En ce début d’année, la situation en mer Rouge reste instable, avec la menace persistante des rebelles houthis du Yémen perturbant le passage des navires vers le canal de Suez. Les importateurs surveillent de près les implications sur le fret et anticipent d’éventuelles hausses de coûts. Les fluctuations du taux de change s’ajoutent aux incertitudes des opérateurs mauriciens.
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La situation en mer Rouge en ce début d’année est loin d’être revenue à la normale. Les navires se dirigeant vers l’entrée sud du canal de Suez restent toujours sous la menace des rebelles houthis du Yémen. Cette situation est suivie de près chez Panagora Marketing. « Nous surveillons attentivement la situation du fret avec nos divers fournisseurs internationaux », indique Yovan Jankee, Sustainability & Communication Manager de l’entreprise. Certains observateurs dans le secteur maritime, dit-il, anticipent des hausses possibles du coût du fret avec des risques potentiels de congestion. « 2024 démarre à peine, et il faut attendre des informations plus claires des différents acteurs », soutient-il.
Même son de cloche du côté d’Innodis. Le Chief Operating Officer, Sonny Wong, explique que la mer Rouge est une autoroute maritime importante reliant l’Europe à l’Asie. « Les problèmes au large des côtes yéménites causent des perturbations maritimes importantes. Si cette situation persiste, cela aura certainement des répercussions sur le coût du fret. Certaines compagnies maritimes ont d’ailleurs déjà annoncé des augmentations à venir », fait-il ressortir. À Maurice, poursuit-il, la situation est suivie de très près. « Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact éventuel sur les prix des produits importés », précise Sonny Wong.
Dominique To, directeur de Topodom Distribution Ltée, souligne de son côté que les lignes maritimes ont déjà signalé une éventuelle hausse du tarif du fret.
« Par conséquent, les coûts des produits importés vont certainement augmenter », poursuit-il. Il affirme que si l’augmentation du fret est négligeable, les importateurs pourront l’absorber. « Mais si la hausse est conséquente, les consommateurs mauriciens devront s’attendre à une flambée des prix. » Cette hausse, dit-il, sera applicable d’ici un mois.
Des pénuries à prévoir
Selon Dominique To, l’impact des tensions en mer Rouge se fait déjà ressentir à Maurice. « Les cargaisons en provenance de la Turquie, qui auraient dû arriver au pays en décembre dernier, se font toujours attendre. On nous a informés que les cargos rentreront à Maurice en mars prochain. » Ainsi, avance-t-il, il y a déjà un manque de stock de ces produits sur le marché local. Il est d’avis que si la situation persiste en mer Rouge, il y a une possibilité de pénurie de produits importés en provenance d’Europe.
Au niveau de Panagora, cependant, aucune pénurie n’est anticipée. « Lorsque certaines références ne sont pas disponibles, elles sont généralement remplaçables par des équivalents », fait savoir Yovan Jankee.
Impact du taux de change
Les fluctuations de la roupie par rapport aux autres devises peuvent également avoir des répercussions sur les importations, font remarquer nos interlocuteurs. Yovan Jankee explique que la Réserve fédérale a annoncé son intention de baisser son taux d’intérêt directeur.
« L’impact sur la roupie dépendra ainsi de divers facteurs, dont la performance de notre économie et la politique monétaire locale. Nous pouvons espérer que l’impact sera positif, mais restons prudents. »
Pour sa part, Dominique To fait comprendre qu’un défi majeur auquel font face les importateurs actuellement est le manque de devises. « On espère qu’une solution sera trouvée cette année-ci. »
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