Georgy S. (63 ans), habitant de Résidence Vallijee, a été amputé du pied gauche lundi après avoir été percuté par un camion dans la capitale. Le sexagénaire était à vélo quand l'accident s'est produit. Rencontre avec Georgy sur son lit d'hôpital.
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Marié et père de famille, Georgy est traumatisé et marqué à vie par ce terrible accident. Il devra désormais apprendre à vivre avec son handicap. « On dit que le temps panse les blessures, mais la mienne restera à jamais béante. J’ai failli mourir, mais Dieu m'a sauvé. Cependant, ma vie est complètement brisée et mon existence ne sera plus jamais la même », se lamente Georgy. Depuis l'accident, il explique qu'il souffre beaucoup.
Georgy considère que dorénavant il vit une seconde vie, totalement différente de la première, car depuis cet accident, il est devenu un homme qui dépend des autres. « Je ne peux plus bouger et je dois apprendre à marcher avec un seul pied et c'est très dur. Auparavant, j’avais l’habitude de faire mon lit dès mon réveil et de nettoyer la maison. Maintenant, tout a été chamboulé. Si je veux quelque chose, je dois déranger ma femme à chaque fois et cela m’agace au plus haut point. Pour me doucher, je dois être aidé par ma femme. Je m'inquiète beaucoup pour mon fils de 34 ans qui souffre de dépression. C'est moi qui m’occupe de lui, mais dorénavant tout a changé dans ma vie », se désole Georgy.
Désormais, Georgy vit un véritable calvaire. « Ma vie est devenue un enfer. Mon épouse, qui travaille comme vendeuse, doit aujourd'hui abandonner son emploi pour s'occuper non seulement de notre fils, mais aussi de moi. La pension de mon fils a été coupée, tandis que moi, même à 63 ans, je travaillais pour subvenir aux besoins de ma famille. Là, je ne sais pas comment on va s’en sortir, car ma femme ne travaille plus. Quand je pense à ma situation, je stresse énormément. Je dois trouver une solution à mes problèmes. Ma femme doit doubler ses efforts et je me sens coupable. Au lieu de jeter son fardeau sur moi, c’est elle qui doit supporter le mien », avance Georgy.
Il explique qu’il se rendait chez sa soeur à Baie-du-Tombeau quand l'accident s'est produit. « Depuis longtemps, je partais chez ma soeur à vélo. Cette petite ballade était également un exercice physique pour moi et j'aime pédaler ma bicyclette. Cette routine était devenue ma passion et je suis triste quand je pense que je ne pourrai plus monter à bicyclette », dit-il.
L'épouse de Georgy, le visage crispé, confie à Le Dimanche/L’Hebdo que sa vie a basculé. « Je passe par une épreuve difficile et je demande à Dieu de me donner du courage. J'ai perdu la joie de vivre quand j'ai appris que Georgy a été amputé. Il était mon soutien et maintenant je dois me montrer forte devant lui pour le rassurer. Georgy a beaucoup contribué au sein de la famille. Il a toujours subvenu à mes besoins et ceux de mon enfant. Maintenant, c'est à moi de l'aider dans les moments difficiles », relate l'épouse, les larmes aux yeux.
La soeur est aussi terrassée par une immense tristesse. « Je ne m'attendais pas à ce que mon frère allait perdre un pied en venant chez moi. Georgy était un homme toujours prudent. Je suis très triste quand je pense que mon frère ne pourra plus jamais venir chez moi à vélo », raconte-t-elle.
Quant au chauffeur du camion, un habitant de Roche-Bois, il a été conduit au poste de police de Trou-Fanfaron où il a subi un alcootest qui s'est révélé négatif. Il a expliqué à la police que le cycliste a perdu l’équilibre et est tombé quand l'accident s'est produit. Il a été relâché sur parole. L'enquête policière se poursuit sous la supervision du surintendant de police (SP) Paraouty, Divisional Command, Port-Louis Nord.
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