La journaliste de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), Manisha Jooty, a fait valoir son droit à la retraite. Cela intervient cinq mois après la plainte déposée contre elle auprès de la direction de la MBC par le député du Mouvement socialiste militant Kenny Dhunoo.
Manisha Jooty met fin à vingt ans de carrière. Par le biais de son avocat, la journaliste, qui faisait l’objet d’une plainte du député du Mouvement socialiste militant (MSM) Kenny Dhunoo, a formulé une requête à la direction de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) pour faire valoir son droit à la retraite. Une pension mensuelle de Rs 12 000 sera versée à Manisha Jooty jusqu’à ce qu’elle ait 65 ans.
Au niveau de la direction de la MBC, on fait ressortir que c’est l’avocat de la journaliste qui a émis le souhait que l’affaire soit abandonnée. « C’est sur une base humanitaire que la direction de la MBC a accepté de négocier avec elle afin qu’elle obtienne un package financier », explique un membre de la direction de la station nationale de radiotélévision.
Ce dernier ajoute que l’enquête menée par la MBC pour faire la lumière sur la plainte du député de la circonscription n° 17 (Curepipe/Midlands) a été bouclée. « Nous n’allons pas entrer dans les détails. Tout ce que je peux dire, c’est que Manisha Jooty ne voulait pas non plus faire face à un comité disciplinaire car elle a, dans le passé, reçu plusieurs warnings. Elle a fait face à treize avertissements : huit sous le gouvernement du Parti travailliste (PTr) et cinq sous celui du MSM », explique-t-on.
Dans le camp de Manisha Jooty, bien qu’on confirme qu’elle a bel et bien voulu faire valoir son droit à la retraite, on soutient toutefois que tout découle des agissements de Kenny Dhunoo qui voulait à tout prix être interviewé. « C’est une journaliste qui a vingt ans d’expérience. Elle sait très bien comment faire son travail et qui interviewer sur le terrain », dit-on dans son entourage.
Ses proches rappellent qu’elle avait, lors de cet événement à Curepipe, jugé bon d’interviewer le ministre du Transport, Alan Ganoo, ainsi que le Chief Executive Officer de Metro Express Ltd. Selon eux, elle avait estimé qu’interroger le député de la majorité gouvernementale n’était d’aucune pertinence. « Un journaliste du privé a-t-il interviewé Kenny Dhunoo ? », s’interroge-t-on.
Le Défi Quotidien a tenté d’obtenir les explications du député Dhunoo sur cette affaire. Mais il s’est refusé à tout commentaire car, selon lui, la presse lui a fait un faux procès et a terni sa réputation.
Dans les rangs de l’opposition, l’affaire a été souvent évoquée. Elle a même fait l’objet d’une question parlementaire. Le député du Parti travailliste, Patrick Assirvaden, avait même été expulsé de l’Assemblée nationale lorsqu’on avait évoqué le sujet. Joint au téléphone, il a affirmé que cette affaire impliquant le député Dhunoo est le résultat de l’arrogance du pouvoir. « Voilà ce qui se passe quand le pouvoir monte à la tête », a-t-il déclaré.
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