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Anishta Babooram-Seeruttun de la commision des droits de l’homme : une meneuse de nombreuses luttes

Anishta Babooram-Seeruttun Anishta Babooram-Seeruttun

Elle s’est retrouvée sous les feux des projecteurs malgré elle cette semaine. Anishta Babooram-Seeruttun, est membre de la ‘National Preventive Mechanism Division de la Human Rights Commission’.

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Sa déclaration sur Radio Plus sur la mort « suspecte » d’Arvind Hurreechurn, lui a projeté au coeur de l’actualité cette semaine. Mariée et mère d’une petite fille, Anishta Babooram-Seeruttun n’a pas connu une vie facile. Son père décède lorsqu’elle a 10 ans et c’est sa mère qui les élèvera, son frère et elle. « Nous avons eu la chance d’avoir une mère forte, engagée dans le social et nourrie de convictions. C’est elle qui m’a orientée dans mes choix », explique-t-elle.

Son passage au collège Lorette de Mahébourg restera une étape importante dans sa vie. Il apprendra le respect des droits de tout individu, quelles que soient ses origines, sa classe ou sa communauté. « Le collège a été une école de la vie pour moi », se souvient-elle encore. Par la suite, elle devient stagiaire dans un hebdomadaire, puis part passer une licence en droit à l’Université de Maurice.

Son diplôme en poche, elle se rend en Angleterre où elle décroche un travail à temps partiel à l’ambassade mauricienne à Londres, et, parallèlement, prend des cours pour passer les études de barreau. « Mais les frais étaient trop chers, j’ai dû tout arrêter. En revanche, j’ai passé une maîtrise en droit commercial et international. » Peu de temps après, sa mère tombe gravement malade, ce qui la contraint à regagner Maurice.

‘Rising Hope’

« J’ai choisi immédiatement d’être auprès d’elle plutôt que d’être présente à la cérémonie de remise de diplômes. Ce qui fait que j’ai obtenu mon diplôme par la poste », explique-t-elle. Après son mariage en 2012, elle emménage à Triolet et est nommée, deux ans plus tard, membre de la National Preventive Mechanism Division (NPMD) par le Président de la République. Après prestation de serment, elle sera le seul élément féminin de la petite équipe de trois personnes, sous la férule de Me Hervé Lassemillante.

Son travail est régi selon le ‘National Preventive Mechanism Act’ et sa division est indépendante aussi longtemps qu’elle reste dans les paramètres légaux. « À Maurice, de nombreuses personnes ne savent pas que notre Constitution est au-dessus de toutes les lois et aucune loi ne peut y déroger. Notre droit à la liberté de parole y est inscrit malgré qu’il existe des exceptions », explique-t-elle.

Ce champ de liberté dont elle jouit peut parfois se heurter au pouvoir politique qui, de tout temps, a voulu s’accaparer de certains droits. « Je pense que le fait que Maurice ait accepté de mettre sur pied cette instance, la Human Rights Commission, qui est présidée par un ex-Juge, montre que nous sommes respectueux des droits de tous les humains et cela nous honore, aussi faut-il repousser toutes les tentatives d’entraver notre travail. »

Grâce au peu de jours que requiert son travail à Port-Louis, il lui reste du temps pour se consacrer à son organisation, ‘The Rising’, une Organisation non gouvernementale située à Vacoas et qui s’est fixée un cahier des charges ambitieux : le combat contre la prolifération des drogues, la pauvreté et l’effritement des valeurs morales, entre autres.

« Je suis ahurie d’entendre certaines personnes répéter à tout bout de champs, que la drogue est sous contrôle à Maurice et, à chaque fois, elles sont rattrapées par une réalité brutale. J’ai le sentiment que nous sommes en train de perdre cette bataille ; il suffit de vérifier les faits. Il est temps de s’indigner et d’avoir une démarche citoyenne collective afin d’enrayer ce fléau et les autres dérives de notre société », fait valoir Anishta.

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