Pas question de céder aux chants du tourisme de masse. Anil Gayan a été clair à ce sujet. Lors de la conférence à l’occasion de l’Aviation Day, le ministre du Tourisme fait ressortir que Maurice doit rester un marché de prestige.
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« Nous devons rester upmarket. Nous ne voulons pas devenir une destination bon marché et avoir des touristes sac-à-dos à Maurice », précise-t-il.
Anil Gayan constate que même si les tarifs des chambres d’hôtel ont accusé une hausse, « nous n’avons pas ressenti de baisse dans les commandes ». Cela dit, les billets d’avion doivent être « abordables et nous devons avoir une win-win situation ».
Jean-Michel Pitot, président de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim), souligne, pour sa part, que le pays est déjà fréquenté par différents types de touristes. « Avec la hausse de la connectivité aérienne, nous pouvons remplir des établissements 3, 4 et 5-étoiles. » Même les appartements et villas ont leur part du gâteau.
Remco Althuis, Chief Executive Officer d’Air Seychelles, affirme que le souhait du gouvernement n’est pas de faire venir les touristes en grand nombre. L’archipel compte déjà quatre touristes par habitant et est proche de ce qu’il souhaite accueillir. « Nous nous concentrons sur le réseau régional et avons arrêté de voler sur de longues distances, car ce n’est pas viable. On se recentre sur des destinations comme Maurice, Madagascar, Abu Dhabi ou encore La Réunion. »
Anil Gayan souligne que Maurice ne souhaite pas être une destination saisonnière, mais a de quoi offrir durant les mois d’hiver aussi. « Les Saoudiens, par exemple, apprécient notre fraîcheur hivernale ainsi que la pluie à une époque où il fait très chaud chez eux », dit-il.
Perspectives : les dépenses par touriste en hausse
Qui dit tourisme sac-à-dos dit visiteurs qui ne logent pas dans de grands hôtels. Ils s’octroient des vacances qu’on ne peut forcément pas quantifier. Ceci étant dit, Maurice n’est point une destination bon marché. Les hôteliers ont ajusté leurs prix après les travaux de rénovation. Les clients n’ont pas renié la destination mauricienne pour autant. La Banque centrale apporte les faits.
En 2017, le pays a accueilli 1 341 860 visiteurs. Le secteur a généré des revenus de Rs 60,26 milliards. Nous arrivons à une moyenne de revenus de Rs 44 909 par tête. Or, pour les six premiers mois de l’année, le nombre de visiteurs a été de 646 865. Les recettes se sont élevées à Rs 33,46 milliards. La moyenne est de Rs 51 726. De fait, les visiteurs dépensent plus.
Aviation mauricienne rime avec tourisme. Si un client est prêt à payer un ticket d’avion à Rs 25 000, il peut donc se permettre de loger dans un hôtel de standing. La tendance haussière se poursuivra. Les recettes sont désormais estimées à Rs 64 milliards, un chiffre conservateur. Les arrivées devraient être de l’ordre de 1,395 million.
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