L’affront de la Grande-Bretagne face à la Cour internationale de justice (CIJ) et l’assemblée générale des Nations Unies a été décrié devant le siège de la Haute commission britannique à Port-Louis. Olivier Bancoult du Groupe refugiés Chagos n’a pas caché sa déception devant l’intransigeance des Britanniques, mais aussi la faible participation des Mauriciens.
« Rann nou later rann nou lamer » ; « Rann nou Sagos » ; « Angle Lev pake » ; « Respekte nou drwa » ; « Angle voler » sont parmi les slogans qu’ont scandé les membres de la communauté chagossienne devant le siège de la Haute commission britannique. Cela en espérant que leur voix sera répercutée jusqu’au gouvernement britannique en Grande-Bretagne et par extension jusqu’à celui du président américain, Donald Trump.
La Grande-Bretagne ne s’étant pas résolu à restituer l’administration de l’archipel des Chagos à l’État mauricien et a ainsi défié la Cour internationale de justice qui dans son avis consultatif du 25 février dernier, lui a demandé de plier bagage, les Chagossiens n’ont eu d’autres alternatifs que d’exprimer leur déception. Cela d’autant plus que Maurice a bénéficié du soutien de pas moins de 116 pays lors de la résolution des Nations Unies qui, le 22 mai dernier, avait accordé un délai de six mois aux Anglais pour mettre fin à leur administration de l’archipel des Chagos.
Il a ainsi déploré l’absence de ceux qui se qualifient de grands défenseurs des Droits humains, mais quand il s’agit de descendre dans la rue, brillent par leur absence. « Il aurait fallu avoir plus de Mauriciens pour condamner l’attitude des autorités britanniques ».
Il a qualifié de crime contre l’humanité l’interdiction de la Grande-Bretagne de permettre aux Chagossiens de retourner dans leur archipel. « Nous envisageons d’aller devant la Cour criminelle internationale pour poursuivre les Anglais pour crime contre l’humanité », a-t-il ajouté. Et avec le soutien qu’il bénéficie, Olivier Bancoult a affirmé qu’il ne va jamais jeter les armes face aux britanniques. « Mo pa pou less mo dignite ek dignite mo pep tombe ».
Cassam Uteem ancien président de la République : «Je suis déçu»
« C’est un crime qui été perpétré contre les Chagossiens. Il faut voir ce qui peut être fait pour réparer tout le mal qui leur a été fait. Je souhaite qu’ils aient le droit de retourner dans leurs îles et de vivre comme ils le faisaient autrefois. L’État est bien déçu de la position de la Grande- Bretagne après la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies et la Cour internationale de justice qui ont fait comprendre que pour avoir la complète décolonisation de Maurice, elle doit quitter les Chagos ou donner une date quand elle va le faire et ainsi retourner la souveraineté de Maurice sur l’ensemble de l’archipel des Chagos. »
La presse britannique
The Guardian: Jeremy Corbin promet la restitution s’il devient PM
The Guardian a publié de larges extraits de la déclaration du leader de l’opposition britannique, Jeremy Corbin, qui s’engage à renoncer à la souveraineté britannique sur les îles éloignées des Chagos et à respecter le vote des Nations unies appelant à la restitution de l'archipel à Maurice.Le journal est plus critique envers le gouvernement britannique. Le "défi total" de la Grande-Bretagne à l’égard d’un délai fixé par l’ONU pour remettre les îles Chagos à Maurice avant vendredi (ndlr: 22 novembre), dans un acte final de "décolonisation" de l’Afrique, a été condamné par Maurice et les communautés éparpillées en exil, écrit The Guardian.
La Grande-Bretagne critiquée pour son refus de rendre l'archipel à Maurice
Les titres des différentes publications de la presse anglaise et à l’international font état du refus du gouvernement anglais de rendre la souveraineté de l’archipel des Chagos à Maurice. Relayés à grande échelle, les titres évoquent la position adoptée par la Grande-Bretagne et des conséquences du choix du pays de Sa Majesté face à la décision de l’Assemblée générale des Nations unies et de la Cour internationale de Justice.
BBC: UK fait fi du deadline du 22 novembre
C’est le titre de la British Broadcasting Corporation (BBC). «Le Royaume-Uni a été qualifié d'occupant colonial illégal par Maurice après avoir ignoré le délai imparti pour rendre le contrôle d'un territoire d'outre-mer à la nation insulaire», écrit la BBC.
Le Royaume-Uni dit qu'il ne reconnaît pas la revendication de souveraineté de Maurice. Le Bureau britannique des affaires étrangères et du Commonwealth (FCO) a insisté sur le fait qu'il a parfaitement le droit de conserver ces îles. L'une d'entre elles, Diego Garcia, abrite une base aérienne militaire américaine.
The Independent: «Le refus de UK sévèrement condamné»
The Independent a centré sa publication sur la déclaration du Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, jeudi. Le Royaume-Uni a été qualifié d'occupant colonial illégal par Maurice pour ne pas avoir respecté le délai imparti par l'ONU pour restituer le contrôle d'un territoire d'outre-mer à la nation insulaire. La Grande-Bretagne avait six mois pour retourner les îles Chagos après que l'Assemblée générale des Nations unies n’ait voté massivement pour condamner la poursuite de son occupation du territoire de l'océan Indien, mais le délai a expiré le vendredi 22 novembre 2019. Le Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, a déclaré que le Royaume-Uni était désormais un «occupant colonial illégal», écrit The Independent.
@ sources
The Independent, The Guardian, The BBC
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !