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Après l’incendie de sa maison : une femme de 66 ans ère dans les rues de la capitale

Marie Georgette

Marie Georgette déambule dans les rues de la capitale depuis que sa maison a pris feu le 13 avril 2017. Autrefois cette veuve de 66 ans vivait à Sainte-Croix. Aujourd’hui elle remue ciel et terre pour trouver un endroit où dormir. Parfois elle passe la nuit chez ses nièces, chez sa sœur, chez des amies ou dans les gares de Port-Louis.

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C’est bien vêtue et empreinte d’humilité que Marie Georgette, âgée de 66 ans, franchit les portes du Défi Media Group pour demander de l’aide. « Mo lakaz inn brile. Mo pe demann enn ti led pou gagn enn ti lakaz », demande-t-elle gentiment. Elle vivait autrefois à Sainte-Croix, dans une maison appartenant à son beau-père. Mais dans la nuit du 13 avril 2017, celle-ci a pris feu. Marie Georgette ne sait pas exactement ce qui a causé l’incendie. Ce dont elle se rappelle, en revanche, c’est qu’elle dormait et qu’elle a été réveillée par la fumée. « Le feu a pris sur une partie de mon corps. Heureusement que j’ai pu l’éteindre. Mais j’ai eu de grosses brûlures. J’ai même passé trois mois à la Burns Unit de l’hôpital Jeetoo », raconte-t-elle.

Depuis l’incendie, Marie Georgette n’a nulle part où aller. Elle s’est tournée vers plusieurs instances, notamment la police, les hôpitaux, le ministère de la Sécurité sociale ou encore la National Empowerment Foundation, pour obtenir de l’aide. Mais on lui demande systématiquement un affidavit. « Kas mem mo pena. Kouma mo pou fer sa ? » se demande-t-elle.

Il y a quelques jours, Marie Georgette s’est rendue au bureau de la Sécurité sociale de Port-Louis suivant la requête d’un officier. Ce dernier lui avait dit de déposer une lettre pour demander une maison au gouvernement. Une fois au bureau de la Sécurité sociale, un autre préposé l’a informée que la lettre n’était pas dans son dossier et qu’il allait falloir refaire les démarches. « Mon dernier recours, c’est vous », nous lance-t-elle.

En ce moment elle habite dans la maison de sa nièce avec sa sœur qui séjourne à Maurice pour quelque temps. « Ma sœur repart à Agaléga en décembre. À son départ, je ne pourrai plus habiter la maison de ma nièce. Mo dormi lor sofa kot mo ser. Lekor pa bon ditou », relate-t-elle. Toutefois, elle se dit reconnaissante envers sa nièce et sa sœur de l’accueillir temporairement, car ce n’est pas évident de dormir à la rue.

À la question de savoir si elle n’a pas peur d’errer seule dans les rues en pleine nuit, elle répond : « Non. On me laisse tranquille. Personne ne me dérange. » Durant les nuits où elle arpente les gares de la capitale, plusieurs personnes s’approchent d’elle pour lui demander la raison de sa présence sur les lieux à une heure aussi tardive. Puis elles lui offrent de la nourriture. « Mais je refuse de prendre de la nourriture des hommes, par mesure de précaution. J’ai peur qu’ils ajoutent quelque chose dans la nourriture pour ensuite m’agresser. Je suis vigilante. Par contre, avec les femmes, je dis la vérité et j’accepte les pains qu’elles me ramènent », raconte Marie Georgette.

Mère de quatre enfants

« Vu qu’en ce moment je dors chez ma nièce, le matin je me réveille et je prends ma douche. Ensuite, je prends mon thé et je sors rejoindre des amis. Je passe toute ma journée dans les églises, tantôt à La Cathédrale, tantôt à Sainte-Anne. J’aime bien m’asseoir dans les églises, c’est tranquille. Puis la présence des personnes me fait du bien. Je vais ensuite attendre ma sœur à l’arrêt d’autobus pour qu’on rentre ensemble chez sa fille », dit-elle.

Marie Georgette est mère de quatre enfants, dont trois fils. « Mes enfants n’ont pas de place pour me loger, car ils ont leurs responsabilités. Trois d’entre eux sont mariés. Mon aîné, qui a 47 ans, est marié. La famille de ses beaux-parents habite avec lui. Mon deuxième fils, âgé de 38 ans, est lui aussi marié. Il habite chez sa belle-mère. Mon benjamin, qui a 35 ans, habite chez sa sœur de 29 ans, qui est aussi mariée. Je ne peux pas les déranger », explique-t-elle.

Tout ce que souhaite Marie Georgette c’est d’avoir une maison. « Mo anvi gagn enn ti lakaz ek gouvernnma. Mo pena boukou zour pou viv ankor. Avec ma pension, je peux payer un loyer jusqu’à un montant de Rs 2 000 », précise-t-elle. Elle avait économisé
Rs 1 375 pour s’acheter un cellulaire, « mais je ne sais pas qui les a prises dans mon sac ».

  • Si vous voulez venir en aide à Marie Georgette ou si vous avez une maison à lui proposer, veuillez envoyer un courriel à l’adresse e-mail najette@defimedia.info ou téléphoner sur le 207 0666.
 

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