Quelle est la position de Business Mauritius concernant la relativité salariale ?
Il y a plusieurs points. Premièrement, je pense que la plupart des compagnies font le paiement ou ont pris l’engagement de le faire. Le paiement de la relativité salariale aux employés n’est plus une question. Ayant franchi ce pas, la première chose maintenant est de voir comment mitiger les possibles conséquences économiques qui peuvent être très négatives si on ne fait pas attention. Il faut travailler avec le gouvernement et en intelligence avec nos partenaires. D’autre part, c’est sûr et certain que certaines firmes, notamment les PME, ont beaucoup de problèmes pour payer la relativité salariale. Nous avons déjà commencé un travail avec le ministère des Finances pour voir quelles sont les circonstances atténuantes que nous pourrons avoir pour ces firmes. Il faut également voir comment continuer à bâtir l’île Maurice de demain et les fondations. Le point le plus important, ce n’est pas de payer ou pas, mais si l’exercice a été fait selon la loi. Je crois fermement en ce que nous disent nos conseils légaux. C’est un problème de principe qui est très important pour le futur. Si cela a été fait par un ministre qui n’a pas le pouvoir de le faire selon la loi, quelque part on commence à devenir un pays qui ne suit pas ses propres lois. C’est là notre souci. Respecter les lois est la base de notre modèle économique et de notre développement. Nous avons toujours eu un système judiciaire très fort. Business Mauritius ne pourra résoudre ce problème. Nous le portons en cour à travers un judicial review. La cour tranchera si les règlements ont été fait selon la loi et si le ministre a agi avec les pouvoirs qui lui sont conférés.
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Quand Business Mauritius va déposer sa Judicial Review ?
Nous parlons avec nos avocats. Cela va prendre quelques semaines, mais je ne pourrais me prononcer sur une date.
Quelle a été la dernière communication de Business Mauritius avec ses membres concernant le paiement de la relativité salariale ?
Le 23 septembre, nous avons dit qu’il y a avait un problème de compréhension légale. Nous étions en train de discuter avec le gouvernement et en attendant de finir les discussions, nous avons proposé le statu quo à nos membres. Cela alors que nous avions confiance que nous allions trouver une solution. Aujourd’hui, il est clair qu’il n’y a pas de solution. Ce que nous croyons et ce dont croit le gouvernement est différent. On respecte cela et acceptons les divergences. Notre position est de dire à chaque compagnie de prendre la décision concernant le paiement de la relativité salariale. Personnellement, je pense qu’il faut payer et aller de l’avant sur les autres points.
Avez-vous fait part du risque à vos membres pour ceux qui ne paient pas la relativité salariale ?
Il y a des risques légaux si le gouvernement décide d’attaquer les compagnies qui ne paient pas. Toutefois, je trouve cela un peu étrange qu’on ait des risques légaux alors qu’il se trouve que les Remunerations Orders (RO) ne sont pas légaux. Ceci dit, il faut se concentrer sur le fait de travailler ensemble et la paix sociale. Une fois qu’on a commencé à payer, il y aura des risques de problèmes qu’il faudra adresser. Une PME qui compte 25 employés devra débloquer Rs 75 000 et c’est problématique. Où trouvera-t-elle cet argent ? Il faut qu’on parle au gouvernement pour qu’il agisse vite et aller en aide à ceux qui sont dans le besoin.
Dans un récent communiqué, il est souligné que Business Mauritius est ouverte au dialogue. Y-a-t-il eu des échanges récemment avec le ministère du Travail ?
Il y a eu des échanges et pas seulement à travers la presse. Il faut cependant accepter que même si on est positif et on respecte chacun, on n’est pas sur la même longueur d’onde.
La Confédération des Travailleurs des Secteurs Publique et Privé (CTSP) suggère une grève générale aux travailleurs dans l’éventualité que le paiement de la relativité salariale n’ait pas été effectué en octobre prochain. Est-ce que cela a été pris en compte dans les discussions au sein de Business Mauritius ?
Franchement, nous n’avons pas tenu compte de la grève dans nos discussions. Par contre, de la paix sociale, oui. Il est important pour nous employeurs d’avoir des employés engagés. Ce n’est pas d’être en faveur des employés ou pas, mais qu’ils soient heureux. Si la CTSP et autre veulent faire la grève, c’est leur décision. Qu’est-ce que je peux faire ? Il ne faut pas oublier qu’on était pas contre le salaire minimum. Donnons Rs 10 000 à tout le monde si c’était tellement facile pour régler tous nos problèmes. On serait tous contents d’être tous plus riches. Mais que fait-on des problèmes qui vont venir après ? Ce n’est donc pas une question de donner de l’argent ou pas mais de voir qu’est-ce qui nous fera devenir un pays à revenu élevé durable.
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