Annonces de l’opposition : les mesures de l’alliance PTr/MMM/ND décryptées

Le transport et l’Internet gratuits, la baisse des prix des carburants et des médicaments, l’extension du congé de maternité à un an … Ce sont-là quelques-unes des mesures phares rendues publiques le 1er-Mai par l’alliance Parti travailliste/Mouvement militant mauricien/Nouveaux Démocrates. Dans quelle mesure ces annonces sont-elles réalisables ? Quel sera l’impact sur le pouvoir d’achat des Mauriciens et sur l’économie dans son ensemble ? Les observateurs donnent leur avis.

Baisse des prix des carburants

Une révision de la fiscalité sur les carburants permettant une baisse des prix de l’essence et du diesel, ainsi qu’une réorganisation du CEB avec une réduction des tarifs de l’électricité, sont également au programme. Bernard Saminaden estime que la baisse des prix des carburants est possible. « Cela peut être réalisé en abolissant plusieurs taxes. En effet, ce sont les taxes qui contribuent à la cherté des prix des carburants », affirme-t-il. En baissant les prix des carburants, poursuit-il, non seulement le fardeau des automobilistes sera allégé, mais cela aura également un effet positif sur l’économie. « Le coût de production sera réduit, ce qui pourrait entraîner une diminution des prix », indique-t-il. Selon lui, un autre moyen de baisser le prix de l’essence serait de rechercher d’autres fournisseurs et de négocier de meilleurs tarifs. 

Suttyhudeo Tengur abonde dans le même sens. « La baisse des prix des carburants est le souhait de chaque Mauricien. Si cette mesure est réalisée, cela apportera de multiples avantages à notre économie », fait-il ressortir. L’économiste, quant à lui, présume que certaines taxes sur l’essence seront initialement supprimées. Cependant, il se demande si le gouvernement disposera de revenus adéquats avec des taxes aussi basses. Par ailleurs, nos interlocuteurs soulignent que la baisse des tarifs de l’électricité est également primordiale. Ils proposent l’adoption des énergies renouvelables.

Transport et Internet gratuits

Bernard Saminaden indique que le corridor Port-Louis-Curepipe est principalement desservi par le métro. « Ainsi, rendre l’utilisation du métro gratuit ne serait pas impossible », dit-il. Toutefois, il estime qu’un mécanisme de contrôle doit être mis en place. Par ailleurs, l’observateur rappelle que plusieurs catégories de personnes, notamment les étudiants et les seniors, voyagent déjà gratuitement. « Ainsi, inclure une autre catégorie de personnes, par exemple, ceux qui travaillent, ne serait pas difficile », soutient-il. 

Suttyhudeo Tengur est également d’avis que c’est une mesure réalisable. « Avec le transport gratuit, il y aura plus de mobilité dans le pays. Plus de mobilité signifie une croissance accrue », déclare-t-il. Nos interlocuteurs pensent que l’accès gratuit à l’Internet stimulera davantage la croissance dans le pays. L’économiste avance que cette mesure sera sûrement bien accueillie par la population. « Cependant, comment ces mesures seront-elles financées ? Aucune information n’a été fournie à ce sujet. Est-ce que les taxes seront augmentées ailleurs pour les financer ? » s’interroge-t-il.

Congé de maternité d’une année et « menstrual leave »

Avec un taux de natalité en baisse et le vieillissement de la population, Bernard Saminaden est d’avis que l’extension du congé de maternité était nécessaire. « Un congé d’un an encouragera les Mauriciens à avoir des enfants et assurera ainsi qu’il y aura des générations futures pour soutenir la croissance économique », fait-il comprendre. 

Suttyhudeo Tengur est d’accord. « Cette mesure démontre que nous sommes sur la même longueur d’onde que les pays développés, où un congé de maternité d’un an est accordé. Il est indéniable que la main-d’œuvre locale est de plus en plus féminisée. Ainsi, il est nécessaire de fournir aux femmes tout le soutien qu’elles méritent », fait-il part. Cependant, l’économiste craint qu’avec cette mesure, les entreprises locales favorisent plutôt le recrutement de travailleurs masculins. « De plus, une telle absence prolongée pourrait entraîner une baisse de productivité et des perturbations au sein de l’organisation », conclut-