C’est avec la permission de sa mère qu’Adrienne (prénom modifié), 12 ans, raconte comment elle s’est enfuie, le vendredi 25 janvier, du shelter où elle vivait.
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«Nous étions à jouer dans la cour et j’en ai profité pour passer par-dessus le mur et rentrer chez ma mère. » Toutefois, c’est chez une amie, résidant à Grande-Rivière, qu’elle se rend dans un premier temps. Comment a-t-elle pu s’y rendre sans argent, sans transport ? « J’ai mendié. »
Retour sur sa fugue : « Au shelter, j’ai été agressée par deux résidentes plus âgées que moi. J’ai plusieurs fois rapporté les cas aux responsables mais en vain. Je ne me sentais pas en sécurité et j’ai préféré fuir le shelter. Je ne m’y sens toujours pas en sureté… »
Prises en charge par la CDU
Adrienne et sa sœur, 13 ans, ont été prises en charge par la Child Development Unit (CDU) en 2016. Soondelly N. séparée de son époux et mère de sept enfants, explique qu’un jour où elle se trouvait au travail, sa fille, alors âgée de neuf ans, s’est brûlée faisant la cuisine. « Suite au rapport d’un membre de la famille, la CDU est venu chez nous avec des policiers et ont embarqué mes deux filles pour les placer dans un shelter, ajoute-t-elle. Je n’ai rien pu faire. Pour revenir à la fugue de ma fille, je trouve que ce n’est pas normal que la maison d’accueil et la CDU ne m’en ont même pas informé. C’est en rentrant du travail que j’ai vu qu’elle était à la maison. Comment se fait-il qu’elle a pu s’enfuir alors qu’elle est censée être en sécurité là-bas ? »
Selon ses dires, cela fait plus d’un an qu’elle n’a pas obtenu le droit de visite à ses filles. « À maintes reprises, j’ai appelé et demandé à les visiter mais ils repoussent toujours la date sous plusieurs prétextes », confie Soondelly avant de reconduire sa fille au shelter sis à Beau-Bassin. Sollicité le gérant de la maison d’accueil a fait comprendre qu’il n’était pas au courant des cas d’agressions évoqués par Adrienne. Il indique avoir déposé une plainte dans un poste de police concernant la fugue de celle-ci. « Concernant les droits de visite, c’est la CDU qui s’en occupe. »
Interrogée à ce sujet, une préposée du ministère de l’Égalité des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille, a répondu : « Les demandes de droit de visite, doivent être faites à la CDU, avant qu’elles ne soient envoyées en cour pour qu’un magistrat donne son accord ou non. » Selon les derniers recoupements, le ministère aurait demandé à Soondelly de faire une demande pour de nouveau obtenir la garde de ses deux filles. Les parents et les enfants seront suivis par un psychologue. Ensuite, il y aura une nouvelle visite de la CDU pour évaluer si la mère est apte ou pas à s’occuper de ses adolescentes.
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