Après les récents épisodes de pluies - Port-Louis : évacuations forcées et danger de glissements de terrain

Après les derniers épisodes d’intempéries intenses, les autorités sonnent l’alarme sur les dangers grandissants à Port-Louis. Des évacuations ont été ordonnées dans plusieurs quartiers vulnérables afin de prévenir des catastrophes imminentes liées aux glissements de terrain et à l’érosion. 

Différents épisodes de fortes pluies et des cyclones ont gravement affecté des régions de Port-Louis : celles de Marie Reine de la Paix et Tranquebar, situées le long du ruisseau Le Pouce. Le danger est imminent au point où les autorités multiplient les actions concrètes afin d’éviter de nouvelles catastrophes. 

Une délégation, composée d’officiers du National Disaster Risk Reduction and Management Centre, de la Geotechnical Unit du ministère de l’Infrastructure nationale, de la Land Drainage Authority (LDA), de Drains Infrastructure Construction Ltd (DICL), de la National Development Unit (NDU), de la municipalité de Port-Louis et de la police, a récemment visité les lieux pour évaluer la situation. Le constat est alarmant : plusieurs zones présentent un risque élevé de glissements de terrain et d’inondations. 

Après les fortes pluies du 21 avril 2024, cinq familles résidant dans quatre maisons à Marie Reine de la Paix, au flanc de la montagne des Signaux, doivent être relogées en urgence. Le conseil municipal de Port-Louis a émis un avis de « Dangerous Buildings » conformément à l’article 22 du Building Control Act 2012, à l’encontre de ces familles. 

À Tory Lane, Pont Nazareth, Tranquebar, l’érosion a exposé la fondation d’une maison appartenant à la famille Lebon. Six autres maisons du même secteur sont également menacées par l’érosion. La LDA recommande le relogement des occupants de ces sept maisons en raison du risque d’inondation sévère et de dommages structurels supplémentaires.

À Graver Street, Tranquebar, la NDU examine les relogements nécessaires, notamment pour la famille Ramsahye, dont la maison s’est effondrée, ainsi que pour trois autres familles vivant dans des maisons vulnérables. Toujours à Tranquebar, près de la rue Labourdonnais et Vallée-Pitot, onze familles ont été identifiées comme étant à risque depuis le 20 mai 2024. 

Les autorités étudient les options de relogement et les travaux de réhabilitation nécessaires à Mgr Leen, Marie Reine de la Paix et Pont Nazareth, à Tranquebar. Le ministère de l’Infrastructure nationale a soumis, en juin, les plans et les estimations de coûts pour la réhabilitation du Ruisseau Créole au Pont Armoury. Le conseil municipal de Port-Louis devra lancer un appel d’offres pour ces travaux. 

Lors de leurs visites, les autorités ont également relevé la nécessité d’améliorer trois ponts dans la région : un le long de la route principale à Marie Reine de la Paix, et deux autres ponts secondaires. Ces projets seront gérés par la Road Development Authority.

Dans une réponse écrite et déposée à l’Assemblée nationale le 30 juillet dernier, le vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, a souligné, à une question du député travailliste Farhad Aumeer, les préoccupations exprimées par les résidents. « Le conseil municipal de Port-Louis a informé mon ministère que le bureau du CAB de Colline Monneron a reçu une plainte indiquant que des résidences sont sur le point de s’effondrer à cause de l’érosion. (…) » a déclaré le ministre. 

Il a ajouté que les habitants craignent que de nouvelles pluies ne provoquent des inondations potentiellement mortelles. « Ils ont demandé que des mesures correctives soient prises. La question sera abordée au niveau du National Disaster Risk Reduction and Management Centre », explique-t-il dans sa réponse.