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Armes tranchantes et fusil factice saisis - El Capo : «C'est pour effrayer les gens»

Brandon Rodrigues Sena (El Capo).

Arrêté le 29 octobre, le Guyanais Brandon Rodrigues Sena, alias El Capo, était à la tête d’un gang actif dans l’est de Maurice. Lors de sa perquisition, la police a saisi un fusil factice, des armes tranchantes et de la cocaïne. Sur les réseaux sociaux, il n’hésitait pas à montrer ses démonstrations de violence et ses signes extérieurs de richesse pour intimider ses victimes.

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En véritable chef de gang, sur le sol mauricien, le Guyanais Brandon Rodrigues Sena (El Capo) semait la peur. En peu de temps, il a constitué une équipe d’hommes de main et s’est lancé, avec succès, dans une expédition punitive contre des rivaux.

Et c’était au nez et à la barbe de la force policière. Car ses séquestrations et ses démonstrations de violence étaient filmées et diffusées sur TikTok et Facebook. Il a mis à mal l’unité de la police chargée de le traquer.

Attache ses pieds

Les Casernes centrales approfondissent leur enquête pour déterminer si les cas de séquestration de personnes par El Capo sont liés à un trafic de stupéfiants. Il est en détention depuis le mercredi 29 octobre. La police criminelle du Nord l’auditionnera El Capo dans le cadre de l’enlèvement et de l’agression d’un habitant de Baie-du-Tombeau dans la nuit du 25 octobre. Un autre homme a passé un sale quart d’heure entre ses mains. « Je t’ai demandé de rester là, qu’as-tu fait ? Tu as essayé de fuir. Tu m’obliges à t’attacher », avance El Capo dans une vidéo. Et il ordonne à ses compagnons : « Attache ses pieds aussi. »

Le Tiktokeur, El Capo comptabilise plus de 62 000 followers. Il affiche ses signes extérieurs de richesse sur les réseaux sociaux avec le corps entièrement tatoué, exhibant des bijoux en or et des liasses de billets en euros. 

Lors de leur arrestation, le mercredi 29 octobre, El Capo et ses deux hommes de main Jean Pierre Stephano Essoo, 28 ans, originaire de Madame Azor, à Goodlands, et Jean Fabrice Gateau, 18 ans, un habitant de Saint-Michel, à Grand-Gaube ont résisté. Les policiers ont dû sortir leurs revolvers pour faire face à ce trio. Les deux acolytes d’El Capo portaient des cagoules.

Des habitants du village d’Argy ont protesté contre la présence de ce trio mené par El Capo dans leur région. « Pe vinn gatt nou landrwa isi », ont-ils avancé.

Sous le siège du conducteur de la Mercedes conduite par El Capo, les limiers ont trouvé un fusil. Questionné par la police criminelle de Flacq sur la présence de cette arme, il a révélé qu’elle était factice. « C’est une fausse arme à feu, je l’utilise pour effrayer les gens. » Dans la Mercedes, les policiers ont aussi découvert deux armes tranchantes et El Capo a reconnu qu’elles lui appartenaient. « Je les utilise pour effrayer les gens. » El Capo avait aussi 9 g de cocaïne, estimés à Rs 135 000, sur lui.

Après une nuit derrière les barreaux, sous forte escorte du Special Response Group, El Capo et les membres de son gang, Jean Pierre Stephano Essoo et Jean Fabrice Gateau, ont comparu devant le tribunal de Flacq le jeudi 30 octobre. Ils ont répondu d’accusations provisoires de trafic de drogue et de séquestration.  Le trio comparaîtra devant le tribunal de Flacq le 6 novembre.

Passeport introuvable

Les agissements d’El Capo ont pris fin dans l’est de Maurice, le mercredi 29 octobre. Les limiers de la Criminal Investigation Division de Flacq, dirigés par le surintendant de police Babajee et l’inspecteur Seebnauth, l’ont repéré avec ses hommes de main, dans la région d’Argy, à Flacq.

El Capo et ses deux complices seront longuement interrogés dans les jours à venir sur les raisons de leur déplacement dans la région d’Argy, à Flacq, peu de temps avant leur arrestation par la CID de Flacq. Les enquêteurs soupçonnent des différends et des règlements de compte portant sur un trafic de stupéfiants (cocaïne).

La présence d’El Capo sur le territoire mauricien depuis la fin mai suscite de nombreuses interrogations. Les enquêteurs de la Criminal Investigation Division de Flacq, chargés de cette enquête, n’ont pas pu déterminer le lieu où il réside à Maurice.

Peu après son arrestation, il a déclaré aux enquêteurs qu’il habitait dans la région de Saint-Michel, à Grand-Gaube. Mais ces derniers ont pris ses propos avec précaution, craignant que le Guyanais tente de les entraîner dans ce quartier pour ensuite prendre la fuite.

Le document de voyage d’El Capo est introuvable depuis mercredi. Les enquêteurs ont appris que le gang d’El Capo aurait séquestré deux personnes dans une maison à L’Espérance Trébuchet.

Les enquêteurs ont adressé une correspondance à Interpol afin de déterminer si El Capo a eu affaire à la justice de son pays, la Guyane, pour trafic de cocaïne. Ils veulent aussi savoir s’il fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux.
 

 

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