Live News

Appel à l’aide : Marie, 71 ans, et 52 ans de martyre auprès d’un époux violent

Marie montrant la tirelire dans laquelle elle avait économisé son argent pour acheter sa maison.
  • Elle déplore l’inaction de la police malgré plusieurs plaintes 

À 71 ans, Marie, une habitante de Roche-Bois, vit un cauchemar au quotidien. Mariée depuis près de 52 ans, elle endure depuis des décennies la violence physique et psychologique de son époux, âgé de 83 ans. Une histoire marquée par la souffrance, l’injustice et une quête désespérée de liberté.

Publicité

Marie avait à peine 19 ans lorsqu’elle s’est mariée. Son époux avait alors 32 ans, et leur union, imposée par leurs familles, s’est avérée être une prison dès le départ. « Je ne le connaissais même pas », confie-t-elle, les yeux remplis de larmes. Issue d’une famille modeste, Marie était la quatrième d’une fratrie de dix enfants, dont sept frères, aujourd’hui presque décimée. À l’époque, elle rêvait d’une vie simple et paisible. Mais la réalité fut tout autre.

Dès les premières années de leur mariage, son époux s’est montré violent. Sous les coups de ce dernier, elle raconte qu’elle a failli perdre son troisième enfant. Elle était alors âgée de 23 ans. Elle s’est réfugiée temporairement chez ses parents à Surinam avant de retourner vivre avec son mari. « Li bien bat mwa kan mo al kot mo paran, zot fer mwa retournn avek li. Mo pann konn vreman enn lavi erez mwa », raconte Marie.

Marie a donné naissance à six enfants, et malgré les violences, elle a travaillé sans relâche pour subvenir à leurs besoins. Elle a été employée dans des plantations de canne et de thé, touchant Rs 2 à l’époque. Elle s’est même improvisée pâtissière pour fabriquer des gâteaux. « Je me suis sacrifiée pour mes enfants », dit-elle. Aujourd’hui, cinq d’entre eux ont quitté la maison, mais sa petite-fille de huit ans vit encore avec elle.

Son époux, lui, n’a jamais cessé de la malmener. Chaque dispute se termine par des coups, des menaces ou des humiliations. « Quand il boit, c’est pire », relate-t-elle. Il la pousse, l’insulte et la frappe, parfois devant les voisins. Un jour, dans un accès de colère, il a même tenté de mettre le feu à leur maison. Heureusement, un voisin a senti l’odeur de gaz et a alerté les autorités à temps. Mais malgré des plaintes répétées à la police de Roche-Bois, aucune action concrète n’a été prise contre lui. « Lapolis apel li pou pran lanket, apre less li ale. Kouma li rantre li koumans so bann manier », déplore Marie.

La peur est devenue une compagne constante pour Marie. Son mari, souvent armé d’un couteau, menace régulièrement de la blesser. « Il dit qu’il va me poignarder dans le dos ou me brûler vive », confie-t-elle, tremblante. Parfois, elle est obligée de fuir la maison pour échapper à sa violence. Une fois, il l’a même chassée en chemise de nuit du toit conjugal au milieu de la nuit, devant leur petite-fille traumatisée.

Marie se sent piégée. La maison dans laquelle ils vivent a été achetée conjointement, grâce à ses économies et à un prêt bancaire. Mais aujourd’hui, son époux veut tout lui prendre. « Li dir mwa kit lakaz ale. Dan mo lavi mo finn ramass sou par sou dan enn bwat kondane ziska li vinn Rs 25 000 ek monn ed mo mari pou nou aste sa lakaz-la », indique-t-elle. Il l’a dépouillée de ses effets personnels, a vidé les armoires, et menace de la priver de nourriture. « Il veut me détruire, mais je ne partirai pas sans me battre », affirme-t-elle avec détermination.

Marie a tout tenté pour se libérer de cet enfer. Elle a déposé des plaintes, demandé des ordonnances de protection, mais rien ne change. « On me dit d’être patiente, que la justice prendra du temps. Mais combien de temps encore dois-je souffrir ? » demande-t-elle, désabusée. Elle vit dans la peur constante que son mari ne passe à l’acte, et qu’un jour, ses menaces se transforment en tragédie.

Malgré les blessures, les humiliations et les années de souffrance, Marie reste debout. Elle ne souhaite qu’une chose : pouvoir vivre en paix, loin de la violence et des cris. « J’ai passé ma vie à me sacrifier pour mes enfants et ma famille. Maintenant, je veux juste un peu de tranquillité », dit-elle.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !