C’est un sujet de brûlante actualité. La crise institutionnelle bureau du directeur des poursuites publiques (DPP)-police a franchi un nouveau palier. L’affaire a été portée devant la Cour suprême. La question a été débattue lors de l’émission Au cœur de l’info, animée par Jean-Luc Émile. Les intervenants sont d’avis que c’est une situation « sans précédent » et qu’il faut y remédier. Le rôle du président de la République qui est le garant de la Constitution est évoqué afin de rétablir l’ordre.
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La situation est considérée comme un « dangereux précédent », après que la police a porté plainte contre le DPP. Pour Shirin Aumeeruddy-Cziffra, ex-ministre, seule femme à occuper le poste d’Attorney General et avocate, ce qui se passe « dure depuis trop longtemps ».
« C’est mauvais pour le pays. Deux grands organismes qui sont inscrits dans la Constitution et qui doivent être indépendants et de surcroît travailler dans le même domaine ne peuvent être en confrontation aussi longtemps », estime Shirin Aumeeruddy-Cziffra.
Pour elle, il faut mettre un terme à cette crise. Elle pense que le président de la République, Prithviraj Roopun, pourrait intervenir. « Le Premier ministre est dans la mêlée alors que le chef de l’État est supposé être au-dessus de la mêlée et être le garant de la Constitution. Dans ces moments de crise, il peut agir comme médiateur pour désamorcer la crise. »
Khushal Lobine, abonde dans le même sens. Il évoque la section 28 de la Constitution. « Cette situation est sans précédent. Il faut désamorcer cette bombe à retardement », avance-t-il.
L’avocat et expert constitutionnel, Milan Meetarbhan, parle aussi « d’escalade ». Il est d’avis que le Premier ministre peut donner des directives à la police. « La Constitution prévoit que le commissaire de police soit indépendant, mais que le PM peut donner des directives concernant des policy matters. À mon avis, le PM peut le faire dans ce cas pour mettre un terme à cette situation qui risque de s’aggraver », dit notre interlocuteur.
Stratégie pour discréditer le DPP
Rama Valayden, avocat et membre de Linion Moris, est « triste » que ces deux organismes soient en guerre. Il déplore que le Bar Council, entre autres, n’ait pas pris position sur le sujet. « La police essaye de discréditer le bureau du DPP. Il y a des apprentis sorciers qui veulent amener la Financial Crime Commission. C’est toute une stratégie », poursuit ce dernier. Selon lui, on pourrait mettre sur pied un conseil constitutionnel afin de trouver des solutions.
Gavin Glover : « Il faut arrêter ces imbécilités »
Le Senior Counsel, Gavin Glover, pense que ce qui se passe est « dommage ». « Il faut arrêter avec ces imbécilités. Chacun essaye de montrer qu’il est plus fort que l’autre. Il ne faut pas entraîner les citoyens dans cette guerre. »
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