Anil Bachoo : «Une Commission nationale pour garantir la qualité des soins»

Entre innovation numérique et pénurie de personnel soignant, le service de santé publique mauricien fait face à des défis majeurs. Une Commission nationale de la qualité verra le jour pour améliorer les standards dans tous les hôpitaux.

Depuis son installation à la tête du ministère de la Santé, Anil Bachoo s’est engagé dans une « transformation » du service de santé publique. Dans la préface de l’Annual Report on Performance for Financial Year 2024-2025, il précise ses intentions et dévoile les contours d’une réforme ambitieuse. « Au cœur de la vision gouvernementale se trouve le développement d’un système de santé publique centré sur le patient, appuyé par l’innovation numérique et les nouvelles technologies », écrit le ministre. Bien que la qualité des soins et des services offerts aux patients n’ait pas été compromise, il annonce la mise en place prochaine d’une Commission nationale de la qualité des soins. Cette instance offrira un cadre structuré pour le suivi des normes et l’amélioration continue dans tous les hôpitaux.

Prévention et maladies non transmissibles

Le renforcement de l’efficacité et de la coordination à tous les niveaux de soins demeure une priorité essentielle pour Anil Bachoo. « L’objectif global est de promouvoir des modes de vie sains et durables, socle du bien-être national à long terme, tout en répondant à la forte prévalence des maladies non transmissibles, qui continuent de représenter un défi majeur pour la santé de la population », indique-t-il.

Face aux menaces sanitaires émergentes, le ministère met l’accent sur une approche axée sur la prévention, articulée autour de trois piliers : la détection précoce, la mobilisation du public et des interventions fondées sur des politiques adaptées. 

Baisse des ressources humaines

Un système de santé ne peut fonctionner sans l’apport de ressources humaines. Or, les chiffres révèlent une tendance inquiétante. En 2024, le nombre de médecins exerçant dans le secteur public s’élevait à 1 728, dont 407 spécialistes, soit une légère baisse par rapport à 2023 (1 734), tandis que le ratio est passé de 13,8 en 2023 à 13,9 pour 10 000 habitants en 2024. 

Le nombre de dentistes est resté relativement stable, avec 77 en 2024 contre 78 en 2023, maintenant un ratio constant de 0,6 pour 10 000 habitants. Chez les pharmaciens, une légère diminution a été observée, passant de 31 en 2023 à 29 en 2024, avec un ratio inchangé de 0,2 pour 10 000 habitants.

La situation est plus préoccupante du côté des infirmiers et sages-femmes. Leur effectif est passé de 3 796 en 2023 à 3 576 en 2024. Les chiffres indiquent clairement une baisse des ressources à ce niveau, le ratio passant de 30,1 à 28,7 pour 10 000 habitants.

695 recrutements et promotions effectués

Il est toutefois à noter qu’au cours de l’exercice financier 2024-2025, environ 695 recrutements et promotions ont été effectués au sein du ministère de la Santé, couvrant divers corps de métier. Parmi eux figurent trois directeurs régionaux de la santé, un surintendant médical, sept consultants responsables, 12 spécialistes et seniors spécialistes, 21 Medical Health Officers/SMHOs, cinq chirurgiens-dentistes, deux Regional Dental Superintendents, 10 Dental Assistants, ainsi que 161 infirmiers et huit sages-femmes, entre autres.

Le ministère a également recruté sept technologues en imagerie médicale, deux assistants en imagerie médicale, 24 agents du service des dossiers médicaux, 14 opérateurs de pulvérisation d’insecticide, 12 agents de surveillance sanitaire, 280 ouvriers généraux et 22 attendants (services hospitaliers) travaillant par rotation, entre autres. Durant la même période, 179 départs à la retraite ont été enregistrés dans différents corps du service de santé.

Nombre de médecins et specialistes

Nombre infirmiers/sage-femmes

Baisse des admissions à l’hôpital Brown Sequard

Le nombre total d’admissions au Brown Sequard Mental Health Care Centre (BSMHCC) s’est établi à 3 143 en 2024, contre 4 875 l’année précédente. Cette baisse significative est attribuée, entre autres, au renforcement des services communautaires et à une meilleure prise en charge précoce.

Le BSMHCC dispose d’une capacité de 250 lits pour les cas aigus et héberge environ 350 patients en hospitalisation de longue durée. L’établissement offre un large éventail de services, incluant l’électroencéphalographie (EEG), l’électroconvulsivothérapie (ECT), la psychiatrie infantile, les services psychologiques et sociaux, les soins en hospitalisation et en consultations externes, ainsi que deux centres de réhabilitation pour usagers de substances. Des services d’ergothérapie, de laboratoire et de bien-être complètent cette prise en charge.

Tableau récapitulatif des saisies et inspections 2024-2025