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Anishta Babooram : au service de la santé des Mauriciens

Elle se définit comme une femme forgée par la douleur, guidée par la foi en la justice et portée par l’amour de sa mère. Aujourd’hui Junior Minister à la Santé, Anishta Babooram se dit profondément épanouie dans ce rôle qui lui permet de servir les Mauriciens. Derrière son parcours politique et professionnel, il y a des efforts et de la résilience, de la persévérance et la foi en l’avenir.

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Une enfance marquée par la perte de son père

anishta

L’histoire d’Anishta Babooram commence dans le petit village de L’Escalier, au sud de l’île Maurice. Une enfance simple, mais brutalement bouleversée par un drame : à seulement dix ans, elle perd son père. « C’est ce moment qui a marqué ma vie à jamais. J’ai vu ma mère, Rooma, se tenir debout malgré tout. Elle a fait preuve d’un courage inimaginable pour élever mon petit frère et moi. C’est elle qui a forgé mon caractère », confie-t-elle avec émotion.

La famille vit alors dans des conditions modestes. Sa mère travaille dans la cantine d’une école primaire pour subvenir aux besoins du foyer. Les fins de mois sont difficiles, parfois même les débuts de mois. Mais malgré la précarité, Rooma transmet à ses enfants des valeurs essentielles : l’honnêteté, la persévérance et la dignité.

Anishta se souvient d’un matin d’examen où il ne restait qu’une tasse de lait à la maison. Sa mère la lui donne, se contentant de boire de l’eau. « Je n’ai jamais oublié ce geste. C’est ce sacrifice qui m’a poussée à ne jamais lâcher mes études. »

Lorette de Mahébourg : l’école de la persévérance

Élève du collège Lorette de Mahébourg, Anishta se démarque très tôt par son assiduité et sa soif du savoir. La rectrice, à l’époque, la compare à la fondatrice des Lorette, Mary Ward, en soulignant sa détermination et sa droiture.

« Je voulais apprendre, malgré le manque de moyens. J’avais cette conviction que l’éducation était mon passeport vers un avenir meilleur », raconte-t-elle. Elle se plonge dans ses cahiers, dévore les livres de la bibliothèque et trouve dans le savoir une échappatoire à la douleur et à la pauvreté.

C’est aussi là qu’elle commence à écrire, timidement d’abord, quelques poèmes. Les mots deviennent pour elle une manière de s’exprimer, de traduire les émotions qu’elle garde souvent pour elle, car la timidité est alors une part de son identité.

Désir profond de justice

Après le secondaire, Anishta poursuit ses études à l’université de Maurice. Elle choisit le droit, une discipline qui répond à son désir profond de justice. « Depuis l’enfance, je ne supporte pas l’injustice. Étudier la loi était pour moi une manière de défendre les plus vulnérables. »

À l’université, elle ne se contente pas d’être une étudiante discrète. Elle ose. Lorsque des irrégularités apparaissent dans un dossier, elle se rend à l’Independent Commission against Corruption (ICAC) pour dénoncer la situation. Un acte courageux, révélateur d’un caractère forgé par les épreuves et d’un sens aigu de l’intégrité.

Après sa licence, elle s’envole pour l’Angleterre afin d’y préparer un LLM, une spécialisation qui élargira encore ses horizons. « Ce fut une expérience de vie. Loin de Maurice, je me suis encore plus rendue compte de ce que je voulais : servir, contribuer, défendre des valeurs. »

L’héritage d’une mère courageuse

Tout au long de ce parcours académique et professionnel, une figure reste centrale : sa mère, Rooma. Femme discrète, mais d’une force exceptionnelle, elle est le modèle sur lequel Anishta s’appuie.

« Ma mère n’a jamais baissé les bras, même quand il n’y avait presque rien à manger. Elle a travaillé sans relâche pour que nous puissions avancer. Elle est la preuve vivante que la résilience est une arme puissante. »

Aujourd’hui encore, Anishta parle de Rooma avec une tendresse infinie. Elle la décrit comme une « femme trempée d’acier, mais au cœur tendre ».

