Annabelle Fleury : le stylisme dans la peau

La marque Oriya existe depuis sept ans et depuis dix-sept collections ont été créées. Annabelle Fleury s’est forgée au fil de sa carrière de créatrice une réputation et une identité dans le monde de la mode. Elle vient de lancer sa dernière collection : « Caravelle ». Lumière sur son succès.

Derrière Oriya se cache une créatrice rêveuse, curieuse et surtout ambitieuse qui se nourrit de ses inspirations. Animée depuis toujours par une passion pour la mode, Annabelle Fleury est diplômée de l’École de Condé, Paris.

Pourtant, au collège, c’est le métier de vétérinaire qui l'intéressait. « J’avais choisi la filière scientifique. Mais après le secondaire, je me suis rendu compte que j’avais une passion : la mode », raconte-t-elle. Partant du principe qu’il faut aimer le métier qu’on choisit, elle s’oriente vers les filières artistiques. « Depuis petite, j’avais pour passions : le dessin, l’artisanat et la création ».

En 2006, elle s’envole pour Paris pour se perfectionner dans le stylisme. « J’ai réussi le concours la première année. J’étais parmi les premiers 90 sur les 270 élèves. Par la suite, j’ai fait un BTS design de mode et textile et j’ai obtenu mon diplôme en juin 2009 », relate-t-elle. Après trois ans c’est avec un diplôme en poche qu’elle rentre à Maurice, bien décidée à lancer un petit business.

« Comme j’avais déjà travaillé sur ma première collection durant ma dernière année d’études, je n’avais plus qu’à mettre sur pied mon atelier ». Elle avait en effet déjà pensé à tout. En novembre 2009, elle lance Oriya sa marque de prêt-à-porter.

« L’objectif était de proposer une gamme de vêtements véritablement contemporains ». En effet, la créatrice s’intéresse par-dessus tout à l’identité de la femme moderne. « Je suis une jeune styliste qui est une véritable perfectionniste et j’accorde beaucoup d’importance aux détails. Pour moi si je n’essaie pas, je ne saurais jamais ». Elle a 24 ans et sa première collection connait un succès retentissant.

Mais lorsqu’on est entrepreneur, il faut aussi savoir accepter les critiques et être fort psychologiquement. Bien que fonceuse, cela lui a pris deux ans pour trouver son identité. Son premier grand défilé, voire comme une consécration lui a permis de gagner de l’assurance, « je me suis sentie valorisée en tant que styliste ».

Au fil des années, son travail et ses collections ont évolué. Elle trouve son inspiration dans ce qui l’entoure. À l’instar de sa dernière collection inspirée du naufrage de MV Benita. « Lorsque j’ai vu ce bateau, j’ai vu des formes graphiques. J’ai alors fait des recherches sur les bateaux pour ma prochaine collection ».

« Avec le temps, mon travail se perfectionne, car j’acquiers de l’expérience. J’arrive à répondre aux attentes de mes clientes ». Être entrepreneur n’est pas simple tous les jours, malgré la passion.

« Si on sait ce qu’on veut et qu’on se prépare aux échecs, être entrepreneur n’est pas difficile. On ne peut pas être entrepreneur et s’attendre à ce que tout marche comme on a envie. Il faut aller au bout des objectifs, être patient et tout le temps se surpasser. »  

Quel est le secret de son succès ? Être à l’écoute de ses clientes. « Je garde toujours une bonne communication avec mes clientes. C’est important d’être disponible pour les conseiller », explique-t-elle. C’est avec des projets et dans un processus constant de création qu’Annabelle se tourne vers l’avenir.

Elle souhaite élargir son réseau à l’étranger. « J’ai beaucoup de clientes en Europe, à La Réunion, en Afrique du Sud et en Australie et je voudrais maintenant toucher d’autres pays comme la Chine », dit-elle.

Photos : Siddick Mmohamed