Interview

André Bonieux (CEO d’Alteo) : «Il est difficile d’imaginer un avenir sans cannes à Maurice»

André Bonieux

André Bonieux, le CEO d’Alteo est catégorique. L’industrie cannière passe par une crise. Dans cet entretien, il fait le point sur l’industrie et dévoile également les projets d’Alteo.

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Comment se présente la performance du groupe Alteo ?
Sur les neuf derniers mois, on a une baisse de profitabilité. À Maurice, nos opérations sucrières subissent les conditions peu favorables du marché mondial, avec un prix bas pour la tonne de sucre. Notre pôle énergie est impacté par la fermeture de notre centrale thermique de Beau-Champ, Consolidated Energy Limited, en décembre dernier. Le groupe a enregistré une hausse de 9% de son chiffre d’affaires pour les neuf derniers mois, grâce à des ventes de lotissements dans l’Est ainsi que de terrains de la phase Nord d’Anahita. La performance de TransMara, notre usine au Kenya, est satisfaisante, avec une augmentation de la superficie sous culture et du volume de cannes récoltées. Notre filiale tanzanienne, enregistre de bons résultats, même s’ils sont en léger retrait par rapport à l’année précédente à cause d’une production et de volumes de vente en légère baisse.

Êtes-vous confiant que l’économie mauricienne pourra compter sur la filière cannière ?
Le sucre fait partie de l’ADN de notre groupe et de notre pays, et il est difficile d’imaginer un avenir sans cannes à Maurice. L’industrie cannière passe par une crise. Pour assurer sa pérennité, le gouvernement doit mettre en place des mesures fortes. Maurice est un petit producteur de sucre et notre survie dépend de notre capacité à baisser nos coûts de production et à être flexible, ce qu’il sera difficile de faire tant que notre industrie sera lestée par des lois d’un autre temps qui ne correspondent plus à l’activité telle qu’elle est aujourd’hui. Notre survie passe par la mise en place d’un mécanisme robuste pour assurer une meilleure rémunération de la bagasse et des autres sous-produits de la canne, ainsi qu’une production accrue de sucres spéciaux, dont les prix sont bien plus attrayants sur le marché mondial.

Ne se dirige-t-on pas vers une crise  énergétique ?
Alteo croit dans le potentiel des énergies renouvelables. Nous avons inauguré notre première ferme photovoltaïque, Helios Beau Champ. Nous sommes en discussion avec le CEB pour la construction de notre nouvelle centrale thermique, pour apporter 9 % de capacité additionnelle au réseau en utilisant plus de bagasse et moins de sources d’énergie fossiles.

Quid des grands chantiers du cluster Property d’Alteo?
Nous avons débuté la construction de la dernière phase d’Anahita, soit la parcelle Nord, avec pour objectif de compléter ce projet IRS au cours des trois prochaines années. Alteo finalise actuellement son Strategic Masterplan pour l’Est.

Avez-vous de nouveaux projets ?
À Maurice, notre cluster Sucre poursuit sa stratégie de réduction des coûts et d’augmentation de la productivité. Nous prévoyons de créer des fermes photovoltaïques et un parc éolien, mais ces projets sont sujets aux besoins du CEB en matière d’énergies renouvelables. Nous étudions la possibilité de mettre en place une distillerie en Tanzanie, un projet que nous espérons pouvoir concrétiser d’ici à quelques mois.

 

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