« Deux enfants innocents demeurent au sein de la CDU et moi, j’ai passé six jours derrière les barreaux, pour rien. » Tels sont les propos tenus par Gervais Frivet lors de sa libération conditionnelle, vendredi. Cet homme de 63 ans a été pointé du doigt par plusieurs individus et la police après le décès de Meenakshi Pydigadu, sa compagne de 35 ans.
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Gervais Frivet s’est défendu en soutenant qu’il avait sollicité l’aide de pharmaciens, lorsque Meenakshi est tombée malade. Si le père de famille a été provisoirement inculpé pour avoir enterré illégalement le corps de la défunte dans sa cour, sa détresse, tant bien que mal, il l’a enfouie au plus profond de son cœur.
Ils sont plusieurs à être affligés par le décès de Meenakshi Pydigadu. « Li finn kit nou tro to », ont indiqué les proches, lors des funérailles de la mère de famille âgée de 35 ans dans la journée du jeudi 26 décembre. Meenakshi Pydigadu, aussi connue sous le nom d’Anoushka, était mère de deux enfants. Ces derniers sont désormais sous la responsabilité de la Child Development Unit (CDU). Les circonstances de sa mort n’ont pas laissé insensibles ses proches. Sa mère a porté plainte à la police pour demander une enquête et l’exhumation du corps a eu lieu le 26 décembre dernier. Plusieurs proches et amis ne cachent pas leurs sentiments de regret. Tous s’accordent à dire qu’« Anoushka s’en est allée trop tôt ».
Selon la famille, les deux enfants de Meenakshi, surtout l’aîné, sont toujours sous le choc. Gervais avait emmené l’autre enfant de Meenakshi au cimetière de Saint-Martin pour faire croire qu’il a enterré la victime à 3 heures du matin. Les enquêteurs de la CID de Moka, menés par l’inspecteur Vishall Cowlessur, attendent désormais le rapport toxicologique qui sera disponible d’ici mi-janvier.
Des interrogatoires prévus
Dans le cadre de cette enquête, plusieurs interrogatoires sont prévus, dont ceux des habitants de la localité, des amis et des membres de la famille des deux protagonistes. « Nous allons explorer toutes les possibilités, même s’il n’y a pas eu de signe de foul play jusqu’ici », disent les limiers.
Meenakshi ne verra pas grandir ses deux enfants, âgés de 2 et 6 ans. Ces derniers devront affronter la vie sans l’amour maternel. Cette femme, qui rêvait d’être esthéticienne, ne pourra pas réaliser son rêve. Pour la famille Canoo, c’est une affaire qui demeurera à jamais floue. « Inn fer lanterman san dir nou », soutient Canoo. Pour cette mère, qui a perdu sa fille, c’est avec grande peine qu’elle explique avoir tout fait pour offrir des funérailles dignes à sa fille. « Li pou kone so mama inn retire li dan sa lakour la inn fer li al kot so gran dimoun. Aster li kapav al dan lamin so papa kinn mor. » Canoo dit espérer que Meenakshi garde sa gaieté et son sourire, là où elle se trouve.
Jessynie, amie d’enfance : «Un choc !»
Jessynie, une amie d’enfance de la victime, se dit choquée par le décès de cette dernière. La tournure des événements a provoqué un choc parmi les proches de Meenakshi, surnommée Anoushka par ses amies proches. Sa photo, qui circulait sur les réseaux sociaux et sur les journaux à cause de cette sordide affaire, en a intrigué plus d’un.
« C’était une fille calme et tranquille, qui n’importunait personne », confie Anshita (prénom modifié). Celle-ci est une voisine qui explique s’être liée d’amitié avec Meenakshi ces dernières années. Elle raconte que ses enfants fréquentent la même école que les siens : « Nou ti pe al kit zanfan lekol ansam, lerla noun vinn kamarad. »
Présente lors de l’exercice d’exhumation, le visage crispé de Dorine en dit beaucoup sur cette affaire. « Kifer inn anter li koumsa la ? Nou mame pa kone ki lin mor », déclare cette amie de Meenakshi. De cette dernière, elle dit ne garder que de bons souvenirs : « Li ti pe fer de sort touletan kre enn latmosfer famiyal ant vwazin isi malgre so ban problem. » Elle allègue que le couple avait souvent des disputes conjugales, mais dit en ignorer la gravité. Pour Catherine, une autre habitante du quartier, ces deuxièmes funérailles représentent un « au revoir digne » à cette belle âme qu’était Meenakshi.
Antish, le frère de Meenakshi : «So remor inn ale apre so fineray»
« So remor inn ale apre so fineray », a déclaré Antish, le frère de Meenakshi, qui tente tant bien que mal de se consoler de la disparition subite de sa sœur. Dans l’après-midi du jeudi 26 décembre, au lendemain de Noël, ce jeune habitant de Tyack soutient que Gervais lui avait laissé entendre que Meenakshi était morte avec des regrets de ne pas l’avoir vu, tout comme sa mère.
Le jeune homme affirme avoir des sentiments mi-figue mi-raisin à l’égard de Gervais : « Depi inn ariv sa, nou pann gagn kontak ek Gervais. Sa fason linn fer la nou pa anvi rekoz ek li. » Selon le frère de la défunte, Gervais aurait dû les informer du décès de Meenakshi avant de l’enterrer. « Il a agi dans l’illégalité et de manière incorrecte », indique Antish, qui s’interroge toujours sur les raisons qui ont motivé Gervais. « Linn bles mo ser so santiman », a-t-il dit.
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