Le Mouvement socialiste militant (MSM) traversera-t-il l’épreuve des élections municipales de 2025 ? Après son revers électoral de novembre dernier, le parti s’interroge : faut-il s’engager dans la bataille ou miser sur une reconstruction en profondeur ?
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L’année 2025 s’annonce comme celle des élections municipales. Mais une question demeure : le Mouvement socialiste militant (MSM) participera-t-il à cette joute électorale ? Après l’échec cuisant des élections générales de novembre 2024, le parti Soleil traverse une crise profonde, jugée par de nombreux observateurs politiques comme l’une des pires de son histoire.
Des membres influents du MSM n’hésitent pas à qualifier cette débâcle comme étant plus humiliante que celle de 1995. « Cette année-là, il était clair pour beaucoup d’entre nous qu’après 13 ans de règne ininterrompu de sir Anerood Jugnauth, la victoire serait difficile à obtenir », confie une source proche du Sun Trust.
En 2024, pour plusieurs collaborateurs proches du MSM, les conditions semblaient nettement plus favorables. « Le parti était confiant d’une nouvelle victoire au moment de la dissolution du Parlement en octobre », ajoute cette même source. Pourtant, le résultat des urnes a été un coup de massue.
Un mois après les élections générales de novembre, le MSM se retrouve confronté à des défis sans précédent. Sa capacité à mobiliser ses bases et à restaurer sa crédibilité politique est sérieusement mise à l’épreuve. De plus, il convient de souligner que, traditionnellement, la force du MSM réside davantage dans les zones rurales que dans les centres urbains. Ainsi, une élection municipale apparaît loin d’être l’occasion idéale pour le parti de se relancer sur l’échiquier politique.
Une autre source au sein du MSM rappelle que même lorsque le parti était au pouvoir, il avait souvent hésité à affronter des élections municipales, comme en témoignent les trois reports successifs sous son gouvernement. Aujourd’hui, hors du pouvoir, le défi semble insurmontable. « Participer serait risqué. L’électorat urbain n’a jamais été un bastion du MSM », admet une source proche du parti.
À présent, après une défaite électorale cuisante et avec le MSM hors du pouvoir, cette même source estime que le parti se trouve dans une position encore plus délicate pour affronter un électorat traditionnellement peu enclin à lui accorder sa confiance.
La reconstruction interne apparaît comme une priorité stratégique, selon de nombreux membres du MSM. Certains cadres militent pour un renouveau, s’inspirant du Parti travailliste (PTr) qui, après sa débâcle de 2014, avait choisi de boycotter les élections municipales de 2015 pour se réorganiser. « Le MSM doit tirer les leçons de sa défaite, moderniser ses structures et préparer l’avenir avec de nouveaux visages. Il ne doit pas précipiter un retour dans l’arène électorale et doit se réinventer avant de chercher à reconquérir un terrain perdu », confie une source proche du Sun Trust.
Chasse aux traîtres
Outre la restructuration, le MSM entend également régler ses comptes. Selon plusieurs sources internes, la direction est persuadée que certains membres auraient saboté la campagne électorale en transmettant des informations stratégiques à leurs adversaires de l’Alliance du Changement. Une enquête interne est en cours pour identifier les responsables.
Joe Lesjongard : « Une décision à la rentrée »
Sollicité pour un commentaire, Joe Lesjongard, président du MSM, a indiqué que la possibilité d’aligner des candidats aux élections municipales sera examinée dès la rentrée de l’année prochaine. Toutefois, il a tenu à préciser qu’aucune décision n’a encore été prise à ce sujet.
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