Les comptes du Top 5 des compagnies cotées en bourse révèle que la taxe reversée à l’État est généralement deux fois moins important que les dividendes payées aux actionnaires.
La politique fiscale adoptée par le gouvernement est-elle trop tendre vis-à-vis des entreprises ?
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C’est ce qu’on pourrait penser en regardant d’un peu plus près les chiffres, sans compter que le salaire minimal de Rs 9 000 sera subventionné par le gouvernement via la Mauritius Revenue Authority. Un coup d’oeil aux comptes des cinq premières compagnies cotées en Bourse indiquent également que les dividendes payés aux actionnaires représentent au minimum le double de la somme payée à l’État en termes de taxe.
Selon les chiffres du ministère des Finances, la taxe payée par les compagnies a rapporté Rs 10,5 milliards pour l’année financière 2015-16. Pour les cigarettes, la taxe a rapporté Rs 4,2 milliards et l’alcool Rs 4,6 milliards. Au total, ce sont Rs 8,8 milliards que les deux items ont rapporté. Pour la TVA dans sa globalité, il faut compter Rs 28,8 milliards. Les projections estiment que pour l’année en cours, la taxe sur les entreprises rapportera Rs 12,5 milliards, alors que la TVA sur l’alcool et les cigarettes atteindra Rs 10,4 milliards.
Les entreprises mauriciennes ont-elles les moyens de payer plus de taxes ? Le Défi Quotidien a tenté d’apporter un élément de réponse en examinant les comptes des cinq plus grosses compagnies cotées en Bourse.
Rapport annuel
Ceux de Greenbay Properties Ltd, entreprise numéro un, donnent le tournis. Ses comptes, en septembre 2017, indiquaient que des taxes se montant à Rs 56,9 millions (€ 1,4 million) devaient être payées. Une somme dérisoire comparée aux dividendes. Après des dividendes intérimaires de Rs 585 millions payées en juin, un deuxième paiement de Rs 884,9 millions sera approuvé.
Toutefois, Greenbay Properties est une société qui opère dans le Global Business. Les autres du Top 5 sont des noms plus connus et les dividendes sont moins importants, même si l’écart avec la taxe payée demeure important. Au deuxième rang, on retrouve le groupe IBL. Le rapport annuel de 2016 indique qu’en juin, les dépenses de la compagnie en termes de taxes atteignaient Rs 377,2 millions. Et les dividendes proposés aux actionnaires étaient de Rs 577,6 millions.
On retrouve ensuite le groupe MCB avec une taxe importante de Rs 1,6 milliard pour l’année 2017. Une somme qui inclut d’autres obligations comme l’investissement dans le Corporate Social Responsibility. Mais les dividendes payés sont deux fois plus importants : Rs 2,1 milliards payées en deux tranches, dont une première de Rs 1,1 milliard en décembre 2016 et une seconde de Rs 1 milliard en juillet 2017. C’est en tout 32 % de ses profits qui sont redistribués aux actionnaires, comparé aux 15 % qui vont aux caisses de l’État.
C’est plus ou moins le même scénario qui se répète avec Rogers, à une échelle moins importante. Pour l’année financière 2016, le groupe doit payer des taxes qui atteignent Rs 129 millions. Les dividendes qui devaient être payés étaient, eux, de Rs 141,1 millions, alors que Rs 80,7 millions avaient déjà été déboursées. Ce qui fait donc un total de Rs 221,8 millions.
C’est le groupe ENL Land qui clôt le Top 5. Ici encore, les dividendes représentent plus ou moins le double de la taxe payée à l’État. La taxe payée est de Rs 155,9 millions, alors qu’il était prévu que les dividendes déboursés soient de Rs 358,5 millions.
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