Après 8 jours au Jardin de la Compagnie : les grévistes de la faim dans l’impasse

La grève de la faim de quelques souscripteurs aux Super Cash Back Gold et Bramer Asset Management en est à son 9e jour ce mardi.

Le porte-parole des grévistes appelle les autres victimes à se rallier au mouvement de protestation au Jardin de la Compagnie.

Le nombre de grévistes de la faim s’élève désormais à sept. Lundi soir, un autre ex-souscripteur s’est joint au mouvement de protestation.

Salim Muthy a durci le ton, lundi après-midi, lorsqu’il s’est adressé aux ex-souscripteurs du Super Cash Back Gold et de Bramer Asset Management Ltd  (SCBG et BAM). Il a demandé aux victimes qui attendent leurs paiements de rejoindre les grévistes de la faim. « L’heure est venue de faire votre part du travail.

Pa fer boukou ek quand gayn rezulta dire ‘bye-bye’ sans aucune reconnaisance envers les grévistes. Je vous mets en garde ! Ayez un peu de sentiment envers les ex-souscripteurs qui ont le courage de faire grève. Campons sur notre position. Ceux qui veulent nous rejoindre sont les bienvenus. Ceux qui veulent jouer les grands pétauds zot konsians pou repros li .»

« Disposés à collaborer »

Le porte-parole des grévistes de la faim affirme que la rencontre avec le Premier ministre Pravind Jugnauth a été infructueuse. « Le Premier ministre a répété les choses qu’il a dites par le passé : que des solutions seront vite trouvées et que nous aurons une réponse d’ici vendredi. Nous sommes disposés à collaborer avec le gouvernement pour dégager une situation rapide. Prakash Maunthrooa, Senior Advisor au PMO, nous a demandé de remettre une liste de nos propositions », ajoute Salim Muthy.

Au cours de cette rencontre, le porte-parole dit avoir proposé au Premier ministre de prélever 1 % des surplus accumulés par la Mauritius Revenue Authority (MRA), du Claim Fund de la Banque de Maurice, du CSR Fund, du Prime Minister’s Relief Fund, du National Pension Fund ou du Consolidated Fund pour rembourser les ex-souscripteurs.

Grève à Belle-Vue Maurel

Cette rencontre avec le PM s’est déroulée en présence de deux représentants de la Vidur Cooperative de Belle-Vue Maurel. Les deux femmes présentes étaient Bibi Sahera Banu Hemath et Sarojini Gobin. Les grévistes de la coopérative mènent une grève de la faim dans le village hall de la région. Sree Kissoon Gobin, secrétaire de la coopérative, explique que les six grévistes du départ sont désormais quatre. Deux d’entre eux, Rajiv Kumar Bundhun et Geeta Gobin, ont été hospitalisés en fin de semaine dernière.

Les grévistes sont Sree Kissoon Gobin, Swokwantee Gobin, Rajwantee Koobarawa, Narajsing Seeboruth. Les 1 136 membres de la coopérative ont investi Rs 72 millions dans les plans SCBG et BAM.

« Nous en sommes à notre cinquième jour de grève de la faim. Les quatre grévistes attendent une réponse des autorités. C’est désolant qu’aucun représentant du gouvernement ne nous ait rendu visite. Nos proches et des politiciens de l’opposition nous ont exprimé leur soutien », déclare Sree Kissoon Gobin.

Réaction du PMO

Dans un communiqué émis dans la soirée de lundi, le Premier ministre souligne qu’il a été « à l’écoute » des grévistes de la faim du SCBG et der BAM. Lors de la rencontre, Pravind Jugnauth a profité de l’occasion pour « faire un état des lieux de la situation de l’ex-BAI », rappelant que le rapport nTan fait référence à un « Ponzi Scheme ». Le Premier ministre affirme que « le gouvernement étudie toutes les possibilités » et « avancera des propositions ». Le chef du gouvernement précise que « trouver une solution à ce dossier demeure une priorité du gouvernement ».

Le gréviste Jean-Éric transporté à l’hôpital

Jean -Éric est un ex-souscripteur à un des plans d’assurance de la BAI. Il a obtenu le remboursement de ses investissements et obtiendra une dernière tranche en juin. Le père de famille a rejoint la grève de la faim au Jardin de la Compagnie. Le gréviste a été transporté d’urgence à l’hôpital lundi matin car, selon le Dr  Rajah Madhewoo, il faisait de l’hypotension et de l’hypoglycémie.

À lundi soir, Jean Éric était le dernier gréviste à avoir été hospitalisé. Dans une interview au Défi Media Group, il avait expliqué le motif de sa grève de la faim. « Je ne pouvais rester dans mon confort et laisser les autres souffrir. Cela ne se fait pas, étant donné que je suis également un ex-souscripteur à un des plans. »