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Après des années de gestion défaillante - déchets toxiques : l’Environnement en quête de solutions durables

L’incendie survenu en juillet à Roche-Bois avait mis en lumière la mauvaise gestion des déchets à Maurice.
  • Lancement d’un appel à candidatures pour recruter un expert

Après plusieurs années de gestion chaotique des déchets dangereux, incluant des déchets chimiques et hospitaliers, le gouvernement mauricien, par l’entremise du ministère de l’Environnement, semble décidé à trouver une solution durable. Un appel à candidatures a récemment été lancé pour recruter un expert en droit de l’environnement, afin de s’attaquer à ce qui est souvent décrit comme une véritable « bombe à retardement » : la gestion des déchets toxiques.

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D’ailleurs, pas plus tard qu’en juillet dernier, le dépôt de Roche-Bois a été ravagé par un violent incendie, qui a entraîné la mort d’un homme. Les responsables du ministère de l’Environnement montrent du doigt la présence suspecte de déchets inflammables, qui n’auraient jamais dû se retrouver sur ce site. Cet incident a révélé des pratiques dangereuses de gestion des déchets toxiques dans le pays. Une situation qui, de plus en plus, fait craindre un scénario désastreux pour la santé publique et l’environnement.

Cependant, la gestion des déchets dangereux à Maurice constitue un enjeu de longue date. Le pays peine, en effet, à respecter ses engagements internationaux en matière de gestion des déchets toxiques, notamment en vertu des conventions de Minamata, de Stockholm et de Bâle. Malgré ces accords, des rapports du Bureau national de l’Audit ont révélé des dysfonctionnements majeurs dans le stockage et la manipulation des déchets chimiques, exposant la santé publique et l’environnement à des risques significatifs. Par ailleurs, la sensibilisation insuffisante des producteurs de déchets et des acteurs concernés aggrave les pratiques irresponsables en matière d’élimination de ces substances dangereuses.

L’exemple du centre d’élimination des déchets hospitaliers de La Chaumière, inauguré en 2017 pour un coût supérieur à Rs 500 millions, est particulièrement révélateur. Conçu pour traiter les déchets chimiques dangereux (HCW - Hazardous Chemical Wastes) de manière adéquate, il devait initialement assurer un stockage temporaire ne dépassant pas un an. Or, entre 2017 et 2019, sur les 170 tonnes de HCW collectées, seules quelques tonnes ont été exportées, laissant ainsi près de 150 tonnes stockées bien au-delà de la période autorisée. Les autorités, bien que conscientes du danger, n’ont pris aucune mesure concrète contre le contractant en charge de l’exportation des déchets.

Le recrutement d’un expert en droit de l’environnement a pour objectif de pallier le retard accumulé dans la mise à jour de la réglementation locale relative aux déchets, en particulier les déchets électroniques (e-waste), hospitaliers et municipaux. Un diagnostic réalisé en 2014 par des consultants de l’Union européenne avait déjà souligné la nécessité d’élaborer des réglementations spécifiques pour les e-waste, mais au 31 décembre 2019, aucune avancée notable n’a été enregistrée. Ces retards, imputés à des complexités juridiques, suscitent une vive inquiétude au sein du ministère de l’Environnement qui appelle à une accélération des procédures.

Gestion des e-waste à Mare-Chicose : des manquements coûteux 

Lors d’inspections menées par la Technical Enforcement Unit (TEU) les 22 et 29 mai 2017 au centre d’enfouissement de Mare-Chicose, des irrégularités ont été constatées dans la gestion des e-waste. Ces derniers étaient entassés à même le sol et exposés aux intempéries, recouverts de poussière. Beaucoup étaient endommagés, et des pièces de valeur avaient disparu. Le ministère a dû débourser environ Rs 300 000 en août 2017 pour trier et nettoyer ces e-waste avant de pouvoir les évacuer.

Déchets médicaux non traités envoyés à la décharge 

Entre juillet 2016 et juin 2019, en raison de l’indisponibilité et des pannes fréquentes des incinérateurs dans les établissements de santé, environ 2 000 tonnes de déchets médicaux (MW) ont été envoyées à la décharge sans avoir été désinfectées ni broyées.

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