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Annie Léona Goyeram : Une centenaire de caractère, toujours de bonne humeur

Pétillante et croquant la vie à pleines dents, Annie Léona Goyeram, âgée de 101 ans, est petite de taille, mais grande par le cœur. Toujours joviale et prête à partager sa bonne humeur, la centenaire revient sur son passé.

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Venant d’une fratrie de trois garçons et quatre filles, Annie Léona Goyeram a fréquenté l’école primaire de Montagne-Longue jusqu’à la Grade 3. Une véritable épreuve pour celle dont les parents étaient pauvres comme Job. En effet, c’est pieds nus et avec une robe raccommodée, voire déchirée, qu’elle se rendait à l’école. En classe, vu que ses parents n’avaient pas les moyens d’acheter les livres, elle était obligée de suivre sur ceux de ses petits camarades. Durant la récréation, son ventre criait souvent famine, car la plupart du temps, elle n’avait rien à mettre sous la dent. Idem pour ses frères et ses sœurs. 

Son père était bûcheron et sa mère travaillait comme domestique dans l’hôpital du village. Leurs maigres salaires ne suffisaient pas à faire vivre toute la famille convenablement. 

Un salaire de 50 sous par jour 

« Parfois, le boutiquier chinois du quartier nous donnait du pain rassis. On le mangeait avec dithe pir, car le lait frais coûtait trop cher. Pour se nourrir, on avait des patates, du manioc, des fruits à pain et des fruits qu’on trouvait dans les bois. Parfois, on avait du riz ration qu’on dégustait avec du chutney mangue, piment ou encore du tamarin vert écrasé sur la roche cari. Puis, on buvait dans une mok car les gobelets et les verres étaient un véritable luxe à cette époque. On se contentait de ce que nous avions, même si on ne comprenait pas pourquoi on ne mangeait pas à notre faim, car nous étions petits », relate la centenaire. 

Le malheur s’abat sur la famille d’Annie quand son père ferme ses yeux à jamais. Sa mère quitte Montagne-Longue pour s’installer à Résidence Barkly, Beau-Bassin. Les années passent et Annie commence à travailler à l’âge de 14 ans pour un salaire de 50 sous par jour. « On travaillait le matin pour manger le soir. J’ai travaillé dans des champs et j’ai aussi nettoyé les cours des gens avec une pioche sur les épaules et en fredonnant. J’ai également travaillé comme bonne à tout faire et comme garde-malade jusqu’à mes 75 ans et finalement comme dame de compagnie », indique-t-elle.
Annie s’est mariée à 17 ans et a eu neuf enfants. Elle compte 50 petits-enfants, arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants. Malgré de nombreuses difficultés, elle n’a jamais baissé les bras et a grandi ses enfants en se faisant un devoir de leur donner tout ce qu’elle n’a pas eu. Aujourd’hui, elle est fière d’eux. 

Annie, étant très active, a fait partie d’un groupe de 3e âge.  Elle peut se targuer d’avoir été championne de pétanque dans son groupe et d’avoir pratiqué la danse. La centenaire aime danser, faire des farces et raconter des histoires. Très pieuse, elle doit sa longévité à Dieu envers qui elle est reconnaissante. 

C’est avec beaucoup de philosophie qu’elle conseille aux jeunes de changer leur façon de voir les choses, de vivre bien avec leurs parents, leurs amis et leur entourage et de rester humbles et d’être toujours gentils envers les autres et aider les plus démunis. 

La centenaire les conseille également de prier et demander à Dieu de leur donner du courage et la santé. 

 

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