Interview

Antony Withers: «La MCB est un choix attrayant pour la gestion du patrimoine en Afrique»

Le groupe MCB a enregistré une hausse de 31 % de ses bénéfices nets. L’augmentation du portefeuille de prêts a été soutenue par les activités de financement à l’international alors que l’expansion de la base de dépôts en roupies mauriciennes et devises étrangères s’est poursuivie. Antony Withers explique les projets de la MCB dans la région. Comment accueillez-vous la performance de la MCB ? Les résultats pour la banque, cette année, démontrent une forte progression des affaires et une baisse des pertes de valeur sur les prêts. Comme vous le savez, l’année dernière, nous avions une importante perte sur les prêts, liée à un petit portefeuille de cas en Inde. Nous avons enclenché cette année le processus de recouvrement qui va durer encore quelques années. Donc, cette année, c’est un retour à la normale. Pour l’année en cours, nous ne prévoyons pas de baisses similaires en termes de pertes de valeur sur des prêts mais nous sommes confiants de pouvoir réaliser une croissance soutenue à Maurice et à l’étranger. Certes, nous sommes au début de l’année financière et cela dépendra beaucoup du développement de l’économie domestique. Nous pensons que nous ferons aussi bien cette année que pour la période précédente. On note une tendance ascendante dans les revenus de vos opérations à l’étranger. Cette évolution sera-t-elle soutenue à l’avenir ? Nous avons généré des revenus de Rs 11,4 milliards, soit approximativement 70 % à partir de Maurice et le reste de l’étranger. Mais en ce qui concerne les profits, c’est plus ou moins 50-50 en raison du faible taux de l’imposition des revenus étrangers. Je pense que c’est correct de dire que si la situation reste stable à Maurice et que nous manœuvrons bien, il y a beaucoup d’opportunités pour la MCB ailleurs qu’à Maurice. Il faut bien comprendre que Maurice a une économie fortement diversifiée mais reste cependant petite. Les économies des pays subsahariens sont beaucoup plus importantes que celle de Maurice. Aussi longtemps que nous choisissons où et dans quel domaine, et que nous adoptons un planning prudent et une application de gestion saine des risques, il n’y a aucune raison pour que nous ne nous développions pas à une vitesse supérieure à l’étranger. Je prévois que les revenus augmentent et que les profits de l’étranger seront supérieurs à 50 %. Nous sommes une banque régionale avec un intérêt marqué pour notre base de clients mauricienne, surtout avec notre produit Juice. Parlons-en justement. Pour un produit aussi jeune, Juice semble avoir une progression plus que correcte en termes d’utilisateurs… Il y a plus de 40 000 utilisateurs de Juice. Nous avons 600 000 détenteurs de cartes de débit. Vous imaginez combien ils vont être à télécharger l’application sur leur smartphone. Je crois fermement que Juice a un énorme potentiel. Le nombre d’utilisateurs va s’accroître de manière significative car il propose beaucoup de fonctionnalités. J’aimerais que chaque détenteur de carte de débit finisse par télécharger l’application sur son smartphone. Êtes-vous optimiste quant à un dénouement positif de l’Inde concernant les dettes en suspens ? On a pu régler un des contentieux. Il y en a une dizaine. Nous espérons régler les autres au fur et à mesure. Mais cela prendra du temps, quatre à cinq ans probablement. Si on peut régler une ou deux affaires par an, ce serait bien mais on n’en est pas encore là. C’est ça, l’Inde. Le système légal n’est pas aussi solide qu’à Maurice. C’est difficile, encore plus pour une banque étrangère, de cristalliser les actifs, de faire appliquer les décisions. Nous devons être très patients et utiliser tout notre savoir pour encourager les emprunteurs à arriver à des accords pour restructurer les prêts. Nous comptons progresser encore d’année en année. Avez-vous des projets concrets en ce moment en Afrique australe ? Nous avons ouvert un bureau de représentation à Nairobi. Une des choses qui nous tiennent à cœur est la gestion de patrimoine (‘private banking’). Un des fondamentaux à respecter est une diligence raisonnable. Nous devons être absolument certains que les clients que nous choisissons de servir répondent à des critères. Pour cela, nous prenons le temps qu’il faut. Je pense que d’année en année, nous aurons des clients intéressants. Comme on l’a dit, il y a $ 500 milliards d’actifs qui sont gérés par le Global Business à Maurice. Si nous pouvons avoir, rien qu’une petite part modeste de cette somme, ce serait bien. Je vous donne un exemple, si chaque client nous demande de gérer $ 250 000 ou $ 500 000, nous pouvons financer plusieurs milliers de clients en Afrique du Sud et au Kenya au cours de plusieurs années. Nous avons une vision à très long terme sur cette question. Mais nous nous sommes engagés à contribuer au développement des affaires en Afrique. Maurice est une juridiction très bien établie, avec un environnement stable, puisqu’elle est aussi membre de plusieurs regroupements régionaux. La MCB est présente dans cette région depuis 177 ans et cela est de bon augure pour des clients qui recherchent une banque solide. Il faut souligner que la marque MCB est très forte pas seulement à Maurice mais aussi en Afrique. Nous pensons que la MCB sera toujours un choix attrayant, que ce soit pour le ‘private banking’ ou le ‘corporate’. Mais, c’est à nous de choisir prudemment les créneaux.
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