Après le décès récent de leur mère : trois jeunes orphelins végètent dans l’extrême pauvreté

Ils ont trois ans, un an et demi et huit mois. Ce sont de petits orphelins qui ont perdu leur mère depuis le 3 décembre dernier. Abandonnés par leur père, ils sont pris en charge par leur grand-mère, mais la misère se fait vite sentir. Leur condition de vie est précaire. En cette période de fête, Jameel Peerally, activiste social, lance un appel à l’aide.

Nous sommes à Cité Richelieu, Petite-Rivière. En ce lieu, nombreuses sont les familles qui vivent dans des conditions difficiles. Des maisonnettes en tôle semblent prendre appui l’une contre l’autre pour ne pas s’effondre. À l’époque, ces maisons ont été construites par l’ONG Trust Fund. Pour avoir un peu plus d’espace, certaines de ces familles ont rajouté une pièce à leur logis, cependant elles vivent toutes dans la misère. 

Comme un malheur ne vient jamais seul, une de ces familles a, malheureusement, perdu un des leurs le 3 décembre dernier. Il s’agit de Natalia, une jeune femme de 21 ans, qui a rendu l’âme de manière inattendue. Ses proches sont encore sous le choc. Car cette jeune mère de trois enfants jouissait d’une bonne santé. Sa cousine Priscilla Collet explique que ce jour-là elle était dans la capitale pour aider sa maman lorsque tout d’un coup elle a eu un malaise. « So mama vann linz dan Port-Louis. Enn sel kou Natalia inn dir li p gayn enn douler kot so leker, ek linn tonbe. Banla inn amenn li lopital. Malerezman li finn mor », explique la cousine. 

De ce fait, les trois enfants de Natalia ont perdu la prunelle de leurs yeux, voire celle qui les berçait tous les jours. Si le bébé de huit mois ne peut s’exprimer, les deux autres ne cessent de réclamer leur mère, surtout la petite Anna (prénom modifié), âgée d’un an et demi. « Li mem ti pli abitie ek so mama la. Li pe rod li. Toulezour li plore. » Face à cette situation, les proches ne savent que faire. Ils essaient autant que possible d’apporter du réconfort à ces enfants. 

Pour les fêtes, malgré la situation financière difficile, les proches et les personnes de leur entourage ont généreusement contribué pour offrir des cadeaux à ces enfants. Des volontaires, accompagnés de Jameel Peerally, ont rendu visite aux familles de la région et ont fait la connaissance des enfants. Ils ont tous été bouleversés par leur rencontre avec ces petits orphelins. Jameel Peerally avance : « Cela fait toujours très mal au cœur de voir des familles, surtout des enfants, vivant dans de telles conditions. Cependant, nous savons que même si ces enfants sont pauvres, ils ont l’amour de leurs parents. C’est donc encore plus dur pour ceux qui n’en ont pas ». « Quel avenir pour ces enfants ? », s’interroge cet activiste social.

C’est la question qu’effectivement tout le monde s’interroge depuis le décès de la jeune Natalia. « Quel sera l’avenir de ces enfants. Que vont-ils devenir ? » Pour le moment, comme nous explique, Priscilla Collet, c’est la grand-mère qui s’occupera d’eux. « Elle s’occupait déjà d’un autre petit fils, âgé de 15 ans, et c’est tout naturellement qu’elle ne laissera pas tomber ces petits. Elle les a déjà accueillis. » Cependant Priscilla ajoute que cette dernière n’a pas les moyens financiers pour bien s’occuper de ces enfants. Depuis la mort de sa fille, cette grand-mère de 50 ans ne peut plus travailler, car ses petits-enfants sont en bas âge et ont besoin d’une constante surveillance. Elle a dû donc cesser toutes ses activités professionnelles pour être auprès d’eux. De ce fait, les difficultés financières se font vite sentir, car elle a un manque à gagner. 

Pour Jameel Peerally, il est hors de question de laisser cette famille vivre dans une telle précarité. Il a mobilisé une équipe et a lancé un appel pour les venir en aide. « Nous ne pouvons pas ramener à ces enfants leur maman, mais nous pouvons tous faire un petit geste pour que les fêtes de fin d’année de cette famille soient meilleures. Nous pouvons faire en sorte que ces enfants ont des vêtements, que l’aînée puisse se rendre à l’école dès l’année prochaine. Nous pouvons les apporter un soutien considérable en leur apportant un panier de nourritures, car comme les enfants sont encore très petits, il est important qu’ils puissent bien se nourrir pour ne pas tomber malades. D’ailleurs, ils ne vont pas très bien depuis le décès de leur mère. » 

Comment donc rester insensible en ce temps de célébration ?