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Anne-Marie Bhurtun : un combat exemplaire au quotidien

Anne-Marie Bhurtun est membre de la Candos Senior Citizens Association et vice-présidente de l’association Link To Live.

Parmi toutes les femmes seniors de l’île, elle est de celles dont l’engagement mérite d’être salué. Guérie d’un cancer du colon mais avec des répercussions sur sa vie quotidienne, Anne-Marie Bhurtun est engagée au sein de l’association Link To Live et est vice-présidente de la Candos Senior Citizens Association.

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À 72 ans, Anne-Marie Bhurtun est exemplaire à tout point de vue. Veuve et vivant seule sur les hauteurs de la colline Candos, elle trouve du temps pour se dévouer à des activités sociales au sein de deux associations, notamment Link To Life, qui soutient les personnes atteintes de cancer, et la Candos Senior Citizens Association. « C’est en moi, mais c’est aussi lié au fait que j’ai été malade. Je pense que je suis devenue très consciente de la fragilité de la vie. Il fallait que j’en parle pour dire qu’on peut se prévenir du cancer », dit-elle.

Née Perrine, Anne-Marie est la 4e d’une fratrie de sept enfants issus de Phoenix. Son père était forgeron sur la propriété sucrière de Médine. « Nous étions une famille très modeste et j’ai dû cesser les études en primaire en raison du manque de moyens », confie-t-elle. Elle aide sa mère qui gère une petite école maternelle. À 19 ans, elle se marie à Subhash, un enseignant du secondaire qui rejoint par la suite le ministère des Coopératives après des études à Moscou dans l’ex-URSS. Après avoir vécu quelques années à la rue Père Laval, Beau-Bassin, le couple achète un bout de terrain au pied de la colline Candos, en 1992, là où vit encore Anne-Marie.

Engagement

Vers 50 ans, après son opération alors qu’elle travaille dans un magasin à Candos, le président de la Candos Senior Citizens l’approche pour l’inviter à rejoindre l’association. « J’y ai réfléchi et peu de temps après, je me suis inscrite à l’association qui fait partie de la Fédération des senior citizens de Quatre-Bornes. Je me suis dit que je pourrai apporter ma contribution à l’association, mais aussi participer à ses activités », se souvient-elle.

En effet, son engagement lui permet de sortir de la solitude, de faire des rencontres et de partager des expériences. « Les seniors, comme moi, avons été très éprouvés par la Covid-19. Il y avait une réelle crainte parmi ceux qui ont des complications comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. À la radio, on entendait que la plupart des gens qui décédaient souffraient de comorbidité. Mais, heureusement qu’on a très vite mis au point des vaccins et ça a été un véritable soulagement, surtout pour les seniors ». Que ce soient les sorties en mer, les activités ‘indoor’ ou autres, ce sont des occasions qui permettent aux seniors de sortir de leur isolement. « En ce moment, j’essaie de me mettre en contact avec la biscuiterie Rault à Ville-Noire pour y obtenir une visite. Ça vaut bien une sortie, car c’est l’une des rares petites entreprises familiales qui existent encore », dit-elle. Comme au sein d’autres associations, la question du financement des activités et des fonds disponibles est gérée avec une grande prudence, notamment le décaissement des aides pour les funérailles. « Ce fonds est déposé dans une banque et nous veillons scrupuleusement aux aides sous le Funeral Scheme », fait-elle valoir.

Lorsqu’elle parle de son cancer de colon, elle ne peut s’empêcher de donner des conseils découlant de sa propre expérience. « Je me suis bien instruite sur cette pathologie et depuis, j’essaie de sensibiliser les femmes au sein de l’association Link To Life. Mon médecin m’avait dit que l’opération a pu être réalisée du fait que je ne fumais ni ne buvais pas. Mais même après l’opération, il y a eu une petite rechute, mais j’ai survécu grâce à la solidarité familiale », partage-t-elle.

Politique

Parmi les membres de la Candos Senior Citizens Association, durant ces derniers temps, il n’est pas rare que les discussions portent sur la politique. « Il y a de toutes les sensibilités politiques. Mais, une grande majorité s’accorde à dire que la récente hausse de la pension ne suffit pas, la hausse des prix des denrées de base et des médicaments a rapidement absorbé cette augmentation. Mes propres médicaments coûtent les yeux de la tête. Même avec ma pension et celle de mon mari, c’est très limite. Aussi, je me demande comment les familles qui ne dépendent que d’une seule pension font », s’interroge-t-elle, même si elle se réjouit de la proximité géographique de certains membres de sa famille. « Tous les jours, on se téléphone, ce qui permet de s’informer sur l’état de santé de tout le monde », dit-elle avant de lâcher : « Il ne fait aucun doute que la question politique sera très exacerbée dans un proche avenir. Mais les seniors ont une certaine sagesse dans leurs réflexions, même s’ils ne partagent pas tous les mêmes opinions. En ce moment, ils se demandent ce que les politiciens de tous bords vont promettre sur la question de la pension ».

Le téléphone comme moyen de sécurité

Les violences envers les seniors et le climat généralisé d’insécurité ont défrayé la chronique ces derniers temps. Sur les hauteurs de Candos, personne n’y est insensible, d’autant qu’à l’extrémité de la rue Lal Bahadur Sastri, où réside Anne-Marie Bhurtun, il n’y a pas âme qui vive. « Ça peut laisser un sentiment de solitude et d’insécurité, reconnaît-elle. Aussi, pour se rassurer et maintenir une connexion permanente, tous les voisins se sont échangé leurs numéros de téléphone. Mon voisin s’inquiète si le matin, les rideaux de ma fenêtre ne sont pas encore tirés. Là, il va me téléphoner et si je ne réponds pas, il va appeler ma fille. C’est déjà arrivé. C’est une bonne chose pour se sentir sécurisé »,

Les centres récréatifs encore fermés

De nombreux membres des clubs de seniors affiliés au Senior Citizens Council (SCC), s’interrogent sur le fait que les centres récréatifs de Maurice sont toujours fermés. « On leur répond que tous ces centres font actuellement l’objet de rénovation, explique Vinod Dookhit, District Representative des associations de seniors de Lower Plaines Wilhems au sein du SCC. Mais ils n’en sont pas convaincus, disant que quatre mois depuis le début de l’année, cela fait long d’autant que les centres ne leur semblaient pas en si mauvais état. Ils sont persuadés que les centres seront à nouveau disponibles dans le contexte des futures élections générales. Ils restent tout aussi perplexes concernant le nouveau centre récréatif de Riambel, qui est pourtant flambant neuf ».

 

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