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Analyse des inondations du 15 janvier : l’hydrologue Farook Mowlabucus s’interroge sur les actions preventives prises depuis 2013

Les inondations qu’a connues la capitale ne pouvaient difficilement être évitées, en raison de l’intensité des pluies qui se sont abattues ce lundi 15 janvier. Tel est l’avis de l’hydrologue Farook Mowlabucus, ancien officier de la Water Resources Unit. Il se demande toutefois si des mesures correctives ont été prises depuis l’épisode du 13 mars 2013.

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D’emblée, Farook Mowlabucus laisse entendre que la pluie qui s’est abattue sur l’île, et plus particulièrement à Port-Louis, ce lundi 15 janvier, était plus «extrême» que lors des inondations de mars 2013, qui avaient fait 10 morts. «Ce n’est pas comparable», dit-il. Et selon lui, les inondations qu’a connues la capitale ne pouvaient difficilement être évitées. «Les prévisionnistes peuvent prévoir des grosses averses, mais il est difficile de prédire l’intensité de la pluie qui va s’abattre sur une heure, par exemple. Mo pa croir meteo ena ca kalite laparey la», dit-il.

Toutefois, Farook Mowlabucus indique qu’il ne peut s’empêcher de constater qu’il y a eu des inondations quasiment aux mêmes endroits qu’en 2013. Ce qui l’amène à se demander si des mesures correctives ont été prises pour atténuer les risques d’inondation dans ces endroits. Il cite l’exemple du Caudan Waterfront. «Une fois de plus, cette partie était sous les eaux. Qu’est-ce qui a été fait pour remédier à la situation depuis 2013 ?» demande-t-il.

Idem pour la rue La Chaussée. «Une partie des infrastructures qui avait été construite sur le Ruisseau du Pouce a été enlevée. Pourquoi ?» demande-t-il encore. Pour lui, le fait que la plateforme en béton couvrant une partie de ce cours d’eau soit toujours présente accentuerait le risque d’inondation. «Cette plateforme en béton repose sur des piliers qui, lors des fortes averses emportant des débris dans leur sillage, bloquent le passage et font monter le niveau d’eau, provoquant ainsi une inondation», fait-il ressortir.

Dans le faubourg de la capitale, à Vallée des Prêtres plus précisément, la rivière Latanier est une fois de plus sortie de son lit, provoquant des accumulations d’eau au niveau des habitations se trouvant à proximité. Farook Mowlabucus se demande si les autorités ont fait ce qu’il faut pour nettoyer efficacement cette rivière avec l’arrivée de la saison des grosses pluies.

Selon lui, le fait que des constructions ont été faites de manière illégale sur des canalisations, ou que des permis de construction ont été octroyés pour la construction d’habitations dans des zones inondables amplifie le risque d’inondation lors des pluies extrêmes. «Même aujourd’hui, je ne crois pas que les officiers des collectivités locales font un ‘site visit’ avant de donner leur feu vert pour une construction, surtout s’il s’agit de constructions à flanc de montagne, par exemple, alors cela aurait dû être la norme. Ala rezilta azordi !», décrie-t-il.

Rs 3,6 milliards dans les drains

Dans une réponse parlementaire à l’Assemblée nationale en octobre 2023, le ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, a fait savoir que la Land Drainage Authority a identifié 1 722 projets de drains à travers le pays. Ces projets sont réalisés par la National Development Unit, la Road Development Authority, la Drains Infrastructure Construction Ltd et les collectivités locales. Ils comprennent la construction et l’entretien de drains à travers le pays. 

Depuis l’année financière 2021/2022, 501 projets pour un montant de Rs 3,1 milliards ont été complétés. De plus, 147 projets pour un montant de Rs 4,2 milliards étaient en chantier. 86 projets étaient au stade d’appel d’offres. Et concernant les 988 projets restants, 647 étaient au stade de « design », dans 32 cas des procédures étaient en cours pour l’acquisition de terrains et 309 étaient au stade de « survey ». Quelque Rs 3,6 milliards ont déjà été déboursées sous le National Flood Management Programme.

Les travaux urgents

Dans le cadre du National Flood Management Programme, 307 sites ont été identifiés comme des zones dangereuses, dont plus d’une soixantaine sont considérés comme à haut risque d’inondation. Des « Emergency Drains Projects » ont ainsi été entrepris, pour la plupart, dans des champs comme à Fond-du-Sac, Cottage, Piton, Queen Victoria, Mare-Tabac, etc.

 

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