La politique comme vocation

anishtaAnishta découvre la politique à travers son engagement auprès du Parti Travailliste. Sa mère commence comme secrétaire au bureau du parti en 2001, alors que celui-ci est dans l’opposition. « C’était une école. J’ai appris ce que signifiait la patience, la loyauté et l’importance de rester connectée aux citoyens. »

Très vite, elle rejoint le Young Labour dès sa création. Son admiration pour le leader du parti, le Dr Navin Ramgoolam, est profonde. « Il a été pour moi un modèle politique. J’ai appris à travers lui qu’un leader doit avant tout écouter et rester proche du peuple. »

Ses lectures confirment son orientation : elle aime plonger dans les biographies de personnalités politiques du monde entier, comprendre leur parcours, leurs doutes, leurs victoires. Lire, écrire, cuisiner : ce sont ses refuges, ses façons d’équilibrer vie publique et vie intime.

L’épreuve de la vie personnelle

Si la politique lui apporte une plateforme d’action, la vie ne l’épargne pas sur le plan personnel. Après la perte de son père dans l’enfance, elle traverse un autre moment tragique : le décès de son ex-époux. « Ce fut une douleur indescriptible, un vide immense », confie-t-elle.

Aujourd’hui, elle élève seule sa fille de 11 ans, une source de lumière dans son quotidien. « Ma fille est ma plus belle raison d’avancer. Elle me rappelle chaque jour que la vie continue, malgré les tempêtes. »

Épanouissement au ministère de la Santé

Nommée Junior Minister au ministère de la Santé, Anisha Babooram dit se sentir à sa place. « C’est un ministère exigeant, très challenging, mais je m’y sens profondément épanouie. »

Aux côtés du ministre Anil Bachoo, elle œuvre pour assurer le bien-être et la bonne santé des Mauriciens. Les dossiers sont nombreux, les urgences fréquentes, mais elle aborde chaque journée avec la même énergie : celle du cœur.

« La santé, c’est la vie. Servir dans ce ministère, c’est servir directement le peuple dans ce qu’il a de plus précieux : sa dignité, sa vitalité, son avenir. »

Une femme de valeurs et de destin

Ce qui frappe chez Anisha Babooram, au-delà de son parcours académique et politique, c’est sa philosophie de vie. Elle croit au destin, mais pas à la résignation. « Les épreuves ne m’ont pas abattue, elles m’ont construite. Je crois que chaque douleur porte en elle une leçon. »

Elle revendique haut et fort les valeurs qui l’animent : la justice, l’honnêteté, le respect des autres. « Pour moi, servir les autres est essentiel. La politique n’a de sens que si elle améliore la vie des citoyens. »

Une trajectoire inspirante

À l’heure où elle regarde en arrière, Anishta Babooram mesure le chemin parcouru : de la petite fille timide de L’Escalier, marquée par la perte d’un père et les sacrifices d’une mère, à la Junior Minister écoutée et respectée.

Elle ne s’attribue pourtant aucun mérite exclusif. Elle insiste : « Je n’ai rien accompli seule. Je dois tout à ma mère, à ma famille, à ceux qui m’ont tendu la main. »

Ce parcours est celui d’une femme qui, malgré les tragédies, choisit de voir la vie comme une mission. Une mission au service des autres.

Détermination

Dans les couloirs du ministère de la Santé, Anisha Babooram avance d’un pas décidé. Ses journées sont longues, ses responsabilités lourdes, mais son sourire reste intact. Elle sait d’où elle vient, elle sait pourquoi elle est là.

« Je me sens épanouie, car je fais mon travail avec mon cœur. Servir les Mauriciens est pour moi un honneur et un privilège. »

À travers son histoire, Anishta Babooram incarne la résilience, la foi et l’engagement. Une femme forgée par les épreuves, mais guidée par une seule conviction : la vie a un sens lorsqu’on la met au service des autres.

 

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