Areff Salauroo : «le seuil de Rs 50 000 devrait être considéré pour le soutien de réajustement des salaires»

Le seuil d’aide financière pour le réajustement des salaires devrait être rehaussé à Rs 50 000 au lieu de Rs 20 000, selon Areff Salauroo, président de l’Association of Human Resource Professionals of Mauritius (MAHRP). Une demande en ce sens a été soumise au ministère des Finances. 

Vous estimez que le seuil pour bénéficier de l’aide financière pour le réajustement des salaires devrait être fixé à Rs 50 000 au lieu de Rs 20 000, comme l’indique la MRA. Pourquoi pensez-vous cela ?

Il est bon de rappeler que l’aide financière accordée aux entreprises en difficulté pour le paiement de la compensation salariale est applicable aux employés percevant un salaire ne dépassant pas Rs 50 000. Ainsi, un employeur bénéficie d’une aide financière équivalente à 100 % ou 50 % de la compensation salariale payable à chaque employé à temps plein dont le salaire de base ne dépasse pas Rs 50 000. Ce seuil est raisonnable, car la majorité des employés se trouvent dans cette catégorie.  Pour le réajustement des salaires, nous pensons que le même principe aurait dû être adopté. Le seuil de Rs 20 000 n’apportera pas un soulagement suffisant aux entreprises. D’ailleurs, il y a très peu d’employés qui touchent moins de Rs 20 000 par mois. La majorité des salaires se situe entre Rs 20 000 et Rs 50 000. Ainsi, de nombreux employeurs ne sont pas éligibles pour bénéficier de l’aide de la MRA pour le réajustement salarial.

Avez-vous fait une demande auprès du ministère des Finances pour une révision à la hausse de ce seuil ?

Effectivement, en tant que président de la MAHRP, j’ai déjà adressé une lettre au ministre des Finances proposant de revoir sa position sur le seuil de Rs 20 000 qui a été fixé. Je lui ai demandé de considérer le seuil de Rs 50 000, comme cela est le cas pour l’aide financière pour le paiement de la compensation salariale.

D’ailleurs, au sein de l’association, nous avons réuni tous nos membres, et ils sont tous d’accord que si le gouvernement souhaite vraiment soutenir les entreprises en difficulté, le seuil de Rs 50 000 devrait être appliqué. Nous attendons maintenant un retour de la part du ministère des Finances.

Certains observateurs économiques craignent une réticence à recruter des jeunes à la suite de la révision des salaires minimums pour les détenteurs de diploma ou de licence à Rs 23 000 et Rs 25 000 respectivement. Partagez-vous cette inquiétude ?

Non, je ne partage pas cet avis. Le marché du travail dicte déjà les salaires de Rs 23 000 pour les détenteurs de diploma et Rs 25 000 pour les titulaires de licence. Autrement dit, les entreprises proposent déjà les salaires recommandés. Il y a certes quelques rares cas où les entreprises devront réajuster les salaires pour être en conformité avec la loi. Mais en général, les salaires pour les diplômés se trouvent dans cette fourchette. Par conséquent, cela n’affectera pas le recrutement des jeunes.

La MAHRP a récemment organisé une conférence sur l’Intelligence Artificielle. Quels sont, selon vous, les opportunités et les défis que cette technologie pose dans le monde du travail ?

Concernant les opportunités, l’IA permet de simplifier divers types de tâches. Elle permet également aux Managers d’économiser du temps, leur permettant ainsi de se concentrer sur d’autres questions et stratégies liées au développement de l’entreprise. En outre, cette technologie rend le travail plus intéressant. Cependant, des préoccupations ont émergé concernant la possible disparition de nombreux emplois. Il est essentiel d’identifier les postes menacés et les nouveaux types d’emplois qui pourraient apparaître. Pour ces nouveaux emplois, il est crucial de déterminer les formations nécessaires afin de préparer les individus à s’adapter à l’économie numérique en pleine expansion. Par ailleurs, il y a aussi des craintes concernant les biais et la sécurité des données.