Economie

Analyse de Moody’s: les 4 entraves à la croissance

La croissance n’a pas dépassé la barre des 4 % pour des raisons tant locales qu’internationales.
Moody’s Investors Service affirme que le pays devrait surmonter les contraintes structurelles dans la main-d’œuvre, l’infrastructure, l’endettement et les stratégies économiques. Cela, afin d’atteindre le statut de pays à revenus élevés. Les finances publiques, en termes de solidité économique, institutionnelle, fiscale et les risques éventuels de crise, justifiant la note de ‘Baa1’pour Maurice, sont passées en revue dans un rapport, en date du 26 mai, de Moody’s. Ce document, intitulé Credit Analysis - Government of Mauritius, constitue le bulletin de santé annuel sur l’économie mauricienne. L’analyse de Moody’s intervient à quelques semaines de la présentation du Budget 2016-2017. Elle met le doigt sur trois ambitions majeures du gouvernement : la création de 100 000 emplois en cinq ans, une croissance supérieure à 5 % et des revenus par tête d’habitant de 13 500 dollars. À ce jour, la croissance n’a pas dépassé la barre des 4 % pour des raisons tant locales qu’internationales. L’investissement privé a été en déclin. Le chômage est toujours proche de la barre des 8 % (7,9 % en 2015, selon Statistics Mauritius). « Il existe des contraintes structurelles qui empêchent une croissance plus élevée, dont des lacunes dans l’infrastructure (publique) et les carences dans le marché du travail, entre autres », affirme Lucie Villa, principale auteure de ce rapport de 28 pages.

Ci-dessous l’analyse de Moody’s sur les quatre barrières:

  1. Main-d’œuvre: Le manque de compétences par rapport à la demande a abouti à des inégalités sur le marché du travail. Car le système éducatif ne parvient à générer des talents requis dans des industries en croissance. La demande pour des compétences basiques est en baisse. Malgré les efforts déployés par le gouvernement pour libéraliser et faciliter l’emploi des travailleurs étrangers, les salaires augmentent à une vitesse supérieure à la productivité. Ces problèmes ont un impact sur l’innovation et la productivité.
  2. Infrastructure: Les secteurs de l’eau et de l’énergie nécessitent une modernisation additionnelle. Le cadre légal pourrait être revu afin d’attirer les investissements privés. Sont aussi nécessaires des améliorations des autres infrastructures publiques.
  3. Endettement: Le niveau est élevé, même si celui des principauxgroupes locaux est en baisse. Les entreprises de taille moindre et les nouvelles sociétés dans les secteurs de la construction, de l’industrie manufacturière, le textile et le commerce ont affiché un ratio d’endettement élevé.
  4. Harmonisation: Les politiques en place ont manqué de coordination. L’approche présente pour soutenir l’investissement est fragmentée. De fait, sur le plan national, il y a une absence d’harmonisation, selon les experts.
 
 

Traités: impact modeste du nouvel accord Inde-Maurice

« Les changements annoncés au traité de non-double imposition fiscale entre Maurice et l’Inde auront un impact modeste sur la croissance en tenant compte de la diversification sectorielle et géographique de l’économie mauricienne. » Ces commentaires de Lucie Villa interviennent moins de trois semaines après l’annonce des amendements au traité. Les principaux opérateurs et le gouvernement sont diamétralement opposés sur l’impact de ces changements sur le secteur des services financiers. Le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, est monté au créneau à maintes reprises pour défendre ce nouvel accord : « Je suis satisfait que nous ayons négocié et signé le meilleur traité possible dans l’intérêt de nos deux pays.  »
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