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Après le récent cyclone : des centres de refuge débordés

Des conseillers et des volontaires sont venus en aide avec petit-déjeuner, déjeuner et dîner offerts.
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Même si Emnati a causé moins de dégâts que Batsirai, son intensité a été telle que ceux qui avaient souffert du souffle du précédent cyclone ont préféré se mettre à l’abri. 123 familles et 379 personnes étaient à dimanche soir, dans les centres de refuge. 

La scène est la même. Désolante, inédite, triste et suffocante. Batsirai parti, rebelote. Emnati a donné des frissons. À peine remis de leurs émotions de Batsirai, des réfugiés ont pris la décision d’aller se mettre sous le toit des centres de refuge. Avoir un toit en bêton sur la tête et être à l’abri des vents qu’on annonçait violents et turbulents,  c’est tant mieux, dit-on.

On est à Cascavelle. Au centre social. Là s’entassent une cinquantaine de personnes. 14 adultes et 36 enfants. L’espace est restreint, humide, sale. Des gamins à même le sol. On s’agglutine… comme on peut. On n’ose même pas leur demander des trucs simples, tellement c’est…

Caroline, que nous avions interrogée après Batsirai, est là. Elle n’en peut plus. Elle a colmaté des feuilles de tôle parties sous les rafales de Batsirai. Mais, avec les bourrasques d’Emnati, elle s’est mise de nouveau à l’abri. Contre son gré. « J’ai cinq enfants, je suis locataire d’une maison en tôle. Cela coule de toutes parts. La météo annonçait des rafales fortes, j’ai tout quitté et j’ai mis ma petite famille ici au centre de refuge », dit-elle.

« Pa pe tal lame »

cyclone
Les réfugiés sont offerts de quoi survivre.

Comme elle, ils sont une cinquantaine au centre de refuge. « Les gens peuvent penser que nous sommes venus au centre de refuge pour recevoir cette allocation de Rs 188. Nous ne sommes pas là pour de l’argent. Nous avons tout perdu. Si vous êtes dans votre confort, nous nous ne le sommes pas. Nous ne sommes pas des mendiants. Nous attendons que l’État nous vienne en aide et nous sommes disposés à payer un loyer mensuel pour une maison de la NHDC. Nou pa pe tal lame », dit Caroline.

Heureusement, Véronique, du PMSD, leur a apporté du briani, de l’eau, des sardines et d’autres trucs essentiels. Sans oublier Mahadeo Mengra, Roshan Naeck et Poonam Bhoyjonauth. « Au nom d’Alan Ganoo, on leur apporte du pain fourré au thon, des boissons gazeuses, de l’eau, des couches pour bébés, des œufs et d’autres produits de première nécessité. Ce sera aussi longtemps qu’ils seront là », dit Mahadeo Mengra.

Dimanche aux alentours de 13 heures, cette équipe faisait la tournée des centres de refuge. Au menu : riz frit au poulet et aux œufs. Le matin au petit-déjeuner, des biscuits, du pain et du thé chaud.

Direction Beaux-Songes : même scénario. Lindley Jolicoeur, un aide-maçon, est le meneur du groupe. Ils sont une quarantaine de sinistrés originaires de Bambous. « Au centre de Bambous, il y avait trop de monde et, en raison de la COVID-19, on nous a canalisés ici. C’est la police qui nous a conduits. On reçoit des dons », dit-il.

Batsirai, Emnati et puis quoi d’autre ? Toujours est-il que les feuilles de tôle se ramassent à la pelle comme le chantait Yves Montand et que des gens se retrouvent à la rue. Une réalité bien mauricienne.

Priscilla et son altruisme

priscilla
Priscilla Philippe, une femme de coeur.

On remarque une femme. Un panier rempli de produits. Frêle, avenante avec la langue bien pendue. « Je suis une habitante du coin et je fais partie des gens qui aident quand il le faut », nous dit-elle. Elle a pris des produits de chez elle, comme les fameux « Biscottes Moretti » et des oranges, des assiettes jetables et d’autres produits de base. « Si vous êtes croyant et que vous pouvez apporter un peu d’aide humanitaire aux autres, cela suffit. Mes enfants sont comme moi : on tend la main à ceux qui en ont besoin, le reste vient après », soutient-elle. 

 

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