Victime de sévices sexuels de la part de son époux, elle a décidé de mettre fin à un mariage qui a duré de longues années, mais aussi à son martyr. Mère de quatre enfants, elle a eu bien du mal à s’en sortir et essaie encore aujourd’hui de prendre un nouveau départ. Elle a cependant besoin d’un coup de pouce et lance un appel à solidarité.
«Sap dan pwalon tomb dan dife. » Voilà le sentiment de M.O., 42 ans, depuis qu’elle a décidé de quitter son époux il y a trois ans. Elle est convaincue d’avoir fait le bon choix, car elle a été blessée au plus profond de son âme. Mariée à 19 ans, elle explique que les premières années se sont bien passées. Cependant, par la suite, la relation avec son époux s’est détériorée. Selon elle, c’est en raison des infidélités de ce dernier.
« Il avait plusieurs maîtresses et les emmenait à la maison. Il voulait que j’accepte de vivre ainsi. Je m’y suis toujours opposée. Il voulait aussi que j’aie des relations sexuelles hors du commun avec lui alors que lui entretenait d’autres relations. Il me violentait quand je refusais », raconte-t-elle.
Cela a duré pendant quelques années avant que cette femme trouve enfin la force de le quitter. « Dimoun kapav dir si pa bon ale, kit li, al refer to lavi. Me zot pa kone ki kantite li pa fasil pou fer », souligne-t-elle.
Mère de quatre enfants, elle peine à joindre les deux bouts. « Malgre mo ti pe travay netwaye partou mo pa ti pe resi avanse. » Deux de ses enfants décident alors de retourner vivre avec leur père. « Zot inn dir li ki mo pa nouri zot bien, ki zot pass mizer ek mwa. Mo leker finn desire », dit-elle en pleurant. Elle accepte cependant le choix de ses enfants. « Mo kontan zot ek mo bizin fer seki bon pou zot. »
Seule avec ses deux fils, la vie ne lui fait pas de cadeau. « Quand j’ai quitté la maison conjugale, je n’ai rien pu prendre. J’ai dû habiter chez des proches avec les enfants. » Elle explique qu’elle vit en ce moment chez une tante. « Elle n’a pas grand-chose mais elle est d’une grande générosité. Elle ne voulait pas que je sois à la rue avec mes enfants. Je vais donc travailler pendant la journée. Je fais le nettoyage chez une dame et parfois dans un petit commerce. Quand je gagne un peu d’argent, je le lui donne. Mes enfants grandissent et je me devais de trouver une solution. Je ne pouvais pas continuer à abuser de son hospitalité. »
Après des mois de recherche, un habitant de la région a accepté de lui céder sa maison pour une somme symbolique par mois. « Linn trouv nou dan lapenn. Linn konpran nou. Li pa ti pou lwe sa lakaz la. Linn aksepte depann nou. » Cependant, la maison n’est pas dans des conditions idéales. « Je suis toutefois reconnaissante car louer une maison aujourd’hui est un véritable parcours du combattant. »
Le hic, c’est qu’elle n’a pas non plus de quoi aménager la maison qui se trouve dans un faubourg de la capitale. « Nous avons pour le moment un lit sur lequel nous pouvons dormir tous les trois. Un voisin nous a donné une petite table. Je ne savais pas vers qui me tourner et alors que j’étais assise à l’arrêt d’autobus et pleurais, une gentille femme s’est approchée et quand je lui ai expliqué mon problème, elle m’a proposé de solliciter l’aide du public. J’ai hésité un peu, mais ma situation ne me permet pas de faire autrement. »
Une aide, un coup de pouce
Afin de démarrer sa nouvelle vie dans une nouvelle maison, M.O. et ses deux enfants ont besoin des items suivants :
- Un peu de peinture
- Des ustensiles de cuisine
- Quelques meubles (lit, armoire, chaises, table)
- Un électricien qui puisse revoir la connexion électrique
Elle lance un appel pour obtenir des meubles qui ne sont pas neufs mais qui pourront toujours lui servir. « Par exemple, si vous avez un vieux réfrigérateur qui peut me servir, je suis preneuse. »
Afin de pouvoir habiter dans sa nouvelle maison, cette famille a aussi besoin de quelques provisions afin de subsister jusqu’à leurs premiers revenus.
M.O. recherche aussi un emploi. « Mo finn fer plizier travay. Monn travay kouma cleaner, kouma sekirite, kouma caretaker dan lekol. Travay ki ou donn mwa mo pou fer. »
Elle veut également trouver une solution pour ses fils afin qu’ils puissent apprendre un métier.
Elle est joignable au numéro de téléphone suivant : 5 786 8706.
Ses deux enfants décident d’arrêter l’école pour l’épauler
Les conditions de vie de cette famille sont tellement difficiles que les deux garçons ont pris une décision radicale. Âgés de 16 et 18 ans, ils ont décidé de mettre fin à leurs études pour aider leur maman. « Mo finn dir zot pa fer sa erer la. Parski dan sa lavi la si ou pena enn bon travay ou kapav vinn enn sarite me zot pa finn ekout mwa. Zot dir mwa zot pa kapav trouv mwa dan lapenn koumsa. Ena fwa zot pa koze, zot vini zot may mwa. Ena fwa zot dir mwa ‘ma pa gagn traka, enn zour nou pou korek nou’. Parfwa zot bwar zis delo zot dir zot pa fin zis pou mo pa santi mwa mal akoz nou pena manze. »
L’un des deux a pu trouver un emploi dans un magasin tandis que l’autre, à cause de ses 16 ans, n’y arrive pas. « J’ai pris des renseignements pour des cours. Cependant, pour le moment, nous n’avons pas de quoi payer les frais d’inscription. »
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