Marcher et être autonome. C’est le rêve de VenitaPurbhoo. Il y a quelques années, elle a été amputée des deux pieds. Aujourd’hui, son fils a sacrifié ses activités pour demeurer à son chevet. Cette mère de famille a besoin d’une prothèse pour marcher à nouveau. Elle lance un appel à solidarité.
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La vie a été dure envers Venita Purbhoo. Âgée de 43 ans, elle est maman de trois enfants, dont une fille aînée de 23 ans et deux fils de 22 et 20 ans. C’est en fauteuil roulant qu’elle se déplace aujourd’hui après l’amputation de ses deux pieds jusqu’à hauteur du genou.
Il y a vingt ans, alors qu’elle était enceinte de son benjamin, le docteur lui a diagnostiqué un diabète de grossesse. En l’an 2000, deux ans après son accouchement, Venita commence à connaître des ennuis de santé. Les choses se corsent. « Je me sentais faible, j’avais sommeil facilement en n’importe quel lieu et j’avais soif plus que la normale. À l’hôpital, le médecin qui m’a examinée a conclu que je souffrais du diabète. Et stupeur: j’étais diabétique à 100% », confie Venita.
Séparation
Le temps passait, l’état de santé de Venita ne s’améliorait pas. Bien au contraire, elle se détériorait, tout comme ses relations avec son époux. « En 2006, mon état avait empiré. J’élevais alors des bêtes pour me faire des revenus. J’ai stoppé mon activité, car il m’était difficile de le faire toute seule. Je restais donc à la maison. Mon époux en a profité pour mener une double vie », explique-t-elle. Il a fini par déserter le toit familial.
« Nous étions déjà séparés, mais ce n’est qu’en 2010 que le divorce a été prononcé. Il a fui ses responsabilités et je me suis retrouvée avec trois adolescents sur les bras. Je ne pouvais compter que sur moi-même. J’avais encore mes deux pieds. J’ai également obtenu une maison de la NHDC. Malgré mon état, j’ai recommencé à travailler à mon compte pour que mes enfants ne manquent de rien. En tant que femme entrepreneur, je préparais des produits alimentaires, tels que des ‘achards’, pour les vendre à travers l’île par le biais du porte-à-porte », dit-elle.
Amputation
C’est en sortant du boulot un jour qu’elle s’est blessée au pied à cause d’un clou. « Le clou était entré dans mon pied. Cette blessure ne s’est malheureusement jamais complètement fermée pendant quatre ans », relate Venita. La dame se forçait à marcher et à travailler le pied bandé. En 2016, le pied gauche est finalement amputé à l’hôpital SSRN de Pamplemousses. Elle soutient avoir reçu un bon traitement après son amputation. Cependant, la prothèse reçue du ministère de la Santé ne convenait pas à sa condition. « Cette prothèse n’était pas adéquate. J’ai même chuté à cause d’elle », explique Venita. Heureusement, la Rainbow Foundation lui a proposé son aide et lui a offert une prothèse.
« Avec cette prothèse obtenue de l’association, je marchais à nouveau. Cela m’a redonné l’espoir de reprendre une vie normale, de pouvoir travailler », dit-elle.
Mauvais diagnostic, deuxième amputation
En 2018, explique Venita, son pied droit a commencé à enfler. « Je souffrais énormément. Un docteur m’a expliqué que le poids de mon corps était à l’origine de cette enflure du pied. J’ai subi une radiographie, mais les médecins de l’hôpital du Nord n’ont rien décelé. Ma sœur m’a emmenée consulter dans une clinique privée. Ce fut le choc. Les médecins m’ont annoncé que si j’étais venue les voir trois mois plus tôt, mon pied aurait pu être sauvé. J’ai ainsi accepté mon destin. J’ai été amputée de mon pied droit à l’hôpital SSRN en octobre dernier. Comme pour la première opération, j’ai reçu de bons soins, mais j’aurais préféré avoir reçu ces soins plus tôt, j’aurais alors pu sauver mon second membre aujourd’hui », dit Venita.
« Je suis incapable de faire quoi que ce soit par moi-même depuis que j’ai perdu l’usage de mes membres. Mon fils Prithvi, âgé de 22 ans, a étudié jusqu’au School Certificate et a réussi ses examens », relate Venita. Toutefois, il n’a pu continuer ses études jusqu’au Higher School Certificate pour des raisons financières. De plus, il a accepté de demeurer à la maison pour s’occuper de sa mère. « Il doit tout faire pour moi, quand il sort faire les courses, je dois l’attendre pour manger. Ma seule source de revenus est ma pension d’invalidité. Cela ne suffit pas à couvrir nos besoins, il me reste environ Rs 100 000 à payer à la NHDC pour la maison. Mon benjamin Akash travaille pour gagner un peu d’argent. Il essaie de s’en sortir comme il peut. On paie les factures de la maison », explique Venita. Elle ajoute que cela l’attriste de dépendre ainsi de ses enfants. « Mo enn battante et mo envi diboute par mo mem ! »
Venita a donc commandé des prothèses, plus adaptées à son cas, à l’organisation Marissa Nel & Associates qui a une branche à Maurice. Sauf que ces prothèses ne sont pas données : il lui en coûtera Rs 210 000. « Il me faut effectuer un dépôt minimum de Rs 90 000 d’ici une semaine. Je sollicite l’aide des Mauriciens pour qu’ils m’aident à retrouver mon indépendance. Toute personne souhaitant aider Venita Purbhoo est priée de la contacter sur le : 5751 8793 ou à la rédaction au 207 0666.
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