La suppression de la pension par rapport à une personne invalide continue à faire débat. Y aura-t-il un jour la lumière au bout du tunnel ? C’est le cas de la pension additionnelle d’une adolescente trisomique qui a été supprimée en juillet. Sa mère, Bibi Parvin, 53 ans, est désespérée.
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«Ma fille ne peut rien faire par elle. Je dois constamment être auprès d’elle, veiller sur elle. J’ai dû arrêter de travailler. Je comptais beaucoup sur cette allocation additionnelle. » C’est le cri de la mère d’une trisomique dont la pension additionnelle a été supprimée en juillet.
Bibi Zaynab Madina Hazmee Soosar est une fille trisomique. Bien qu’elle ait 20 ans, son quotient intellectuel (QI) est comparable à une fille de 10 ans. Depuis sa naissance, elle percevait une aide sociale. À l’âge de 15 ans, elle a commencé à toucher une pension d’invalidité, accouplée à une Additional Basic Invalid’s Pension, versée à la personne qui s’occupe d’elle, soit sa mère.
À partir de juillet dernier, sa pension additionnelle a été supprimée. Bibi Parvin, 53 ans, la mère de l’adolescente, trouve cela injuste. Malgré l’appel qu’elle a lancé, le tribunal médical a maintenu sa décision. Ce n’est que dans six mois que cette habitante de Port-Louis Nord pourra soumettre une nouvelle demande. Entretemps, elle est accablée. « Ma fille est incapable de sortir, de traverser la rue pour aller acheter un gâteau. Elle ne peut même pas prendre seule son bain. »
Intervenant sur la question, Dharma Ramjunum, l’Acting Deputy Commissioner auprès du ministère de la Sécurité sociale, a répété une nouvelle fois que cette décision revenait au Board médical et au tribunal médical. En d’autres mots, il veut faire comprendre qu’il n’y a rien que le ministère de la Sécurité sociale peut changer.
Board médical
Ali Jookun, travailleur social bien connu, estime que le Board médical est dépassé. « Il n’est pas en ligne avec la Convention internationale. Je parle en connaissance de cause. Il y a trois semaines, j’ai accompagné un enfant qui devait se présenter devant le tribunal médical. Cela a ressemblé à une farce. Les trois personnes présentes au sein du tribunal ne se sont même pas présentées. On ne pouvait pas savoir qui était légiste et qui était médecin. Ils n’étaient pas non plus intéressés à savoir qui j’étais. Après, ils m’ont demandé si j’étais le parent de l’enfant. Quand j’ai répondu que je ne l’étais pas, ils m’ont alors demandé la raison de ma présence. Je leur ai expliqué que selon le protocole, la personne qui se présente devant le tribunal pouvait être accompagnée par quelqu’un de son choix. C’était comme si j’avais eu tort d’accompagner cet enfant », fait-il observer.
« Je voudrais préciser une chose : la loi et le protocole ne sont pas des exigences divines, ils ont été établis par des humains. Donc, cela veut dire qu’on peut apporter un changement. Il est triste d’entendre des parents se lamenter à la radio tous les jours », ajoute-t-il.
Il rappelle qu’un(e) enfant trisomique reçoit une seule fois dans sa vie un document médical certifiant qu’il/elle souffre de ce handicap qui le sera à vie.
Chiffres
30 000 bénéficiaires…
Plus de 30 000 personnes bénéficient de la pension d’invalidité. Ce chiffre est avancé par l’Acting Deputy Commissioner du ministère de la Sécurité sociale.
Avis et aide de Me Kailash Trilochun
« Il ne faut pas grimper sur un arbre pour connaître la condition d’une enfant trisomique, en termes de capacité ou de pourcentage de handicap. Je propose de revoir devant le tribunal la décision de la personne qui a pris la décision de supprimer la pension. J’invite cette mère à porter ce cas devant un juge. Ce sera une excellente chose pour toutes les personnes se trouvant dans la même situation qu’elle. On mettra ainsi fin à cette polémique une fois pour toutes. C’est une solution légale que je propose. Il est triste qu’on doive discuter autant pour trouver une solution. » Ainsi, Me Trilochun se propose d’aider Bibi Parvin et sa fille Hazmee sans exiger de frais.
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