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Après l’opération de l’Adsu à Cité Sainte-Claire : un policier menacé, son beau-frère agressé

Jacquelin Juliette lors de son interpellation par une équipe de la brigade antidrogue, quelques heures avant son décès, le jeudi 5 janvier.

« Mo kone to bofrer dan ladsu. Dir li nou kone so lakaz ek so fami, nou pou debous kot li. » Ces menaces ont été proférées, dimanche, à l’encontre d’un policier de la brigade antidrogue, par l’intermédiaire de son beau-frère qui a été pris à partie par deux individus. Le policier concerné faisait partie de l’équipe qui est intervenue à Cité Sainte-Claire le jeudi 5 janvier. Quelques heures plus tard, Jacquelin Juliette, un habitant du quartier interpellé puis relâché, était décédé. 

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Le climat reste tendu depuis le décès de Jacquelin Juliette, le jeudi 5 janvier, quelques heures après une opération coup-de-poing de la brigade antidrogue à Cité Sainte-Claire, Goodlands. Trois jours plus tard, le beau-frère d’un policier affirme avoir été pris à partie par deux individus, dont un qu’il a reconnu. Il a déposé une plainte dimanche soir au poste de police de Trou-aux-Biches. 

Dans sa déposition, cet homme de 25 ans, employé d’un centre d’appels, explique qu’un peu plus tôt, il sortait de chez un ami dans la localité quand une voiture s’est arrêtée près de lui. Un des deux occupants du véhicule lui aurait déclaré : « Mo kone to bofrer dan ladsu. Dir li nou kone so lakaz ek so fami, nou pou debous kot li. » Le passager de la voiture, selon lui, est ensuite descendu et l’a giflé. Son agresseur lui aurait reproché d’avoir fourni des informations à son beau-frère, membre de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). 

Dans la même soirée, le policier de 32 ans visé par les menaces s’est également déplacé au poste de police de Trou-aux-Biches, où il a fait enregistrer une « precautionary measure ». Il a confirmé à ses collègues qu’il faisait partie de l’équipe qui est intervenue à Cité Sainte-Claire dans la matinée du 5 janvier. Plusieurs policiers, comme lui, ont été filmés pendant l’opération et ont pu être identifiés par diverses personnes, même s’ils avaient le visage camouflé. 

Lors de cette descente de police, Jacquelin Juliette, un résident du quartier âgé de 36 ans, a fait l’objet d’une interpellation musclée. La scène a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. Il a été embarqué de force dans un véhicule de l’Adsu, alors qu’il opposait une certaine résistance. Après une fouille qui n’a rien donné, il a été autorisé à partir. Son frère Jean Daniel, quant à lui, a été arrêté en possession de drogue synthétique.

Quelques heures plus tard, Jacquelin Juliette est mort. Son décès a été constaté à l’hôpital de Pamplemousses où ses proches l’ont transporté après qu’il a fait un malaise. Le soir même, la veuve du défunt a déposé une plainte pour brutalité policière au poste de police de Piton. Elle a demandé l’ouverture d’une enquête sur les circonstances du décès de son mari et a retenu les services de l’avocat Anoop Goodary.

L’autopsie pratiquée le lendemain, vendredi, a conclu à une crise cardiaque. Mais la famille et d’autres habitants de Cité Sainte-Claire refusent de croire que Jacquelin Juliette est mort de cause naturelle. « Tou dimoun inn trouve kouma banla inn bat li, met li dan van, apre inn larg li », font ressortir des proches.

 

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