de loger les deux charges provisoires contre lui devant le tribunal de Port-Mathurin.
Son arrestation a également eu une incidence majeure sur ses moyens financiers et sur sa vie familiale, car Rajesh Moorghen soutient avoir été dans l’obligation de se rendre à Rodrigues à chaque fois que cette affaire était appelée devant le tribunal de Port-Mathurin.
Action punitive
Rajesh Moorghen affirme aussi que son affectation à Rodrigues, le 21 novembre 2012, devait être d’une durée de six mois. Mais à son étonnement, ses deux collègues sont rentrés au pays alors que, lui, il a été contraint d’y rester après cette période. Il considère cette mutation comme étant une « action punitive », d’autant qu’il avait déjà eu un accrochage avec l’ancien commissaire de police Dhun Iswar Rampersad en avril 2011 concernant la libération sur parole d’un prévenu. Outre la réclamation de dommages de Rs 50 millions, Rajesh Moorghen demande aussi à la Cour suprême d’ordonner au commissaire de police, qui est un codéfendeur dans cette affaire, de produire tous les registres, dépositions et documents relatifs à l’enquête débouchant sur son arrestation le 28 mars 2014. Le chef inspecteur a retenu les services des avocats Erickson Mooneapillay et Raouf Gulbul et de l’avoué Roshan Rajroop. L’affaire sera appelée à une date ultérieure.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !