Elle s’en est allée sur la pointe des pieds, aussi gracieusement qu’à chaque fois qu’elle montait sur scène pour exécuter quelques pas de danse. Il s’agit de Yashti Reetoo, 35 ans, qui a été victime d’un anévrisme cérébral. Elle laisse un petit garçon de 4 ans et une famille effondrée derrière elle. Toutefois, ses proches souhaitent qu’on se rappelle de sa joie de vivre…
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À Saint-Julien d’Hotman, tout le voisinage parle du décès subit de cette jeune femme. Dans son village, Yashti Reetoo était connue pour sa passion pour la danse, mais surtout pour sa bonne humeur, son sourire et les paroles gentilles qu’elle avait pour tout le monde.
C’est d’ailleurs ces bons souvenirs que les membres de sa famille gardent d’elle. Ses amis sont loin d’oublier son sourire à toute épreuve. Son époux Vashish avance qu’elle était la confidente de nombreuses personnes, car elle avait toujours le bon mot pour remonter le moral d’un proche ou d’un ami. Le couple avait des amis communs avec qu’ils ont partagé des moments inoubliables. Outre sa famille, ce veuf s’estime chanceux de pouvoir compter sur ces derniers dans ces moments difficiles.
Véritable choc
Le décès soudain de la jeune prof fut un véritable choc pour tout ce qui la connaissait. Selon son époux, Yashti n’avait pas de problème de santé. « Vendredi soir, elle a commencé à être malade et les médecins nous ont dit qu’elle a fait un accident vasculaire cérébral. Le diagnostic était sans appel. Elle n’avait aucune chance de s’en sortir. Dès que nous l’avons su, nous avons commencé une union de prière pour l’accompagner jusqu’à son dernier souffle », explique Vashish.
C’est d’ailleurs dans un langage poétique et rempli d’amour que son époux, dans une publication sur Facebook, a fait part de la condition de Yashti demandant ainsi de prier pour elle. « Nous avons beaucoup d’amis à Maurice comme à l’étranger et Facebook est un des moyens les plus rapides de passer une information. J’ai voulu demander à tous ceux qui la connaissaient de prier pour elle en vue de l’accompagner jusqu’à son dernier souffle », confie-t-il. Quelques heures plus tard, Yashti s’en est allée, entourée de ses proches, dans la paix, l’amour et l’harmonie, renchérit son époux.
Tous ceux qui connaissent Yashti savent qu’elle avait comme passion l’enseignement. « Elle aimait enseigner. Pour elle, l’enseignement équivaut au partage. Elle a été prof de Business Studies et aussi de danse », rappelle son époux. Passionnée, Yashti a commencé à danser depuis l’âge de 6 ans. Elle avait appris la danse traditionnelle, le kathak. « C’était plus qu’une passion, c’était un mode de vie. Elle ne pouvait s’en passer. Quand nous étions en Afrique du Sud, elle a collaboré avec une école sur place. Elle suivait également les cours de Sohini Debnath en ligne. Même pendant le confinement, elle avait besoin de danser, de parfaire ces connaissances. Elle souhaitait aller plus loin, voire explorer la danse traditionnelle. Elle vivait de la musique », ajoute Vashish.
Et la musique, c’est justement la passion commune qui a permis aux deux tourtereaux de commencer une histoire d’amour. Alors qu’ils étaient tous les deux étudiants à l’Université de Maurice, Yashti avait un jour demandé à Vashish, qui jouait du violon, de l’accompagner pour une prestation. Il nous raconte que c’est de là qu’a jailli la première étincelle d’amour. Le couple s’est marié en 2012 et un petit garçon est né de cette union. « Depuis la naissance de notre fils, Yashti était mère à plein temps, quand elle ne dansait pas bien sûr. Elle passait beaucoup de temps avec lui. C’était une maman exemplaire », affirme Vashish qui n’hésitera pas à le dire à son fils au fil des années.
Si ce dernier sait que sa maman n’est plus, cependant il est trop jeune pour comprendre que c’est de manière permanente qu’il ne la verra plus, nous dit son père. « Grandir sans une mère, ça doit être une épreuve très dure », souligne Vashish qui tente de rester positif dans cette dure épreuve. « Je ferai de mon mieux pour être son père et sa mère et faire en sorte que la vie continue, car nous savons tous que certaines personnes passent dans des moments encore plus difficiles que nous. »
Et là, Vashish a une pensée spéciale pour la sœur de Yashti qui est en Afrique du Sud et qui n’a pas pu faire le déplacement pour les funérailles de celle-ci et aussi pour les parents de la jeune femme qui perdent un deuxième enfant en un an.
Si Yashti a tiré sa révérence, ce n’est pas le cas des élèves de l’école Aradhana. Le projet de cette école était cher à Yashti. Il a vu le jour l’année dernière, explique Vashish. « C’était son rêve et elle avait mis tout son cœur dans ce projet. Elle voulait même l’étendre à d’autres passionnés », dit-il.
C’est sur cette bonne note que Vashish souhaite que l’on se rappelle de sa belle dulcinée. Même si elle n’est plus, son tendre époux rappelle que Yashti reste une femme modèle, une passionnée qui est allée au bout de ses rêves, une maman hors pair…
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