Vikash Ramlekha, âgé de 28 ans, affirme avoir perdu l’usage des yeux après avoir reçu des injections à l’hôpital ophtalmologique de Moka fin 2018. L’habitant de Bonne-Mère doit désormais dépendre des autres. Il a dû cesser de travailler. À l’heure où nous mettons sous presse, nous attendons une réaction du ministère de la Santé.
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Il n’a que 28 ans et toute la vie devant lui. Mais il est désormais difficile pour Vikash Ramlekha de songer à son avenir avec sérénité. Cela fait quelques mois qu’il a perdu la vue. Il est désemparé. Il ne sait plus vers qui se tourner pour changer sa situation. Pour ne rien arranger, le jeune homme, qui opérait à son compte, a dû cesser de travailler en raison de son état. Sauf que faute de revenus, il n’arrive plus à payer la maison NHDC qu’il avait pu obtenir non sans difficultés. « Qui paiera pour ma maison ? Ne sera-t-elle pas saisie ? » demande-t-il avec beaucoup d’inquiétude dans la voix.
Pour comprendre comment il en est arrivé là, il faut remonter au 31 octobre 2018. Ce jour-là, il s’est rendu à l’hôpital ophtalmologique de Moka pour une consultation. « J’avais en fait constaté que j’éprouvais des difficultés à voir à une certaine distance », précise-t-il. Quand il est arrivé sur place, il a été examiné par un médecin. « Il m’a dit qu’il n’y avait rien dans mon œil. Il m’a assuré qu’il n’y avait pas de blessure non plus. Il m’a référé à une doctoresse qui m’a ausculté dans l’après-midi », relate Vikash Ramlekha.
« Mo pa kone kan lizour kan lanwit… »
Il poursuit qu’elle lui aurait fait comprendre qu’il devrait être hospitalisé parce qu’il devait subir un MRI Scan à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo le lendemain. « Rien n’a été décelé », explique le jeune homme. Il explique avoir été admis à la salle A-14 de l’hôpital de Moka. « Le jour de mon admission, on m’a mis sous sérum. Un des médecins a fait deux injections dans le sérum. Là encore, tout allait bien. Le lendemain, j’ai reçu deux nouvelles doses d’injection. Dans l’après-midi, je ne voyais plus rien. Mais tout est redevenu à la normale quelques minutes après. »
Pris de panique, Vikash Ramlekha dit avoir appelé un infirmier pour lui raconter ce qui s’était produit. « Il m’a dit que c’était normal et que c’était uniquement lié aux effets des médicaments », avance-t-il. Il était loin de se douter que sa vie basculerait le lendemain.
« Lorsque je me suis réveillé, je ne voyais plus rien. J’essayais tant bien que mal d’ouvrir les yeux, mais je n’y arrivais pas. Ce n’est qu’après que j’ai compris que j’avais perdu la vue. C’est comme si on m’avait enfermé dans une chambre noire. Mo pa kone kan lizour kan lanwit », lance le jeune homme qui dit ne plus être capable de manger seul. « J’étais indépendant. À présent je dépends des autres », lance-t-il, dépité.
Ses parents ont demandé des explications aux médecins. Mais personne n’aurait été en mesure de les aider. Ils ne savent pas de quelle injection il s’agissait. Vikash Ramlekha a porté plainte à la police. Il explique que son docteur traitant lui a fait comprendre que ce problème était dû à un problème de nerfs optiques. Un autre médecin lui aurait dit que c’était à cause d’une tache de naissance qu’il a sur la joue. « C’est absurde. Comment peut-on me dire une telle chose ? Si cette perte de la vue était due à ma marque de naissance, pourquoi n’ai-je pas eu ces problèmes auparavant ? » se demande-t-il.
Il a même fait face à un panel médical où avaient été convoqués le directeur de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, un directeur consultant de l’hôpital de Moka et un représentant du ministère de la Santé. Ils lui auraient assuré que le nécessaire serait fait. Mais Vikash Ramlekha affirme qu’il attend toujours. Il aurait même payé Rs 1 000 pour obtenir un rapport médical qu’il n’a pas reçu.
Après avoir fait des recherches, ses proches et lui ont appris qu’il y avait des possibilités qu’il retrouve la vue. « Nous avons vu qu’un traitement était possible en Inde, plus précisément à l’hôpital Sankara Nethralaya à Chennai. Il faudrait que je puisse faire le déplacement pour une consultation au moins, afin d’en savoir plus. Je veux mettre toutes les chances de mon côté pour pouvoir à nouveau voir. »
Il concède que l’État lui accorde une pension d’invalidité. Si Vikash Ramlekha a voulu témoigner aujourd’hui, ce n’est pas seulement pour qu’une solution soit trouvée à son problème. Il souhaite aussi inviter les personnes ayant subi un sort similaire au sien à se manifester ou encore éviter à d’autres de subir la même chose. « Heureusement que ma famille me soutient. Sinon j’aurais certainement commis une bêtise », confie-t-il.
La version du ministère de la Santé sollicitée
Jameer Yeadally, attaché de presse au ministère de la Santé, a été informé du cas par courriel le mardi 23 avril 2019. À l’heure où nous mettons sous presse le jeudi 25 avril 2019, nous n’avons pas encore eu de retour.
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