Analyses : et si on se dirigeait vers une nouvelle récession ?

Quand un ancien président de la Réserve fédérale tire la sonnette d’alarme, c’est l’économie mondiale qui a de quoi s’interroger sur les implications dans le court et moyen termes, y compris pour Maurice, petit État insulaire.

Il s’appelle Alan Greenspan. Il est âgé de 92 ans. Et pendant plus de 17 ans, il a présidé la Réserve fédérale des États-Unis, instance dont chacune des décisions majeures a une incidence sur l’environnement macroéconomique du monde. Dans un entretien accordé à CNN, il analyse les marchés américains. Sa conclusion a le mérite d’être claire. Ce serait surprenant que les marchés (américains) se stabilisent et poursuivent leur ascension. Passé ce cap, dit-il, les investisseurs « doivent se mettre à l’abri ».

Cet entretien a été diffusé avant que la Réserve fédérale n’annonce sa décision après que les membres se sont réunis pour discuter de la politique monétaire des États-Unis. Une hausse du taux directeur serait à l’agenda, une annonce éventuelle que le président américain Donald Trump a critiqué par voie de Twitter.

Une hausse du taux directeur américain signifie un raffermissement du dollar américain, la monnaie de référence dans le monde. À Maurice, les importations sont libellées à hauteur de 69 % en dollar. Cela signifie que le pays, importateur de nourriture, de pétrole et d’équipements, paierait plus qu’avant.

Alan Greenspan estime que la plus grande économie mondiale pourrait se diriger vers une situation dominée par un taux de chômage élevé de même que pour l’indice des prix à la consommation.

Une crise aux États-Unis aura un effet boule de neige sur l’économie mondiale. Les institutions financières auront-elles les moyens d’y faire face ? Et Maurice ? « Dans un contexte mauricien, nous devons inclure la situation économique en Europe. Dans l’éventualité d’une crise, nous ressentirons les effets dans six mois ou un an », explique l’économiste Eric Ng.

Et d’ajouter: « Avec une crise américaine et son impact sur le monde, ce sont les compagnies mauriciennes axées vers ces marchés qui en souffriront ».