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Arnaques en ligne : des escrocs manipulent des profils Facebook et proposent des plans d’investissement frauduleux

Jeshna s’est laissée convaincre lors des échanges de message sur Facebook.
  • « Zot pas pur mo kamarad pur perswade mwa avoy zot larzan », confie une victime

Une trentenaire a porté plainte à la police pour « Computer Misuse ». Un imposteur, se faisant passer pour son ami sur Facebook, lui a suggéré un plan d’investissement pour lui escroquer une importante somme d'argent. Selon la police, les fraudeurs opèrent de l’étranger.

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On déplore de nombreuses arnaques sur Facebook. La dernière en date consiste à se faire passer pour des amis de la victime pour ensuite lui soutirer de l’argent. Jeshna*, âgée de 33 ans, en a fait l’amère expérience. Cette employée du service clientèle, qui travaille dans le domaine de l’hôtellerie, relate que le compte Facebook de son ami Joe* a été piraté. « Zot hack compt mo kamarad ek zot chat zis en angle ar mwa… », dit-elle. Son interlocuteur ignorait ses messages en créole et insistait pour qu’elle lui réponde uniquement en anglais et lui parler d’un projet d’investissement. 

Toutefois, la trentenaire n’est pas rentrée dans le piège immédiatement.  En effet, elle s’est mise à réfléchir à deux fois, en voyant le style de messages de Joe. « Mo kone sa camarad la depi lontan, nou ti abitie chat, me so fason inn sanze, li pe ekrir selma langaz angle », indique notre interlocutrice, intriguée par ce détail. C’est alors qu’elle a passé au crible sa boîte de messagerie. Toutefois, l’escroc avait plus d’un tour dans son sac. Petit à petit, il a convaincu sa victime en prétendant avoir déjà empoché lui-même beaucoup d’argent dans ce projet d’investissement. Pensant avoir affaire à son ami, Jeshna s’est sentie rassurée, surtout qu’il lui a envoyé plusieurs messages et captures d’écran prouvant ses « gains d’argent mirobolants ». 

« Linn dir mwa fer li konfians ek juice li larzan, Rs 3 000 pur komense » 

Au final, la trentenaire s’est laissée convaincre de la fiabilité du projet d’investissement. Elle a alors contacté son interlocuteur via WhatsApp qui lui a envoyé une capture d’écran prouvant que des paiements ont été effectués sur son compte. Au début, l'escroc lui a demandé Rs 3 000, puis Rs 5 000. Elle a suivi ses instructions, mais elle a flairé l’arnaque quand Joe lui a réclamé une somme additionnelle de Rs 10 000. « Kuma to don mwa sa Rs 10 000 la, to gagn Rs 400 000 », a-t-il dit à Jeshna. Une offre trop belle pour être vraie. Et c’est à partir de là qu’elle a fini par réaliser qu’elle avait affaire à un escroc en ligne. Sans savoir qu’il a été découvert, l’arnaqueur lui a demandé un montant supplémentaire de Rs 5 000 représentant les frais pour lui permettre de transférer Rs 500 000 de gain sur le compte bancaire de Jeshna. Cependant, celle-ci avait déjà compris que son compte Facebook a été piraté.

Elle a mis immédiatement un frein à ses conversations avec l’arnaqueur. Par la suite, elle a constaté que des messages ont été envoyés à quelques-uns de ses amis Facebook, pour leur proposer le même plan d’investissement. « Zot servi sa modus operandi la, ene profile local pou gagn confiance pli fasil… », confie la victime. Après avoir consulté sa banque, elle a réalisé qu'il n'y avait jamais eu de transfert d'argent vers son compte.  « Mais tou sa ti fausse, linn byen manipil mwa pou konvink mwa... », dit-elle, dépitée.  Durant la semaine écoulée, elle a porté plainte à la police et a produit des captures d’écran pour les besoins de l’enquête. 

Une arnaque bien rodée

Jeshna se dit consciente qu’elle ne va pas récupérer son argent. Toutefois, si elle s’est manifestée pour relater sa mésaventure, c’est pour mettre en garde les internautes. « Mo koner mo pa pu gagn mem mo larzan, me mo denonce parski mo pa envi lot dimune pas parey kuma mwa », partage-t-elle au Défi Plus. Elle ajoute qu’elle a déjà prévenu ses amis sur Facebook et surtout ses proches du modus operandi de l’arnaqueur. Ce dernier d’ailleurs a tenté d’utiliser le même stratagème  avec une de ses cousines. « Mo ti cousine mem zafer zot rod fer, zot ine azoute li depi lor mo friend list. Tou dimun bizn guet bien avan avoy kass par juice tousa, verifie si tou vrai, guet ban komenter tousa », conclut-elle.

Du côté de la police, on affirme qu’il est complexe de remonter jusqu'aux auteurs de tels actes frauduleux. « Souvent, ils opèrent de l’étranger et l’argent est rapidement transféré vers des comptes virtuels, des ‘online wallet’, les rendant difficilement traçables… », confient les enquêteurs de la Cybercrime Unit. 

* prénom modifié

 

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