Anne Rogers : «Ma sœur était sous l’emprise de Bernard Maigrot»

Le procès intenté à Bernard Maigrot pour le meurtre de la styliste Vanessa Lagesse a repris hier, après qu’un juré a dû être remplacé. La sœur de la défunte, Anne Rogers, a été appelée à la barre.

Quelque temps avant sa mort, Vanessa Lagesse était « sous une tension extraordinaire ». Ce sont les propos d’Anne Rogers, la sœur de la victime, le mercredi 29 mai 2024, en Cour d’Assises. Elle témoignait lors du procès intenté à Bernard Maigrot pour le meurtre de la styliste. Elle a évoqué la relation compliquée entre Bernard Maigrot et sa sœur. 

Anne Rogers a débuté son récit avec une description de sa cadette qui, dit-elle, était « très différente » d’elle. « Ma sœur était une personne généreuse, pleine de vie et passionnée par son travail. Elle était top ! » 
Elle est ensuite revenue sur la relation qu’entretenait la victime avec Bernard Maigrot. « Elle avait une relation avec son amant, Bernard Maigrot. C’était long, intermittent avec plusieurs cassures et des reprises vu la situation de Bernard Maigrot (…) », a-t-elle raconté. Pour Anne Rogers, cette relation, qui durait depuis 1993, était compliquée et la famille ne l’approuvait pas. « La situation s’éternisait, je n’avais pas confiance. Il était clair que Bernard Maigrot n’allait pas prendre de ‘stand’ vu qu’il était un homme marié », a-t-elle ajouté.  

Selon Anne Rogers, la situation était d’autant plus complexe car cette relation devait être cachée. « Ma sœur était très perturbée par cette relation. Je comprenais qu’elle était sous l’emprise de Bernard Maigrot. Je ne la comprenais plus. Elle était devenue maigre, nous étions tous concernés par son état de santé », a lâché en sanglots Anne Rogers lors de son témoignage. 

Selon elle, Vanessa Lagesse ne participait plus aux activités familiales comme avant. A chaque fois que la famille essayait d’aborder le sujet de Bernard Maigrot, elle se renfermait sur elle-même, ajoute-t-elle. 

Anne Rogers a aussi raconté le jour où elle a appris la mort de sa sœur et qu’elle s’était rendue à son domicile. « À cet instant, c’était comme si le ciel nous tombait sur la tête. C’est quelque chose d’effrayant. Je ne sais pas quel ennemi elle aurait pu avoir », soutient-elle. 

Anne Rogers a été interrompue à plusieurs reprises, car elle faisait état de choses s’apparentant à des « ouï-dire », soit des témoignages recueillis chez sa défunte sœur. Elle a répliqué en affirmant qu’elle avait juré de dire la vérité et que c’est ce qu’elle avait l’intention de faire.  

D’autre part, Martine Lagesse, la cousine de Vanessa Lagesse, a indiqué avoir été proche de la styliste. Toutefois, elle n’a pas pu répondre à certaines questions, tout comme Anne Rogers, affirmant avoir oublié les détails vu que cette affaire remonte à 23 ans. 

Le procès intenté à Bernard Maigrot a repris à zéro le mercredi 29 mai 2024. L’un des neuf membres du jury a dû être remplacé pour raison de santé. A la suite de l’exercice, les avocats des deux parties ont une nouvelle fois procédé avec leur discours d’ouverture devant le jury avant l’audition des témoins. 

Bernard Maigrot a plaidé non coupable du meurtre de Vanessa Lagesse. Le cadavre de la styliste avait été découvert dans sa baignoire, le 9 mars 2001, dans son appartement à Grand-Baie.