À Anse-Jonchée: un couple pris au piège dans l’incendie de sa maison

Ils avaient trouvé un toit pour vivre leur amour. Désormais, tout est à refaire. Yanna Nobind, 19 ans, et Marley Rabay, son compagnon de 20 ans, ont tout perdu dans l’incendie de leur maison, mercredi soir, à Anse-Jonchée. Mais les conséquences auraient pu être plus dramatiques pour le jeune couple qui ont subi des brûlures. Récit…

« Nou ti  gagn enn place pou nou. Noun perdi tou ». Yanna Nobind, originaire de Calebasses, Pamplemousses, est admise à l’unité des soins intensifs de la Burns Unit de Candos. Elle est en pleine tourmente. La maison qu’elle occupait avec Marley Rabay et deux autres couples a été la proie des flammes mercredi soir.  À l’origine de ce sinistre qui a tout ravagé sur son passage, une bougie. Le couple, qui n’est pas sorti indemne de ce brasier, se remet lentement.

Les bras et les pieds recouverts de bandage, le menton qui porte des traces de brûlures, Yanna fait peine à voir. Malgré l’épreuve qu’elle vient de vivre, elle arrive à parler. Le corps tout endolori, cette femme laboureur explique que cela ne fait que trois mois que Marley et elle ont élu domicile dans cette maison appartenant aux parents du jeune homme.

« Nous nous sommes connus dans une fête à Anse-Jonchée il y a trois ans. Depuis, nous ne nous sommes plus jamais quittés », relate la jeune femme. Yanna passait la majeure partie de son temps libre chez son  petit-ami. « Nous avons d’abord vécu avec les parents de Marley, mais nous souhaitions avoir avoir une place bien à nous. Il y a quelques semaines, nous nous sommes alors installés dans cette maison. »

Yanna Nobind et Marley Rabay, qui occupent la maison avec deux autres couples, bossent dur pour joindre les deux bouts. « Je travaille dans les champs et Marley va pêcher avec son père. Il y avait tellement de choses à faire dans cette nouvelle maison. Il faut bien mettre la main à la pâte », poursuit-elle. La maison, composée de quatre pièces, est dépourvue d’électricité. « Nous nous éclairons à la lueur d’une bougie », dit-elle.

C’est justement ce qui aurait pu être fatal pour le jeune couple. Mercredi, Marley est en mer avec son père Rosemond, alors que Yanna est dans les champs depuis 7 heures. Le jeune homme, le premier à rentrer, attend l’arrivée de sa compagne chez ses parents, quelques mètres plus loin. « J’avais entrepris des démarches pour rétablir l’électricité. L’installation avait été déjà faite, il ne restait pas grand-chose à faire », laisse entendre le jeune homme.

Il est ensuite rentré chez lui. « Yanna est arrivée vers de 18 h ou 18 h 30 », relate Marley, qui est également admis à l’hôpital de Candos. « Elle  m’a dit qu’elle était fatiguée, qu’elle allait se reposer. J’étais aussi exténué. J’ai allumé une bougie et je l’ai placée sur une chaise à l’entrée de la chambre. Le matelas était juste à côté », poursuit Marley.

Reveille en sursaut

Mais, peu après, une chaleur et une odeur de fumée le tirent de son sommeil. « Je me suis réveillé brusquement et j’ai alerté ma fiancée. Je l’ai pris par la main et avons traversé le feu à la sortie de notre chambre. Nous sommes sortis de la maison. Mais au passage, sa robe a pris feu. Nous avons, avec des voisins, pu empêcher les flammes de se propager ».

La police de Vieux-Grand Port et les sapeurs-pompiers de Mahébourg ont été mandés sur place. Le feu a tout détruit sur son passage : meubles, vêtements et provisions. Marley et Yanna venaient à peine de faire les commissions du mois.

« Tout est parti en fumée », dit Marley tristement.

Sevrine, la belle-sœur de Marley, qui habite la maison avec un enfant en bas âge, explique qu’ils regardaient la télé chez le voisin quand le feu s’est déclaré. « Mon fils dormait dans notre chambre. Quand nous avons vu le feu, nous nous sommes précipités pour aller le chercher. Nous avons aussi sorti la bonbonne de gaz », raconte la jeune femme.

Yanna et Marley, transportés d’urgence à l’hôpital de Mahébourg, ont été transférés vers celui de Candos. Marley a subi des brûlures aux jambes et aux bras, alors que sa jeune compagne a été atteinte sur le haut du corps. Ils ont tout expliqué ce qui s’est produit ce soir-là. « Mo ti fatigue. Monn gagn somey. Kan Marley inn dir mwa dife, monn abriti », lâche la jeune femme.

Après leur rétablissement, une autre épreuve les attend : « Bizin refer lakaz la », dit Marley.