Après 10 ans hors du pouvoir : le poids politique de Navin Ramgoolam au n° 5 analysé 

Navin Ramgoolam s’apprête à relever un défi crucial : reconquérir la circonscription n° 5 (Pamplemousses/Triolet). Autrefois considéré comme un « bastion inébranlable », ce territoire électoral a évolué depuis. Alors que les spéculations sur son retour s’intensifient, une question émerge : peut-il encore peser politiquement après une décennie marquée par l’absence et les controverses ? 

Navin Ramgoolam peut-il encore peser politiquement après une décennie marquée par l’absence et les controverses ? Alors que les spéculations s’intensifient sur son possible retour au n° 5 (Pamplemousses/Triolet), il maintient le suspense quant à la circonscription dans laquelle il se présentera pour les prochaines élections générales. 

Cela a notamment été le cas le dimanche 22 septembre 2024, à Triolet, lors du meeting de l’Alliance du Changement. Si ses partisans attendaient une révélation, il a toutefois laissé planer l’incertitude en lançant une phrase énigmatique : « Pitar pak ba… Pa kav dir. » 

La presse a souvent évoqué un possible retour de Navin Ramgoolam dans la circonscription n° 5. Cependant, rien n’est encore confirmé. Depuis sa défaite en 2014, lorsque son image a été ternie par plusieurs scandales et batailles judiciaires, son influence dans cette région est devenue incertaine. 

Lors des élections générales du 10 décembre 2014 dans cette circonscription, il avait recueilli 20 093 voix (43,87 %). Il s’était classé quatrième, juste derrière les trois candidats du Mouvement socialiste militant : Sharvanand Ramkaun, Kalidass (Sanjeev) Teeluckdharry et Soodesh Callichurn. Ce dernier avait été élu en tête avec 25 980 voix (soit 56,72 %). Sollicité au téléphone, le ministre du Travail est resté injoignable.

Ce revers a suscité des questions sur sa capacité à reprendre pied dans cette circonscription autrefois acquise à sa cause. Cette série d’épreuves a-t-elle affaibli sa base de soutien au niveau national et même dans sa circonscription ? A-t-il perdu du terrain à Pamplemousses/Triolet laissant la place à ses adversaires ? 

Malgré ces revers, certains observateurs, comme Olivier Précieux, estiment qu’il conserve une base solide. « Navin Ramgoolam sera élu n’importe où, car il est le leader de son parti et en alliance », dit-il. Bien qu’il admette que la circonscription n° 10 reste difficile à conquérir, il rappelle que le leader des rouges avait réussi à obtenir un score honorable lors des élections générales de 2019. 

Olivier Précieux estime que « la dynamique des votants n’a pas encore pris forme, mais la situation pourrait évoluer rapidement après la dissolution de l’Assemblée nationale ». Selon lui, tout dépendra de la composition de la liste des candidats. « Si Navin Ramgoolam échoue, un raz-de-marée en faveur du MSM est à prévoir à l’échelle nationale », prévient-il.

Abdallah Goolamallee, un autre observateur politique, est plus sceptique. Selon lui, le leader du PTr est « clairement au plus bas » après dix ans sans mandat électoral. Il fait ressortir que cela fait désormais dix ans que ce dernier est sans circonscription, ayant été rejeté à deux reprises dans des zones rurales. 

« Ce qui interpelle, c’est que Navin Ramgoolam semble encore incertain quant à la circonscription au sein de laquelle il posera sa candidature. Qu’en est-il de son poids politique ? Il est clairement au plus bas », analyse notre intervenant. 

Abdallah Goolamallee souligne que « la circonscription n° 5, autrefois négligée sous le mandat de Navin Ramgoolam, a connu de nombreux développements au cours de la dernière décennie. Comment compte-t-il convaincre les électeurs de cette circonscription ? Son retour pourrait être perçu comme une insulte ».