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Appel à solidarité : À 58 ans, elle s’occupe de son père de 86 ans

Marie Chantal, une veuve de 58 ans, vit avec son père, Louis Renal, 86 ans, dans une maison qu’ils louent à Port-Louis. Autrefois cordonnier, Louis est paralysé depuis plus de dix ans. C’est Marie Chantal qui s’occupe entièrement de lui.

« Mon père a trois  autres filles. Il avait un fils, qui est mort dans un accident de la route. Étant l’aînée de la famille, je me retrouve seule à assumer le fardeau, mes autres frères et sœurs ne veulent pas s’occuper de lui. »

« La maladie de mon père est due à l’alcool. Il buvait à l’excès. Selon ses médecins, ses tripes et ses poumons sont très affectés. Il tombe souvent malade durant la nuit. J’appelle alors le SAMU. De plus, je dois l’accompagner tous les deux mois pour ses rendez-vous à l’hôpital», explique la dame.

« Je tiens à m’occuper de mon père jusqu’au bout. Mes soeurs le considèrent comme un fardeau. Moi, je ne le rejetterai pas. Je ne le mettrai pas dans un couvent  », insiste-t-elle. « Mon seul souci, c’est quand je sors, il reste seul, enfermé dans la maison. »

Fardeau financier

Si Marie Chantal n’a aucun problème à s’occuper de son vieux père, elle connait par contre de graves soucis financiers. « Je ne suis pas moi-même en bonne santé. Je ne peux travailler, car mes genoux sont constamment enflés. Je suis également des traitements à l’hôpital. Selon les médecins, j’ai de l’eau qu’il faut extraire de mes genoux. Pour tout revenu, je perçois une aide sociale, ce qui s’avère très insuffisant pour régler le loyer (Rs 4 500), les factures d’eau et d’électricité et les provisions. Certes, mon père touche sa pension, mais une bonne partie de son argent sert à couvrir ses besoins, acheter ses couches. Il en utilise plusieurs par jour et cela coûte très cher», nous confie-t-elle. « Si je pouvais avoir de l’aide pour acheter ces couches, cela me soulagerait considérablement».

Marie Chantal, veuve depuis 2004, est mère de quatre enfants qui ne lui accordent aucun soutien financier ou tout autre aide. « Bien au contraire, ils ont aggravé mon fardeau financier en ne réglant pas les factures d’électricité. Ils sont tous partis et me voilà contrainte de régler les impayés au Central Electricity Board qui s’élèvent à Rs 14 000. Il me faut jongler avec mes dettes : payer le loyer ou le CEB ? Mes enfants m’ont laissée tomber », déplore-t-elle.

Depuis l’appel à solidarité lancé sur nos ondes, le 31 juillet, Marie Chantal a reçu quelques bonnes nouvelles. En effet, la compagnie Kalachand a offert un matelas pour son père et elle a reçu quelques couches des auditeurs. Sauf que, dit-elle, « mon père en fait tellement usage qu’il m’en faudrait encore… »

 

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