Dans les régions affectées par les accumulations d’eau ces derniers jours, les victimes d’inondation s’activent au nettoyage des maisons. Certains ont perdu tous leurs biens. Traumatisés, ces habitants affirment qu’ils ne pourront plus dormir l’esprit tranquille.
A Au complexe NHDC de Petite-Rivière, après les pluies torrentielles de vendredi, la crainte d’une nouvelle montée des eaux soudaine se lit sur les visages. La consternation est également présente. Le site, qui a visiblement été construit dans un bas-fond, a été envahi par les flots qui provenaient des champs de canne alentour. Au moins six unités de logements ont été grandement affectées. Des familles, qui se réjouissaient, il y a un an, de devenir propriétaires de leur maison, ont tout perdu : mobilier, appareils électroménagers, nourriture…
« La situation était cauchemardesque. Dilo sorti depi par derier lerla rant dan lakaz. Ti bizin les laport la ouver. Pann kapav bare. Pa gagn tir nanie. Tou inn ale. La machine à laver, le réfrigérateur, les meubles et même toutes nos provisions pour le mois de février. Tou inn gate ! Les autorités doivent trouver une solution à ce problème », nous déclare Umayr.
Le père de famille est justement en train de nettoyer sa demeure. L’eau boueuse, dit-il, laisse non seulement des traces visibles mais également une forte odeur qu’il faut chasser avec des détergents. « La reconstruction est très difficile. Bizin for ek pa kapav zet zarm parski sinon nanie pa pou resi fer dan lakaz. Bizin manz ar li », souligne-t-il.
La maison d’Isabelle Etienette a également été inondée. Cette femme a perdu son armoire et sa machine à laver, entre autres. « Noun dormi ar laper vandredi aswar. Ziska ler nou ankor per. Mo pe veye. Mo get divan deryer atansion delo la revini. Cette inondation nous a pris au dépourvu. C’est pourquoi il y a maintenant une frayeur qui hante les esprits. Kapav li pou ale enn zour me li pou revini kan pou tann la meteo dir ‘avis de pluies torrentielles’ », confie-t-elle.
La région de Bambous n’a pas été épargnée. Madeleine vit dans un morcellement de ce village depuis 23 ans. Sa maison à étage se situe à moins de 10 mètres d’un pont. Et sous le pont, il y a deux conduits d’évacuation qui se déversent dans un canal. Elle pointe du doigt l’incivisme de certains.
« Dimoun inn zet salte ladan ek dilo pa pase. Kan pon inn ranpli ar delo, linn deborde ora minkourant. Delo ti ariv ziska lor sime. Lerla noun trouv plastik ek brans. Dilo-la ti ariv lamwatie mo laport lantouraz zedi aswar. Monn al krye dimoun. Enn masinn inn tir dibwa ki ti bloke dan twiyo-la », raconte-t-elle.
Quelle est son état d’esprit aujourd’hui ? « Mo gagn enn traka parski zame delo inn rant dan mo lakaz. Kan mo get tou sa bann dezord la, mo feb », répond-elle.
Fini les accumulations d’eau à Fond-du-Sac
Confrontés à des inondations récurrentes pendant de longues années, les habitants de Fond-du-Sac, dans le Nord, gardent maintenant les pieds au sec. Le système de canalisation des eaux de pluie mis en service en 2019 a fait ses preuves face aux précipitations abondantes des derniers jours. « Depuis que les nouveaux conduits d’évacuation ont été installés, nous n’avons plus de problèmes d’accumulation d’eau dans les maisons et les cours quand il y a de grosses averses », affirme Sailesh, un marchand de légumes qui gagne sa vie en face du Village Hall. « Si pa ti ena sa drin-la, partou ti pou ena delo la. Ou ti pou trouv nou lor lari », poursuit-il.
Veenabaye Jeewajee, présidente du conseil de district de Rivière-Noire : «Dans un premier temps, nettoyer les drains bouchés»
« Nous sommes en train d’effectuer des ‘site visits’ dans les villages de l’Ouest. Un bon nombre de maisons et de cours ont été inondées à la suite des grosses pluies. C’était inattendu. Nous devons trouver des solutions. Mais dans un premier temps, il faut procéder au nettoyage des drains bouchés par les déchets et la terre », déclare Veenabaye Jeewajee. Elle était présente ce samedi à la NHDC de Petite-Rivière pour faire un constat. Quelle est la position du conseil de district face à la grogne des habitants de Résidence Richelieu ? « Nous sommes allés voir sur place. Les ingénieurs doivent cependant faire une visite afin de trouver les solutions qui s’imposent », nous répond la présidente.
Gino Tabany, vice-président du conseil de district de Rivière-Noire : «Trouver des solutions pour que ce problème ne se reproduise plus»
Également présent hier à la NHDC de Petite-Rivière, Gino Tabany indique que plusieurs localités de l’Ouest (Richelieu, Petite-Rivière, Gros-Cailloux, Bambous, La Gaulette, entre autres) ont été inondées vendredi. « Nous sommes en train de faire une évaluation des dégâts recensés et, en même temps, de trouver des solutions pour que ce genre de problème ne se reproduise plus. » Il souligne que la construction de drains est une des priorités du nouveau conseil de district de Rivière-Noire.
Un bassin comblé cause une vaste inondation à Résidence Richelieu
Énième cri de détresse des habitants de Résidence Richelieu. Ils sont à bout de souffle et ne savent plus vers qui se tourner. La cause de leur malheur : un bassin ayant toujours existé mais qui a été comblé pour les besoins d’un développement immobilier, il y a sept ans, à proximité du poste de police.
« Dimoun ti pe al lav linz dan sa basin-la. Dilo sorti depi enn lasours. Lerla li ti pas deryer stasion lapolis, deryer laboutik Ah-Kim, dan basin-la ek ti al fini dan Pointe-aux-Sables. Enn zour tann dir terin-la inn vande ek inn aranz kiksoz lor la », raconte un résident en colère.
Selon plusieurs habitants, c’est le bassin comblé qui dévie l’eau vers leur quartier. « Depi inn bous basin-la, dilo pa gagn sime ale. Lerla li refoul dan site », expliquent-ils. Résultat : plusieurs maisons situées dans un bas-fond se sont retrouvées sous les eaux. Pas moins de trois rues (Iqbal, Beethoven et Black-River) ont été submergées vendredi matin. Les pompiers sont intervenus dans l’après-midi.
« Lane ale, lane vini, mem zafer. Monn fek aste kiksoz pou lakaz. Ek la bizin zete parski delo inn rant dan lakaz. Delo-la sorti depi lao. Noun fatige ar sa sitiasyon-la », déclare Marejoland, qui habite dans la rue Black-River. Georginette, une travailleuse sociale du quartier, estime que les autorités doivent réagir rapidement. « Nous pensons que la construction de drains serait la meilleure solution », dit-elle.
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