Live News

Après avoir passé six ans en prison : la quête de Sharon Jackson pour une seconde chance

Sharon Christina Jackson est confrontée aux défis de la réinsertion sociale.

Elle dit avoir changé et souhaite avoir une chance de le prouver. Mais depuis sa libération de prison en octobre dernier, Sharon Christina Jackson se retrouve dans une grande précarité, n’ayant ni toit ni emploi.

Publicité

Elle a passé six années en prison. Sharon Christina Jackson, 37 ans, a été libérée le 9 octobre 2023, après avoir été condamnée en 2017 pour coups et blessures ayant causé la mort sans intention de tuer. Elle avait été impliquée dans l’agression mortelle de Kistnamah Ramanjooloo, 79 ans, en avril 2017 à Pointe-aux-Sables (voir plus loin). Mais le poids de ses erreurs continue de la hanter, alors qu’elle voit toutes les portes auxquelles elle frappe se refermer sur elle. Aujourd’hui, Sharon Christina Jackson vit dans une grande précarité, sans emploi stable ni domicile fixe.

« Depi monn sorti, monn fer tou pour ki mo resi amenn enn lavi normal. Mo ena linpresion ki lasosiete inn tourn ledo avek mwa », dit-elle avec résignation. Pourtant, Sharon Christina Jackson estime avoir payé sa dette envers la société. Ancienne toxicomane, elle explique avoir tout fait pour se reconstruire et se réinsérer dans la société après avoir quitté le fléau de la drogue. Mais elle se retrouve confrontée aux défis de la réinsertion sociale.

Mère de quatre enfants nés de relations différentes, la trentenaire explique avoir vu sa vie familiale se fragmenter sous le poids de ses erreurs. Deux de ses enfants vivent désormais avec leur père, tandis que les deux autres sont sous la garde de sa mère, Rolande Jackson, qui lutte elle-même pour joindre les deux bouts. Sharon, autrefois une élève studieuse jusqu’en Lower VI (Grade 12), a vu son avenir s’effondrer lorsqu’elle a succombé à l’emprise destructrice de la drogue.

Sa vie prend un tournant en 2017 lorsque, sous l’emprise de la drogue, elle commet un vol qui tourne mal, résultant en la mort de Kistnamah Ramanjooloo. En prison, Sharon Christina Jackson réfléchit aux erreurs qu’elle a commises. Elle se repent, aspirant à reconstruire ce qu’elle a perdu, à renouer avec ses enfants et à ne pas retomber dans les pièges de la drogue.

Déterminée à commencer une nouvelle vie, elle s’inscrit à des cours de confection de vêtements offerts par le Mauritius Institute of Training and Development (MITD), obtenant un diplôme de couturière qui lui donne l’espoir d’une nouvelle vie à sa sortie. Mais la réalité s’est avérée bien différente. Peu après avoir retrouvé la liberté, elle apprend qu’elle est atteinte d’une maladie incurable, un coup dur qui exacerbe les troubles bipolaires dont elle souffre. 

Le sort s’acharne. Elle est expulsée de la maison familiale où elle vivait avec son conjoint. Si elle parvient certains jours à trouver refuge dans un pensionnat, la plupart du temps, elle erre sans abri, cherchant désespérément un endroit où passer la nuit. Sa situation financière est désastreuse. Sans emploi et sans ressources, elle est au bord du gouffre.

Malgré tout, Sharon Christina Jackson refuse de se laisser engloutir par le désespoir. Elle lance un appel à l’aide au gouvernement, ainsi qu’aux organisations non gouvernementales. « Fer mwa gagn enn travay e enn plas pou reste », plaide-t-elle. Elle demande une seconde chance, une opportunité de prouver qu’elle peut changer, qu’elle a changé, qu’elle peut être une mère, une fille, et, surtout, une femme capable de surmonter les erreurs de son passé.

Kistnamah Ramanjooloo agressée mortellement dans son commerce en 2017

Le 14 avril 2017, à Pointe-aux-Sables, Kistnamah Ramanjooloo, 79 ans, a été passée à tabac et laissée pour morte lors d’un vol dans son commerce qui a mal tourné. Sharon Christina Jackson et Mohammad Nazeem Emambacus, 40 ans, ont été arrêtés et inculpés. Le 31 octobre 2022, la cour intermédiaire les a reconnus coupables de coups et blessures ayant causé mort d’homme sans intention de tuer. Lors de sa comparution en cour,

Sharon Christina Jackson avait fait part de ses remords, expliquant avoir eu beaucoup de temps pour réfléchir pendant sa détention préventive depuis son arrestation : « Mo prezant mo eskiz a la fami sa madam kinn mor-la. Sa pa ti bizin ariv koumsa. Mo ti sou linflians ladrog. Mo demann lakour pardonn mwa… » 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !