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Analyse des drogues saisies : l'affaire Bruneau Laurette se heurte aux limites du FSL

Les analyses de la drogue saisie dans le coffre de la voiture de Bruneau Laurette sont toujours attendue.

Le Central Criminal Investigation Department n’a toujours pas reçu le rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) sur les drogues découvertes au domicile de Bruneau Laurette le vendredi 4 novembre. C’est cependant loin d’être un cas isolé. Le laboratoire de la police accuse en effet un énorme retard de quelque 2 500 saisies de drogues à analyser. 

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Tant du côté de la défense que des enquêteurs, l’impatience se fait sentir dans l’affaire Bruneau Laurette. À ce jour, le Central Criminal Investigation Departement (CCID) n’a pas encore reçu le rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) sur les drogues trouvées le 4 novembre dernier par la PHQ Special Striking Team au domicile de l’activiste, à Petit-Verger. Ce jour-là, l’équipe de l’ASP Ashik Jagai a enregistré des saisies de 46,25 kg de hashish et 700 g de drogue synthétique. Maintenant, le FSL doit confirmer qu’il s’agit bien de stupéfiants et indiquer de quelle nature.

Le vendredi 18 novembre, lors d’une audience au tribunal de Moka, Me Shakeel Mohamed avait interrogé le surintendant de police Krishna Rajaram sur ce rapport. L’avocat de Bruneau Laurette voulait notamment connaître la composition de la supposée drogue de synthèse. Le SP Rajaram lui avait répondu que le rapport du laboratoire n’était pas prêt. Une semaine plus tard, toujours rien. Entre-temps, l’audition d’un cadre du FSL, qui était prévue le lundi 21 novembre, a été reportée sine die. 

Trois semaines se sont aujourd’hui écoulées depuis la perquisition chez Bruneau Laurette. Pourquoi le FSL prend-il autant de temps pour effectuer les analyses et livrer ses conclusions, en sachant que celles-ci sont nécessaires pour la poursuite de l’enquête et le bon fonctionnement de la justice ? 

En fait, il ne s’agit pas d’un cas particulier. L’affaire Bruneau Laurette, par sa médiatisation, ne fait que mettre en lumière les limites du laboratoire de la police, installé à Réduit. Le FSL est en effet débordé. Selon les chiffres officiels, il accuse un retard de quelque 2 500 saisies de drogues à analyser, les plus anciennes remontant à 2018. Pendant ce temps, les enquêtes ne sont pas bouclées et l’instruction judiciaire est paralysée. Un nombre conséquent de suspects demeurent ainsi dans l’attente d’un procès, soit en détention préventive, soit en liberté surveillée.

Plusieurs raisons expliquent ce retard. L’une d’elle est l’augmentation importante du nombre de saisies de drogues réalisées ces dernières années. Or, le FSL ne s’occupe pas seulement de la drogue. Il est sollicité pour toute expertise scientifique que requiert une enquête de police : analyses d’ADN, études balistiques, examens toxicologiques liés aux autopsies, etc.  

Analyses de drogue : 2 511 saisies en attente d'analyse

Au fil des années, la pression s’est beaucoup accentuée sur le Forensic Science Laboratory (FSL) en ce qui concerne les analyses d’échantillons provenant de saisies de drogues. Et il y a 2 511 saisies de drogue en attente d’analyse. À titre indicatif, en 2009, 2 848 produits saisis et soupçonnés d’être de la drogue avaient été envoyés au FSL pour être analysés. En 2021, le chiffre était de 4 106. Malgré la création d’une Drug Unit avec quinze professionnels qualifiés et l’achat d’équipements de pointe d’une valeur de Rs 127 millions, le FSL n’a pu résorber son retard. Les changements à la Dangerous Drugs Act devraient lui permettre d’avancer beaucoup plus vite.

 

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