Depuis sa construction au coût de Rs 185 millions, le Belle-Mare Tourist Village est resté un éléphant blanc.
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Les gouvernements successifs n’ont jamais procédé à son inauguration, estimant que le projet n’était pas viable. Landscope (Mauritius) Ltd, compagnie gérant les biens fonciers et immobiliers de l’État, se propose de redonner vie à cet emplacement de 21 000 m2, dont 4 780 m2 sont divisés en 35 emplacements commerciaux, un bloc administratif et un « food court ». Elle vient donc de lancer une « expression of interest », visant à trouver des locataires pour remplir les espaces disponibles.
L’objectif de Landscope (Mauritius) Ltd : en faire un lieu vantant le savoir-faire à la mauricienne et y organiser des événements culturels. Aussi, pour prétendre obtenir une échoppe, les candidats devront démontrer que leurs produits ou compétences qui y seront exposés ont un cachet unique et particulier. Ils devront soumettre leur proposition au plus tard le 21 avril.
« Même si le projet a été mal conçu au départ, nous pensons qu’il est possible d’en faire quelque chose de bien. Tout est déjà là, il n’y a pas lieu de faire de gros investissements pour le rendre opérationnel », explique-t-on chez Landscope (Mauritius) Ltd. Avant l’ouverture du chantier, le projet était évalué à Rs 90 millions. Or, au final, c’est le double que le gouvernement a dépensé.
Dans son rapport de 2014, le Bureau de l’Audit avait été très critique envers ce projet. Il avait constaté qu’il n’existait aucune étude de faisabilité au ministère des Finances qui a chapeauté le projet. L’Audit a aussi remarqué qu’il n’existe aucune approbation écrite du projet au Central Procurement Board.
Aucun document n’a été trouvé au ministère des Finances, relatif à l’exercice d’appel d’offres, sur la gestion de la construction ou sur le mode de paiement. Qui plus est, c’est après coup que le gouvernement s’est rendu compte que le complexe était mal situé et mal conçu. Il n’y a donc eu aucun effort pour ouvrir le lieu au public. Ce qui devait être un endroit pour valoriser l’artisanat local est ainsi devenu un village fantôme.
À trois reprises, la State Investment Corporation (SIC) a été chargée de trouver un repreneur, soit pour louer le complexe, soit pour l’acheter. La dernière fois, c’était il y a deux mois, à travers une « expression of interest ». Mais à chaque fois, la SIC a fait chou blanc. Personne ne s’est présenté aux portillons du village touristique de Belle-Mare. Landscope (Mauritius) Ltd espère faire preuve de plus de réussite et ambitionne d’en faire une attraction pour cette région de l’île, riche en touristes, mais pauvre en loisirs.
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