Après les incidents survenus le 25 décembre au shelter L’Espoir de Cap-Malheureux, la ministre Arianne Navarre-Marie s’est rendue sur place hier. Elle a annoncé des mesures visant à mieux encadrer les enfants et à renforcer la sécurité au sein de l’établissement.
La ministre de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille, Arianne Navarre Marie, s’est rendue, ce samedi 27 décembre, au shelter L’Espoir, à Cap-Malheureux, à la suite des incidents survenus le jeudi 25 décembre au sein de cet abri pour enfants. Selon les informations communiquées, plusieurs mineurs auraient manifesté leur mécontentement après l’annulation d’une activité prévue à l’occasion de Noël, provoquant une situation tendue au sein de l’établissement.
Cet abri n’en est pas à son premier incident. En juin dernier, il avait dû fermer temporairement ses portes après la fugue de trois enfants. Ces derniers étaient revenus quelques heures plus tard dans un état jugé préoccupant. L’enquête menée à l’époque avait établi qu’ils avaient consommé de la drogue, soulevant des interrogations sur l’encadrement et l’adéquation des structures d’accueil pour certains profils d’enfants.
La visite de la ministre avait pour objectif de procéder à un constat sur le terrain, mais aussi de mieux comprendre les dysfonctionnements à l’origine des événements récents. Dans une déclaration à la presse, Arianne Navarre-Marie a rappelé le cadre légal qui régit le fonctionnement des shelters. « Un shelter est avant tout un refuge destiné à accueillir un enfant en situation de danger, que ce soit dans son environnement familial ou social. Il n’est pas conçu pour prendre en charge des enfants présentant de sérieux troubles du comportement », a-t-elle souligné.
La ministre a également pointé du doigt le rôle de certains Probation Officers, estimant que des décisions de placement inappropriées compliquent le travail de son ministère. Selon elle, des enfants présentant des troubles comportementaux marqués auraient dû être orientés vers des structures plus adaptées, comme le Correctional Youth Centre (CYC) ou des centres de réhabilitation spécialisés, plutôt que vers des abris classiques.
Revenant sur les incidents du 25 décembre, Arianne Navarre-Marie a expliqué que la situation aurait dégénéré à la suite de l’annulation d’une sortie prévue pour Noël. À cela se serait ajoutée la déception de certains enfants concernant les cadeaux reçus, jugés non conformes à leurs attentes. « La caregiver responsable de cette sortie n’a, à ce stade, fourni aucune explication. » Des explications écrites ont été demandées. « Le ministère se penchera sur cette question dans les prochains jours », a-t-elle indiqué, avant de déclarer : « Li pa posib ki dimounn pe sabot travay minister. »
À la suite de ces événements, le manager du shelter, recruté au début du mois de décembre, a soumis sa démission, invoquant des raisons personnelles. La ministre a tenu à préciser que toute personne ne respectant pas ses responsabilités devra en répondre. « Nous savons qui sont ceux qui ne font pas leur travail correctement. Des mesures seront prises et des sanctions appliquées si nécessaire », a-t-elle affirmé.
Dans l’immédiat, il a été décidé que les enfants concernés seront placés dans des structures différentes, plus en adéquation avec leurs besoins. La ministre a reconnu que le personnel du shelter n’est pas formé pour encadrer des enfants présentant des troubles du comportement. Elle a également lancé un appel à une collaboration renforcée entre les différents acteurs concernés, notamment les services de probation, les structures d’accueil et les autorités judiciaires.
En attendant une réorganisation plus globale, une présence policière a été instaurée au sein du shelter afin de prévenir tout nouvel incident et de garantir la sécurité des enfants et du personnel. « La protection de l’enfance ne relève pas d’un seul ministère. Elle exige une responsabilité collective et une coordination rigoureuse entre toutes les institutions concernées », a conclu la ministre Navarre-Marie.





