Arnaque alléguée : plusieurs touristes portent plainte contre une boutique à Arsenal

Ils sont venus à Maurice pour des vacances, mais sont repartis avec de mauvais souvenirs. Une importante somme d’argent a été débitée de leurs comptes bancaires après l’achat de produits contrefaits.

Des milliers de roupies arnaquées, des vêtements contrefaits vendus à des prix exorbitants, un modus operandi bien rodé. Ils sont quatre touristes à avoir porté plainte contre la même boutique à Arsenal. Tous dénoncent un réseau d’arnaqueurs dans la région du Nord.

Si certains touristes n’ont pas porté plainte, car ils devaient reprendre l’avion dans les 24 ou 48 heures, d’autres veulent obtenir justice.

Cyril Cousty, qui est arrivé à Maurice le 23 juillet, ne veut pas se taire. Il explique qu’il réside dans un hôtel dans le Nord et que lendemain de son arrivée, il est tombé sur un dénommé David. « Ce dernier m’a proposé de faire un tour dans le Nord. Au début, je lui ai dit non, mais il a insisté et j’ai fini par accepter. Après une longue balade, il m’a proposé de me rendre dans une boutique à Arsenal », raconte-t-il.

Dès son arrivée, Cyril est accueilli comme un roi. « Les employés de la boutique étaient très attentionnés. à un certain moment, je m’arrête pour leur demander les prix, car ils ne sont pas affichés. Cependant, à chaque fois que je parle de prix, on me rassure. On me dit que je bénéficierai de plusieurs réductions. Lorsque je vais à la caisse, les employés m’accompagnent, font des blagues et m’offrent du rhum. Lorsque je passe ma carte et que je demande combien je paye, on me dit encore une fois qu’avec tous les rabais, j’ai fait une bonne affaire. Lorsque je réclame un reçu, ils me disent l’avoir déjà laissé avec le chauffeur. » Et c’est en consultant le reçu, par la suite, que le touriste se rend compte qu’il a payé Rs 55 000 pour sept produits. « Tous les produits sont contrefaits. Je me suis rendu compte que j’ai payé Rs 6 000 à Rs 7 000 pour un T shirt qui se vend à Rs 100 dans les rues de la capitale. C’est aberrant ! »

Une fois de retour à l’hôtel, Cyril en parle et se rend compte qu’un autre couple a aussi été arnaqué dans la même boutique. L’homme et la femme décident eux aussi de porter plainte. « Je suis retourné sur place accompagné des policiers, mais rien n’a avancé. à Paris, je vous jure qu’à l’instant où le policier entre dans le magasin, le commerçant commence à trembler. Mais ici, j’avais l’impression d’assister à une rencontre entre amis », ajoute-t-il.   

Une plainte a également été déposée par Cyril Cousty à la police du tourisme de Trou-aux-Biches, le 30 juillet.

Il y a quelques semaines, c’était au tour d’une Sud-Africaine de connaître le même sort. Même si elle a déjà quitté le pays, elle continue à contacter tous les organismes dans l’espoir d’obtenir un remboursement. Elle a écrit à divers ministères et à la Mauritius Revenue Authority, entre autres. « Le 29 juin, un chauffeur de taxi a insisté pour nous emmener à ce magasin. Dès que nous sommes arrivés, deux vendeuses nous ont bondi dessus et ont commencé à nous parler des superbes promotions. Les prix n’étaient pas affichés. Quand j’ai demandé, on m’a répondu : « Don’t worry, the price will be made special at the till-point. Je dois avouer que les employés de ce magasin sont très bien entraînés pour arnaquer les touristes. D’habitude, mon mari et moi sommes toujours l’un à côté de l’autre au moment de faire les achats. Cependant, cette fois-ci, un vendeur l’a éloigné de moi pendant que plusieurs autres me posaient plein de questions sur mon pays. Au moment du paiement, ils faisaient tout pour me distraire pour que je ne me rende pas compte combien d’argent était débité de ma carte », explique la dame.

C’est une fois au jardin botanique de Pamplemousses qu’elle reçoit un message de sa banque l’informant que plus de Rs 40 000 ont été débitées de son compte. « J’ai demandé au chauffeur de taxi de nous ramener au magasin. Sur place, j’ai expliqué au responsable du magasin où j’avais fait les achats que la somme prélevée sur mon compte représentait ce que j’ai payé pour une personne pour le séjour en entier, incluant le billet d’avion, le logement pendant 11 jours, les repas, ainsi que les transferts de l’aéroport. Je leur ai supplié de me retourner mon argent, mais rien à faire. Tout d’un coup, tous les sourires, tous les compliments et les mots mielleux avaient disparus. J’étais hors de moi, car dans mon pays, je suis protégée en tant que consommatrice et surtout contre les produits contrefaits. Maurice fait-il exception ? » se
demande-t-elle.

 Six plaintes depuis janvier

La police du tourisme fait partie intégrante de la police. Cependant, c’est une police de proximité, qui porte assistance au touriste au cas de problème. Selon un préposé de la police du tourisme, environ six plaintes similaires ont été enregistrées depuis le début de l’année. Mais cela n’a pas abouti à grand-chose en raison du fait que le prix du produit est affiché et une fois que le client paye, les autorités ne peuvent pas intervenir.

Sur Yelo.mu, les témoignages d’arnaque par cette boutique se multiplient

Dans la section commentaires, sous le nom de cette boutique, de nombreuses insertions négatives peuvent être lues : « Attention aux touristes qui souhaiteraient se rendre à Arsenal. Les employés de certaines boutiques sont très malhonnêtes. Ils nous ont volé 750€ en essayant de nous culpabiliser. Ils sont très forts et nous ont gâché le dernier jour de notre voyage de noces », explique cet internaute.

Ou encore : « For my first time in Mauritius, I have to say this is by far my worst experience with retailers. These shops work with the taxi drivers from the hotel, by luring you into these so called factory shops. They give you the impression that the shops are discounted at 50 %, but you actually pay twice the amount that you would pay at the original retailer. »

Tous dénoncent le même mode opératoire : « Après avoir choisi des vêtements, les prix ont été multipliés par dix, à notre insu, sur la facture pour la douane et le prix masqué sur le terminal de paiement. Résultat : Rs 50 000 de préjudice ! Un processus bien huilé par des employés qui savent détourner votre attention avec la complicité des responsables. Le ticket de caisse est agrafé à la facture et placé dans une enveloppe collée remise avec les vêtements. »